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Mange bébé, mange!

Fallait que j’en parle. Il fallait que ça sorte: Punaise que c’est compliqué de nourrir un enfant!

Sans blague, je ne parle même pas de l’aspect financier, mais qui aurait cru (et qui ne m’a pas dit) que ça allait être stressant, énervant, déroutant, exaspérant?

Moi qui pensais que tout se passerait comme dans une pub pour petits pots, que mon bébé serait dodu et souriant, attendant sans cesse que je lui mette au bec ce qui l’aiderait à bien grandir-bien grossir, bien se développer et devenir beau et intelligent (comme moi).

En vrai, non.

En vrai, déjà dans mon ventre, c’était compliqué, et sans m’en rendre compte, la pression (et pas celle que j’aurai voulu) commençait à s’installer, doucement, insidieusement.
Dans l’adage « tu ne boiras point et tu ne mangeras point de choses crues ou alors tu les auras rincé 5 fois avec du vinaigre et fait une incantation vaudou pour éliminer tous les germes », chacun traduis un peu ce qu’il veut (c’est comme la religion, un peu).

Perso, la première fois, j’ai traduit par: « PAS TOUCHE: alcool, crudités,viandes et poissons crus, fromage qui puent ». Ambiance. Surtout quand on sait que mon alimentation est basée sur des orgies de sushis, des repas exclusifs au fromage et des steaks tartares. Et je ne parle même pas du vin.
9 mois à ramer pour ne pas céder, mais jamais je n’ai failli. Mon fœtus avant tout, il ne fallait prendre aucun risque.
pour le deuxième, j’ai un peu revu mon jugement: pas d’alcool, mais bon, un petit bout de frometon de temps en temps et faire en sorte que ma viande ne ressemble pas à une vieille semelle.

Et puis, doucement arrive la fin, et le bébé pointe le bout de son nez.

« Tu vas l’allaiter? »
« Non »
Consternation, cris, menaces (j’exagère à peine).

C’est comme ça, dans ma tête, dans mon corps, dans ma perception des choses, on m’a offert un choix et j’ai choisis.

Alors même que je ne me posais plus cette question depuis des lustres, voilà qu’on tente de me mettre mon nouveau bébé au sein.
« Je ne veux pas allaité, j’ai bien dit que je souhaitais un allaitement artificiel »
« Mais Madame, enfin, c’est mieux pour votre petit »
« mais… »
« Et puis vous perdrez vos kilos »
« Mais… »
« et puis c’est beau, c’est mieux »
« mais… »

J’ai dû insister, lourdement, j’ai dû me battre contre cet acharnement, j’ai dû lutter pour ne pas céder stupidement pour un allaitement qui se serait passer dans la contrainte et la douleur.

Deux fois. La différence avec la première fois, c’est que la deuxième fois, la conversation a duré moins longtemps, j’étais plus sereine sur mon choix, plus aguerrie aussi de ce comportement qu’adopte certains membres du personnel hospitalier.

Mes enfants ont bien grossi, bien grandit, ils avaient la même santé que d’autres, ils étaient beaux comme personne.

Parfois, je me demande si un jour, sur leur CV, il faudra qu’ils spécifient qu’ils ont été nourris avec du lait en poudre, s’il leur faudra sans cesse déclarer que leur mère n’avait pas assumer sa maternité jusqu’au bout du téton, s’ils vivront dans des camps de réfugiés de la lactation en boite.


Le premier jour de ma première grossesse a signé la fin de ma liberté nutritionnelle. Et parfois je me demande jusqu’à quand…

(à suivre…)

Le bain, l’ennui, et moi

S’il y a une chose que je n’aime pas avec les enfants (si on exclu le parc, les jouets sonores et les repas-guerre civile), c’est bien le bain.

Déjà à la maternité, quand on t’autorise à baigner ta chose rose et fripée, c’est tout un programme d’horreur. D’abord, on lui nettoie les yeux (et on sait à quel point j’ai un soucis avec les yeux), un bout de coton pour chaque, après on fait des mèches pour nettoyer le nez, ensuite on savonne notre bébé en dehors de l’eau.

Là, on en est déjà au drame: notre nouveau bébé est tout gluant et hurle tout ce qu’il peut, essayant de communiquer son mécontentement face à tant de haine à son égard:

« j’ai froid! t’es dingue ou quoi? mais pourquoi tu me fais ça??? j’étais bien dans ton ventre mais lààààà… c’est quoi ce bordel? »

Je vais t'en donner des raisons de pleurer moi!

