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Paye ton accouchement

Attention! Achtung! AVERTISSEMENT: ce billet contient des scènes susceptibles de heurter la sensibilité des plus jeunes, des primipares, des femmes enceintes, des gens qui ont peur du sang etc…. bref, je t’aurais prévenu, si t’as peur de passer à la casserole pour accueillir ton bébé, passes ton chemin, y’a du gore inside!

 

Dimanche 22 Novembre 2009,

5:30 AM.

 

Mes rêves sont ponctués de petites douleurs abdominales.
Tiens, je rêve que j’ai des contractions, c’est vraiment con comme
rêve, en soi.

 

6:30

 

En fait, c’est pas un rêve

 

7:15

 

Appelons plutôt la maternité pour savoir ce que je dois faire, hormis me plaindre que ça commence sérieusement à me faire mal.

 

7:45

 

Visiblement, par « urgence maternité », on sous entend « du
lundi au vendredi de 10h à 17h ». On va plutôt appeler « urgence maman
vient vite prendre le relai avec N°1, faut que j’aille pousser un coup »

 

8:45

 

Après un petit câlin ému de N°1, je m’en vais la larme à l’oeil… « Aller HOP, on y va, en route pour l’aventure…..tin tintintin »

 

 

9:30

 

Déjà branchée sous monitoring, on ose me mettre un doigt, le tout premier de la journée, on me dit que j’en suis à 2. Je me dis que j’ai mal.

 

10:30

 

J’ai fait peur à la dame sous monitoring à côté de moi. Elle n’était là que pour une vérification de routine, et moi je beuglais, toutes les 3 minutes, que quand même, un petit coup de calmant ça n’a jamais tué personne non de diou! Je pense qu’elle a serré les fesses un petit moment après ça!

 

Bon, après un énième touché, on m’annonce enfin que je suis à 4, on va en salle d’acc (ouais, j’parle en langage sage-femme maintenant), ce qui rime avec PERIDURALE ALLELUIA!

 

Pas très confortablement installée sur un pseudo lit escamotable, je fais remarquer aux personnes présentes que c’est pas bien malin l’horloge digitale qui clignote juste en face de moi. Franchement, c’est quoi le concept? Nous faire apprécier à sa juste valeur le temps qu’il nous reste à souffrir?

 

l’équipe est vraiment très sympa, je raconte des blagues en m’excusant mais ça me détend de dire des conneries. Elles, elles rigolent, mais je crois qu’en fait elles se sentent surtout obligées!!!

 

Tiens, voilà ma copine Peri qui ramène sa fraise. Tac que j’te fais le dos rond, Bing que j’te préviens à la prochaine contraction et Tadaaaam, j’suis branchée à mon bouton doseur comme une accro au crack (cette fois, au moins, elle aura marché nickel cette péri, parce que y’avait eu un bel échec la premiere fois!!!). Je peux enfin lire les potins de Gala et Voici que Tony a eu la gentillesse de me ramener de la cafet. Je voudrais surtout pas accoucher sans connaître les raisons qui poussent Angelina a emmerdé son merveilleux et sexy husband.

 

15:00

 

En soi, on trouve le temps un peu long, pis j’irais bien me boire un p’tit café moi… Finalement, je délègue cette tache à Tony. Ca, il peut le faire à ma place.

Je tiens quand même à rajouter ici que pendant un accouchement, si ta péridurale marche bien et que ça dure un peu longtemps, tu te fais royalement chier en attendant que ça se passe… Nan, mais c’est vrai, faut le dire, finalement, quand tu douilles bien, ça occupe!

16:30

Aahhhhhaaaaaa….on me dit que ça approche, mais que pour accélérer le travail, on va percer la poche des eaux, histoire de booster tout ça.

Je me prépare donc, avec Tony, a voir arriver ma clapiotte d’ici peu.

« 3.2.1, j’y vais », j’entends un « blop » et des « glouglou » sur mon bassinet. Enfin, je me dis que les choses vont pas durer encore trop longtemps. Il me reste que 3cm et je pourrai appuyer sur « Eject ».

