Pourtant, je m’étais réveillée de plutôt bonne humeur.
J’avais posé N°1 à l’école et c’était jour de crèche, ce qui signifie pour moi, jour de liberté où je peux bosser/faire les courses/glander tout comme je veux.
En rentrant à 10h après dépôts de trolls, j’ai bien senti qu’il y avait un truc bizarre. Une maison calme? Non… autre chose… Un mal de ventre. Sûrement le café, je m’allonge pour que ça passe, après tout, je suis seule, autant en profiter.
Je me réveille ensuquée à 14h. j’ai froid. Non, plutôt, j’ai chaud. Et c’est l’heure d’aller chercher Clapiotte.
Le trajet jusqu’à la crèche, c’est Koh Lanta, j’ai l’impression que je dois allée chercher ce fichu totem d’immunité. 500 mètres et j’y serai, pourvu que je ne croise personne, je ne serai capable de parler à personne. Je n’ai plus que trois ou quatre rues à traverser et je manque de m’arrêter tous les 5 mètres pour vomir mon petit déj. En personne civilisée, je m’abstiens.
Arrivée à la crèche, on me fait la relève: supplice ultime, pourtant, ça s’est bien passé aujourd’hui, mais rester debout avec mes 11Kg de Clapiotte sous le bras me donne des suées, on m’enfoncerait des aiguilles sous les ongles que je supporterai mieux.
« Merci, pardon, au revoir, j’ai envie de vomir, je pars là, hein, pardon, peux pas parler »
Re 500 mètres, pliage de tank, portage de Clapiotte sur deux étages hauts comme la Tour Eiffel.
Je claque la porte, jette Clapiotte et rampe jusqu’aux toilettes.
Clapiotte, en bon petit soldat, me suit, et me tapote sur le dos:
« a caca a maman a bouchhh a caca hihihi »
« Oui ma ché… oui, vas jouer, voil… file… vas prendre un j… »
Je re-rampe dans la salle de bain faire une toilette anti miasme.
« A miam miam maman, a gateau, a boire, a miam miam, maman »
arf… l’idée même de manger me retourne, mais je me rappelle que je suis sa mère.
Je lui envoie son goûter au lance pierre histoire de tenter de ne pas lui refiler mes spores.
« Y est où Numéwo 1? »
Mince, j’ai un deuxième enfant. Il est où? Ah oui, école.
« Allo? Tu peux… prendre N°1 à la sortie, je peux pas là… fièvre, vomi, blurp… supplie… reconnaissance éternelle… merciiiii…biiiiiip »
Il est 15h30.
Il est 15h30? Sérieusement? le temps s’est arrêté ou quoi? Encore 3h30 avant que Tony rentre, misère.
DVD.
Re DVD
Re-Re DVD.
Je frôle l’overdose de Mickey, ma fille à les yeux injectés de sang et fait d’étranges danses en chantant « tou,tou, ahiiiiiique » et « tirquetttt, tiiirquetttt ». J’en peux plus, Mickey en Stéréo doublé en patois Hongrois, c’est trop.
Après, je ne me souviens plus trop bien, Tony est rentré un peu plus tôt et a ramené N°1, j’ai lancé un « je ne veux pas entendre parler de bouffe » et j’ai sombré dans le coma de la mère malade.
« Mère malade », voilà un exemple d’oxymore que je donnerai à N°1 quand il apprendra les figures de style.
Alors plusieurs questions…
Pourquoi les enfants sont capables de vomir-dancer Shakira-vomir-construire un châteaux en légo-vomir-manger ou encore faire 39°5c de fièvre et faire des roulers-boulers dans le couloir alors que moi, pauvre adulte, j’ai simplement eu envie de décéder dans l’heure?
Et pourquoi, pourquoi il n’y a pas des jours « parent malade » comme il existe des jours « enfant malade »?