Et c’est à ce moment de grand stress où on se demande bien pourquoi il fallait absolument laver ce petit qui, pourtant, ne venait pas de courir un marathon, ne transpirait pas comme un veau et ne sentait pas comme un métro à 18heure. Mais il le fallait. Et là, la puéricultrice qui ne t’as pas épargné ses commentaires de Madame je sais mieux que toi tout au long de cette épreuve te lance « bon, aller, dépêcher vous pour pas qu’il prenne froid, il faut le plonger dans l’eau ».

Là, le bébé se calme environ deux secondes douze, juste un peu, avant qu’on ne manque de lui exploser la tête contre la céramique du lavabo.

« vite, vite, vous le rincez, vous le sortez, vous l’essuyez bien, làààà, vous faites bien tous les plis (143 au total) enlevez cette serviette mouillée, remettez une autre serviette sèche, mettez lui son body »

On croit qu’on s’en est sortie. Tss tss…

« On va faire le soin du nombril avant de lui mettre sa couche »

Avant qu’on ai le temps de vomir, si on est dans un bon jour, notre petit chéri aura eu le temps de se pisser dessus pour qu’on reparte à zéro.

Soulever le nombril rance, passer le coton, argh, rien que d’y penser j’en ai encore des frissons de peur et de dégoût mêlés.

Habillage.

Fin.

A ce moment là, le troll était tellement épuisé d’avoir pesté tout ce qu’il avait dans le gosier qu’il se replonge dans son petit sommeil de bébé trop mignon, pendant que toi, tu dois te farcir les serviettes à étendre, la baignoire à rincer, le pipi à nettoyer, les cotons que t’as bazardé à tout va par manque de self-control, alors que là, tout de suite, tu ferai bien une sieste, aussi.

Donc, déjà, au commencement, le bain, c’est la grosse misère.

D’autant qu’après une semaine à la maternité où t’as finalement pris quelques marques, tu te retrouve dans ta salle de bain qui n’est absolument pas équipée de la même manière. Là, ça se corse. Si tu savonnes le nain sur la table à langer, tu dois traverser le couloir pour l’immerger. Si tu improvise un plan de change sur la machine à laver, tu flippes à mort que le cumulus qui est au dessus se décroche, après 20ans de bons et loyaux services. Bref, comme t’es une vraie rebelle de la life, tu décides de savonner ton bébé directement dans le bain, comme tu peux, et tu tâches d’oublier la moue désapprobatrice de tata Ghislaine, puéricultrice en chef de la maternité d’où tu viens.

Tu crois que quand ils grandissent, ça va être mieux, plus facile, plus sympa, un vrai moment de partage et de complicité.

tss tss (bis)

Une fois que ton petit trésor se décide à aimer ça, se tient assis etc… bah il joue. Au choix, il inonde les 4m2 de lino ET toi ou bien il joue tranquille avec la boule de lessive. Au début, tu joues avec lui, parce que tu trouves ça génial de partager ce moment privilégié. Et puis après, tu te rends compte que vider et remplir un gobelet pendant 12 minutes n’a jamais été ton activité favorite. Tu t’ennuies. Tu hésites à aller te chercher un magaszne dans les toilettes, mais bon, comme on t’as dit que ton bébé allait se noyer si tu t’absentais 5 secondes (quand bien même tu y aurais pensé avant, ton magazine à une durée de vie d’environ 2 minutes à côté de la baignoire), tu restes là, tu as l’impression de prendre racine, de dessécher. Tu es seule, et seule une boule de lessive remplie d’eau qui vient atterrir sur ton jeans te sors de cette constatation: tu te fais chier. Grave.

J’ai même essayé de twitter, une fois. Sans succès. Si je fais autre chose que m’ennuyer, mes enfants sont là pour me rappeler que me dévertir ne fait pas parti de ce moment!

J’aime pas le bain.

oh mais ça suffit oui!

Celui de mes enfants en tout cas.

Ce matin, N°1, pendant que je prenais ma douche, trouvais bon de me tenir compagnie:

« Pourquoi, toi, tu prends jamais de bain? »

« Bah… en fait, je n’ai pas vraiment le temps. »

« Bah, quand même, parfois, tu pourrais prendre un bain »

« Oui, c’est vrai… Mais vous seriez tous sans arrêt en train de me déranger, et si je prenais un bain, j’aimerai bien que ce soit un moment bien tranquille »

« Bah non, c’est surtout Clapiotte qui viendrait t’embêter… moi, je viendrai seulement te poser une ou deux questions… ou 10 petites… »

J’aime pas les bains. En général!

Dites moi que je ne suis pas seule à détester ça!

