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I got the bluuuuuueeeeees…..

Vous l’aurez compris, j’ai passé 8 jours de pure folie dans le service maternité déserté de tous visiteurs, excepté les conjoints.

Mes amis et ma famille ont fait exploser leur forfait de portable pour être sûrs que je ne me pendais pas avec mes perfusions, j’ai pu me tenir au courant de plein de potins de stars complètement dingues (vous saviez que Zach Efron était sur le marché des célibataires?…et moi qui était clouée sur mon lit…). Je me suis nourrie essentiellement de yaourts natures, de biscottes beurrées et de cookies rapportés par Tony.

Toutes ces folles aventures ne m’ont pas empêché de sombrer, petit à petit, heure après heure, dans un inévitable sentiment d’impuissance, de nullité absolue. Une impression que j’étais la plus ratée des ratées, avec en plus la palme des plus moches, grosses et mal dans sa peau de toutes les accouchées. Pour couronner le tout, j’étais seule dans une chambre jaune poussin et verte pomme (me rappeler de ne jamais associer ces 2 couleurs!), accrochée aux barreaux de mon lit grâce à Miss Pee.

Bref, le Baby Blues me guettait, de son œil pervers. Il s’est jeté sur moi alors que je trouvais que j’allais relativement bien, un soir, après un coup de fil à Tony pour dire bonne nuit à N°1…. N°1 que je n’ai pas vu pendant tout ce temps et qui me manquait. Je culpabilisais d’être là et de ne pas pouvoir m’en occuper. Lui, vivait sa vie de garçon de 4 ans et demi en continuant d’aller à l’école, et en se faisant gâter par ses mamies. La belle vie, en somme.

Pis parler à sa maman au téléphone, à 4 ans et demi, il fallait bien que je lui accorde que ça n’avait rien de transcendant. En gros, sur 8 jours, j’ai eu le droit à des « Oui » à toutes mes questions. J’ai seulement entendu son rire quand je lui expliqué que cet hôpital était très bizarre et que je n’avais pas le droit de manger du Nutella tant que je n’avais pas pété (les blagues de prouts sont toujours un succès chez nous).
J’ai appris à mon retour que toute l’école savait que je n’avais pas pété pendant bien 4 jours!

Bref, tout cumulé, je me suis mise à pleurer comme un bébé, sans vraiment connaître la raison exacte à cet état lamentable dans lequel je me mettais. Ça me l’a fait 2 soirs de suite, et une fois en rentrant à la maison. Et là, j’ai une grande théorie sur ça:

Je me vidais du stress cumulé pendant la grossesse, de la fatigue de l’accouchement, de ma culpabilité d’avoir « encore » raté un accouchement, et de celle de ne pas gérer seule ma pauvre carcasse. Je pleurais pour évacuer la honte et l’humiliation de ne pas pouvoir m’occuper pleinement et seule de moi même et de Clapiotte. J’évacuais aussi la culpabilité de changer notre vie si harmonieuse jusque là et d’infliger à N°1 un changement radicale dans sa vie de petit garçon.

Je me suis sentie super nulle de pleurer pour toutes ces raisons, mais au fond, une fois la liste des culpabilités établies, je me suis sentie mieux, comme neuve (même si Miss Pee était toujours là, elle).

Le Baby Blues, c’est peut être ça, finalement. Une façon extérioriser nos craintes, nos peurs, nos sentiments de culpabilité par rapport à nous mêmes, nos enfants, nos familles. Comme si nous renaissions. Remettre les pendules à zéro, et essayer de tout recommencer.

Une fois que j’ai compris ça, je n’ai plus pleuré, et les choses ont commencé (enfin) à se mettre en place.