Bon, vu la tronche des jeunes filles, il se passe un truc. Je zyeute vite fait dans la bassine, c’est assez rosé tout de même… On appelle l’obstétricienne de garde, celle qui était venue me voir au tout début et qui m’avait promis solennellement qu’elle n’aurait pas recours à une extraction instrumentale, rapport à mon premier accouchement qui avait fini en urgence au bloc pour cause de détresse fœtal après un acharnement aux forceps sur mon petit N°1… traumatisant!

La dame met son beau masque blanc et farfouille dans mes eaux, donc. Vu sa tête, ça sent pas bon. On fait re-rentrer Tony, qui commence lui aussi à se dire que ça pue par ici. J’ai tout l’air de faire une hémorragie, donc, on va pas insister, on m’emmène au bloc. Clapiotte, nous voilàààààààà!!!!!!

17:15

Je suis branchée de partout, le champ opératoire est devant moi, les anesthésistes m’injectent des tas de trucs dans mon cathéter. « Aïe! » je crie, vous me faites quoi sur le bide là? « Aïeuuuu j’ai dit, mais arrêtez, ça fait mal votre truc! ». Tiens, madame masquée, là, t’as pas oublié de m’arnacher à la table au niveau des poignées? C’est pas systématique? Nan, mais c’est pas grave, attachez moi, je le sens pas là!

« Aïeuuuuuuuuuuuu!!!! » Définitivement, ils arrivent pas à m’anesthésier. Trop tard, faut quand même se magner, ils ouvrent. j’ai l’impression qu’un metro me roule dessus, j’hurle sous mon masque à oxygène et les filles qui essayent de me calmer bénissent le moment où j’ai demandé à ce qu’on m’attache. Le supplice dure peut être que 2 minutes, mais ça me paraît largement suffisant. On me dit de penser à quelque chose d’agréable, qu’on va m’endormir complètement. Juste avant, j’entend, « ah, merde…ne vous inquiétez pas, c’est pas grave »… ambiance. Il est 17:27.

19:30

« Kofh Kofh » (je fais vachement bien la toux par écrit non?) Punaise pourquoi je tousse comme ça alors que je suis à la plage? Pis pour une plage, il fait un peu froid non? Tiens Tony, ça roule? Oh mais que vois-je? c’est quoi ça? une Clapiotte? Ouh punaise, elle s’est faite boxée ou quoi? Et toi ça va? J’étais bien à la plage, pourquoi vous m’avez pas laisser là bas?

je vous fais grâce des aberrations que j’ai pu dire, de toutes façons, je me rappelle pas de tout.

On vient me voir, je comprend vaguement que mon utérus a pas tenu le coup et qu’il se déchirait, j’entend que ma vessie a été scalpée, que je vais traîner une sonde urinaire, que je ferais pas de troisième d’ici les 3 prochaines années (pourquoi ils me parlent d’un troisième là? vas savoir!!!), j’entend « décollement placentaire ». Clapiotte va bien. Très bien, elle est dans les bras de Tony, je la vois, elle pète le feu. Le reste je m’en tape. Je dis que je voudrai retourner à la plage. On me répond qu’on me ré-expliquera tout le lendemain, j’ai l’air un peu trop ensuquée pour bien saisir. Je répond que je vais bien, que j’ai compris, que je vais me baigner.


22:00

je suis dans ma chambre, avec Tony et Clapiotte. Je commence à saisir un peu ce qu’il vient de se passer. J’ai  ENFIN accoucher! Yes. Je dis à Tony que je suis vraiment nulle en accouchements, franchement, le premier avait été simplement cauchemardesque, tout le monde m’avait dit « ça pourra pas être pire »…ben en fait si! Ca pouvait!

Bon, je vous rassure, je n’ai pas sombré dans la dépression depuis, puisque je suis là, et d’une et surtout parce que contrairement à la première fois, j’ai eu la chance de tomber su une équipe plus qu’exemplaire, qui m’a accompagné au niveau psychologique tout le long de cette journée, et des jours qui ont suivi. Par rapport à la première fois, donc, j’ai vite repris le dessus.


Enfin…. vite, c’est peut être un peu optimiste, mais en tout cas, ça n’a pas attaqué ma bonne humeur (pas trop).