« Perdu de vue », « avis de recherche » et les autres

Jacques Pradel me manque. Sabatier un peu moins, j’avoue.
Sans rire, j’aurai bien besoin de leur aide à ceux là.
Je serais même prête à contacter Bataille et Fontaine pour qu’ils me fassent une grande surprise derrière leur rideau rouge.

Depuis l’adolescence, je n’en fais pas grand cas, je me dis que c’est la vie, que c’est comme ça, que le sport à outrance n’a rien dû arranger. J’effaçais le complexe avec de l’auto-dérision, facile et efficace.

Mais j’espérais, au fond. Il était courant d’entendre que les grossesses aidaient. Pendant, oui, effectivement. Et après N°1, tout est redevenu comme avant.

J’ai donc placé tous mes espoirs dans la deuxième grossesse, et c’était bien parti! Deux moi saprès avoir réussi à sortir Clapiotte de mon ventre, j’en étais encore à m’extasier devant ce que pouvait m’offrir la maternité (en plus d’un bébé qui désquamait grave).

Et du jour au lendemain, plus rien, nada, le néant. Moins qu’avant. Comme un creux, là, qui s’était installé et qui rendait mes bonnets trop grands, ma vision dans une glace un peu ridicule.

Alors, Jacques, je fais appel à toi, aujourd’hui:

Mes nénés ont fugué, retrouve les, je t’en supplie!

je suis déçue, vraiment, on m’a menti toute ma vie!

I got the bluuuuuueeeeees…..

Vous l’aurez compris, j’ai passé 8 jours de pure folie dans le service maternité déserté de tous visiteurs, excepté les conjoints.

Mes amis et ma famille ont fait exploser leur forfait de portable pour être sûrs que je ne me pendais pas avec mes perfusions, j’ai pu me tenir au courant de plein de potins de stars complètement dingues (vous saviez que Zach Efron était sur le marché des célibataires?…et moi qui était clouée sur mon lit…). Je me suis nourrie essentiellement de yaourts natures, de biscottes beurrées et de cookies rapportés par Tony.

Toutes ces folles aventures ne m’ont pas empêché de sombrer, petit à petit, heure après heure, dans un inévitable sentiment d’impuissance, de nullité absolue. Une impression que j’étais la plus ratée des ratées, avec en plus la palme des plus moches, grosses et mal dans sa peau de toutes les accouchées. Pour couronner le tout, j’étais seule dans une chambre jaune poussin et verte pomme (me rappeler de ne jamais associer ces 2 couleurs!), accrochée aux barreaux de mon lit grâce à Miss Pee.

Bref, le Baby Blues me guettait, de son œil pervers. Il s’est jeté sur moi alors que je trouvais que j’allais relativement bien, un soir, après un coup de fil à Tony pour dire bonne nuit à N°1…. N°1 que je n’ai pas vu pendant tout ce temps et qui me manquait. Je culpabilisais d’être là et de ne pas pouvoir m’en occuper. Lui, vivait sa vie de garçon de 4 ans et demi en continuant d’aller à l’école, et en se faisant gâter par ses mamies. La belle vie, en somme.

Pis parler à sa maman au téléphone, à 4 ans et demi, il fallait bien que je lui accorde que ça n’avait rien de transcendant. En gros, sur 8 jours, j’ai eu le droit à des « Oui » à toutes mes questions. J’ai seulement entendu son rire quand je lui expliqué que cet hôpital était très bizarre et que je n’avais pas le droit de manger du Nutella tant que je n’avais pas pété (les blagues de prouts sont toujours un succès chez nous).
J’ai appris à mon retour que toute l’école savait que je n’avais pas pété pendant bien 4 jours!

Bref, tout cumulé, je me suis mise à pleurer comme un bébé, sans vraiment connaître la raison exacte à cet état lamentable dans lequel je me mettais. Ça me l’a fait 2 soirs de suite, et une fois en rentrant à la maison. Et là, j’ai une grande théorie sur ça:

Je me vidais du stress cumulé pendant la grossesse, de la fatigue de l’accouchement, de ma culpabilité d’avoir « encore » raté un accouchement, et de celle de ne pas gérer seule ma pauvre carcasse. Je pleurais pour évacuer la honte et l’humiliation de ne pas pouvoir m’occuper pleinement et seule de moi même et de Clapiotte. J’évacuais aussi la culpabilité de changer notre vie si harmonieuse jusque là et d’infliger à N°1 un changement radicale dans sa vie de petit garçon.

Je me suis sentie super nulle de pleurer pour toutes ces raisons, mais au fond, une fois la liste des culpabilités établies, je me suis sentie mieux, comme neuve (même si Miss Pee était toujours là, elle).

Le Baby Blues, c’est peut être ça, finalement. Une façon extérioriser nos craintes, nos peurs, nos sentiments de culpabilité par rapport à nous mêmes, nos enfants, nos familles. Comme si nous renaissions. Remettre les pendules à zéro, et essayer de tout recommencer.

Une fois que j’ai compris ça, je n’ai plus pleuré, et les choses ont commencé (enfin) à se mettre en place.

 

Paye ton accouchement

Attention! Achtung! AVERTISSEMENT: ce billet contient des scènes susceptibles de heurter la sensibilité des plus jeunes, des primipares, des femmes enceintes, des gens qui ont peur du sang etc…. bref, je t’aurais prévenu, si t’as peur de passer à la casserole pour accueillir ton bébé, passes ton chemin, y’a du gore inside!

 

Dimanche 22 Novembre 2009,

5:30 AM.

 

Mes rêves sont ponctués de petites douleurs abdominales.
Tiens, je rêve que j’ai des contractions, c’est vraiment con comme
rêve, en soi.

 

6:30

 

En fait, c’est pas un rêve

 

7:15

 

Appelons plutôt la maternité pour savoir ce que je dois faire, hormis me plaindre que ça commence sérieusement à me faire mal.

 

7:45

 

Visiblement, par « urgence maternité », on sous entend « du
lundi au vendredi de 10h à 17h ». On va plutôt appeler « urgence maman
vient vite prendre le relai avec N°1, faut que j’aille pousser un coup »

 

8:45

 

Après un petit câlin ému de N°1, je m’en vais la larme à l’oeil… « Aller HOP, on y va, en route pour l’aventure…..tin tintintin »

 

 

9:30

 

Déjà branchée sous monitoring, on ose me mettre un doigt, le tout premier de la journée, on me dit que j’en suis à 2. Je me dis que j’ai mal.

 

10:30

 

J’ai fait peur à la dame sous monitoring à côté de moi. Elle n’était là que pour une vérification de routine, et moi je beuglais, toutes les 3 minutes, que quand même, un petit coup de calmant ça n’a jamais tué personne non de diou! Je pense qu’elle a serré les fesses un petit moment après ça!

 

Bon, après un énième touché, on m’annonce enfin que je suis à 4, on va en salle d’acc (ouais, j’parle en langage sage-femme maintenant), ce qui rime avec PERIDURALE ALLELUIA!

 

Pas très confortablement installée sur un pseudo lit escamotable, je fais remarquer aux personnes présentes que c’est pas bien malin l’horloge digitale qui clignote juste en face de moi. Franchement, c’est quoi le concept? Nous faire apprécier à sa juste valeur le temps qu’il nous reste à souffrir?

 

l’équipe est vraiment très sympa, je raconte des blagues en m’excusant mais ça me détend de dire des conneries. Elles, elles rigolent, mais je crois qu’en fait elles se sentent surtout obligées!!!

 

Tiens, voilà ma copine Peri qui ramène sa fraise. Tac que j’te fais le dos rond, Bing que j’te préviens à la prochaine contraction et Tadaaaam, j’suis branchée à mon bouton doseur comme une accro au crack (cette fois, au moins, elle aura marché nickel cette péri, parce que y’avait eu un bel échec la premiere fois!!!). Je peux enfin lire les potins de Gala et Voici que Tony a eu la gentillesse de me ramener de la cafet. Je voudrais surtout pas accoucher sans connaître les raisons qui poussent Angelina a emmerdé son merveilleux et sexy husband.

 

15:00

 

En soi, on trouve le temps un peu long, pis j’irais bien me boire un p’tit café moi… Finalement, je délègue cette tache à Tony. Ca, il peut le faire à ma place.

Je tiens quand même à rajouter ici que pendant un accouchement, si ta péridurale marche bien et que ça dure un peu longtemps, tu te fais royalement chier en attendant que ça se passe… Nan, mais c’est vrai, faut le dire, finalement, quand tu douilles bien, ça occupe!

16:30

Aahhhhhaaaaaa….on me dit que ça approche, mais que pour accélérer le travail, on va percer la poche des eaux, histoire de booster tout ça.

Je me prépare donc, avec Tony, a voir arriver ma clapiotte d’ici peu.

« 3.2.1, j’y vais », j’entends un « blop » et des « glouglou » sur mon bassinet. Enfin, je me dis que les choses vont pas durer encore trop longtemps. Il me reste que 3cm et je pourrai appuyer sur « Eject ».

Bon, vu la tronche des jeunes filles, il se passe un truc. Je zyeute vite fait dans la bassine, c’est assez rosé tout de même… On appelle l’obstétricienne de garde, celle qui était venue me voir au tout début et qui m’avait promis solennellement qu’elle n’aurait pas recours à une extraction instrumentale, rapport à mon premier accouchement qui avait fini en urgence au bloc pour cause de détresse fœtal après un acharnement aux forceps sur mon petit N°1… traumatisant!

La dame met son beau masque blanc et farfouille dans mes eaux, donc. Vu sa tête, ça sent pas bon. On fait re-rentrer Tony, qui commence lui aussi à se dire que ça pue par ici. J’ai tout l’air de faire une hémorragie, donc, on va pas insister, on m’emmène au bloc. Clapiotte, nous voilàààààààà!!!!!!

17:15

Je suis branchée de partout, le champ opératoire est devant moi, les anesthésistes m’injectent des tas de trucs dans mon cathéter. « Aïe! » je crie, vous me faites quoi sur le bide là? « Aïeuuuu j’ai dit, mais arrêtez, ça fait mal votre truc! ». Tiens, madame masquée, là, t’as pas oublié de m’arnacher à la table au niveau des poignées? C’est pas systématique? Nan, mais c’est pas grave, attachez moi, je le sens pas là!

« Aïeuuuuuuuuuuuu!!!! » Définitivement, ils arrivent pas à m’anesthésier. Trop tard, faut quand même se magner, ils ouvrent. j’ai l’impression qu’un metro me roule dessus, j’hurle sous mon masque à oxygène et les filles qui essayent de me calmer bénissent le moment où j’ai demandé à ce qu’on m’attache. Le supplice dure peut être que 2 minutes, mais ça me paraît largement suffisant. On me dit de penser à quelque chose d’agréable, qu’on va m’endormir complètement. Juste avant, j’entend, « ah, merde…ne vous inquiétez pas, c’est pas grave »… ambiance. Il est 17:27.

19:30

« Kofh Kofh » (je fais vachement bien la toux par écrit non?) Punaise pourquoi je tousse comme ça alors que je suis à la plage? Pis pour une plage, il fait un peu froid non? Tiens Tony, ça roule? Oh mais que vois-je? c’est quoi ça? une Clapiotte? Ouh punaise, elle s’est faite boxée ou quoi? Et toi ça va? J’étais bien à la plage, pourquoi vous m’avez pas laisser là bas?

je vous fais grâce des aberrations que j’ai pu dire, de toutes façons, je me rappelle pas de tout.

On vient me voir, je comprend vaguement que mon utérus a pas tenu le coup et qu’il se déchirait, j’entend que ma vessie a été scalpée, que je vais traîner une sonde urinaire, que je ferais pas de troisième d’ici les 3 prochaines années (pourquoi ils me parlent d’un troisième là? vas savoir!!!), j’entend « décollement placentaire ». Clapiotte va bien. Très bien, elle est dans les bras de Tony, je la vois, elle pète le feu. Le reste je m’en tape. Je dis que je voudrai retourner à la plage. On me répond qu’on me ré-expliquera tout le lendemain, j’ai l’air un peu trop ensuquée pour bien saisir. Je répond que je vais bien, que j’ai compris, que je vais me baigner.


22:00

je suis dans ma chambre, avec Tony et Clapiotte. Je commence à saisir un peu ce qu’il vient de se passer. J’ai  ENFIN accoucher! Yes. Je dis à Tony que je suis vraiment nulle en accouchements, franchement, le premier avait été simplement cauchemardesque, tout le monde m’avait dit « ça pourra pas être pire »…ben en fait si! Ca pouvait!

Bon, je vous rassure, je n’ai pas sombré dans la dépression depuis, puisque je suis là, et d’une et surtout parce que contrairement à la première fois, j’ai eu la chance de tomber su une équipe plus qu’exemplaire, qui m’a accompagné au niveau psychologique tout le long de cette journée, et des jours qui ont suivi. Par rapport à la première fois, donc, j’ai vite repris le dessus.


Enfin…. vite, c’est peut être un peu optimiste, mais en tout cas, ça n’a pas attaqué ma bonne humeur (pas trop).

Du coup, j’ai pensé à raconter plein de choses, puisqu’en 8 jours, il s’en passe dans une simple chambre de maternité! Le post Partum, les bons gueuletons, les bruits de couloirs, les coups de fil, les non-visite, les soins… et la découverte de mon 2ème alien….



Bon week end!!!!!!!!