Du coup, j’ai pensé à raconter plein de choses, puisqu’en 8 jours, il s’en passe dans une simple chambre de maternité! Le post Partum, les bons gueuletons, les bruits de couloirs, les coups de fil, les non-visite, les soins… et la découverte de mon 2ème alien….



Bon week end!!!!!!!!

Quand la vérité éclate….

J’aime mon mari et mon fils…et je commence à me dire que j’aimerais tout autant l’alien qui pousse en moi. Ca, c’est juste pour qu’on soit clair.

Cependant, comme beaucoup (j’entend d’ici les « alors là, moi, pas du tout »… et je n’y crois pas une seconde), je suis chiante. Et exigeante. Et sûrement, à force, saoulante.
Je donne mon avis sur tout. Et j’ai raison à chaque fois bien entendu.

La plupart du temps, mes reproches sont recouvert d’humour, afin que la pillule passe mieux.
Hier matin, par exemple, quand l’Homme décide qu’il va mettre se vieux T Shirt rouge tout délavé parce qu’il vient de le retrouver sous la pile des T Shirt « on irait super bien avec le teint d’Al Bundy », je lui ai demandé s’il le réessayait juste pour être sûr que c’était très laid.
Sur quoi, il me répond qu’il le trouve « encore » très bien, et qu’il en a un peu marre que je critique ses goûts vestimentaire. Soit. Amen. M’en fout, aujourd’hui, je le vois pas, je le croise pas, et du coup, je l’appelle pas non plus on sait jamais, et ce soir, je trouve un moyen discret de me débarraser de la dite guenille (entrée en scène de l’huile qui gicle vers 19h45)

Je comprend que je suis très forte d’en l’art d’assener de lourdes critiques, mais c’est pour le bien d’autrui que je le fais… appelons ça de l’altruisme. En réalité, j’aide mon prochain. Je suis une sainte parmi les Hommes. Si peu. Et je comprend aussi qu’autant de bonté dans une seule personne peut déstabiliser beaucoup de gens…surtout ceux qui m’entourent. 

J’arrive pour le moment à ne pas trop critiquer mon fils, je vais essayer de le dresser d’abord.
Par contre, l’Homme s’en prend plein la tête. Je lui donne donc le sobriquet de Tony Mitchelli.

Il est accro à son aspirateur, ma maison ressemble à une maison témoin et quand on l’invite et qu’on le laisse tout seul 10 minutes, il fait la vaisselle. En soit, vous en rêver en tant que femme (ouais je sais, c’est pratique), mais vivre avec Bree Van Der Kamp, c’est pas glamour du tout. Du coup je me moque, et au pire, on se crache dessus (à coup de mots, hein, on n’est pas des sauvages non plus!)
Les autres s’engueulent parce que « Môsieur » a laissé trainer ses chaussettes plus de 20 minutes au pied du lit, nous on se prend le chou parce que je retrouve pas mes chaussettes que j’avais mises au sale mais p’tain tu les as fourrées où c’est pas possible tu peux pas t’empêcher gnééééééééé…arghhhhhhh….. (ça finit souvent par: « ah, tu les as lavé? euh…merci).

N’empêche, quand je me relis, je me dis que je lui fais vraiment la misére… pour pas grand chose…

Et là, 16h45, fraîchement rentrée de l’école, N°1 qui me dit: « Moi, Maman, quand je serais grand je serais un papa qui aura une maman qui aura un bébé dans son ventre » (vous comprendrez qu’il a du mal avec la généalogie).
Moi: « Et oui, toi aussi, un jour tu seras un papa »
N°1: « Oui, je serais un papa qui passera tout le temps l’aspirateur » sourire béat et yeux rêveurs
Moi: « … » sourire crispé et déjà prête a étripper Tony pour son Toc apparemment exemplaire

19h: retour de Tony dans la maison du bonheur.
Je vous passe la demi heure qu’il a pris pour ranger nos chaussures, tiré le lit et rééssuyer la table (on sait jamais…la poussière vous savez)

N°1 arrive quand même à lui rappeler sa présence, en lui sautant dessus. Puis il s’écarte et le scrute.
« Ben, Papa, t’as mis ton pyjama? »

Ahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahaha.