Archives par mot-clé : nouveau-né

Opération Wannagain

Ce titre n’a rien à voir avec la choucroute...


   Loin d’être d’une vivacité d’esprit hors du commun ces dernières semaines, je commence tout de même(ou alors je m’y habitue) à sortir de ma torpeur, et à redevenir sociable… Le Champagne et les fêtes m’y ont de toutes façons obligé!

Il faut donc que je revienne ici pour raconter un peu ce qu’est devenue ma vie depuis tout ce temps au pays des cernes et des biberons.

   Les biberons, pour commencer, parlons en.
On a acheté, comme il se doit, des biberons sans bisphénol, et si possible, je les ai choisis les moins laids possibles. Allez savoir pourquoi, les designers de biberons sans bisphénol se sont ligués pour que tous les biberons soient simplement moches. Voire carrément kitsch. J’aurais pu choisir des biberons à l’ancienne en verre, mais vous comprendrez que ça pèse bien trop lourd à 4h du matin!
Bref, le choix étant fait, Clapiotte n’a pas aimé les tétines. Vous y croyez à ça? A peine 1semaine et demi, et on a dû réinvestir la totalité de la biberonnerie parce que Mademoiselle ne souhaitait pas téter des tétines en forme de tétons.
Le second choix c’est porté sur des biberons trouvés en pharmacie, super cool, ils allaient réduire les coliques que Clapiotte n’a pas. Seul HIC, c’est que le fond se dévisse. Il faut donc les laver en 5 parties, c’est très chiant. D’autant que je dois être suffisamment nulle pour ne jamais bien revisser le fond. Et vous devinez ce qui arrive quand le fond n’est pas bien vissé hein! Ben ouais, je m’en fous de partout. c’est magique les nouvelles technologies!

   Nous avons redécouvert également les joies du lait en poudre. D’abord, son prix: 1 rein la boîte. Ensuite le stress de bien doser le biberon. En soi, c’est fingers in the nose: 1dose pour 30ml d’eau. Trop fastoche. Le problème n’est pas là. Le problème c’est qu’arrivé à 5 doses, en pleine nuit, t’es obligée de recommencer 2 fois parce que tu sais plus trop si t’en avais mis 3, 4 ou si t’avais fini. bref, comme on t’a bien expliqué que si tu te trompais, ton bébé allait s’auto détruire, tu recommences. Et en pleine nuit, les yeux fermés, c’est un vrai challenge!

   Nous avons aussi testé quelque chose de nouveau avec cette N°2: dormir dans la même chambre qu’un nouveau né c’est super chiant.
Avec N°1, je n’avais pas osé le laisser seul dans sa grande chambre la première nuit à la maison, mais au bout de 30 minutes de bruits d’E.T. à côté de moi et d’arrêts respiratoire momentanés, il a fini dans son lit, dans sa chambre, et rien n’a jamais changé à partir de ce moment.
Pour N°2, étant donné mon tête à tête prolongé avec elle à la maternité, je m’étais habituée à ses bruits, à son rythme… J’ai eu du mal à la laisser dans l’alcôve du salon où son « espace » l’attendait (ils partageront la chambre de N°1 plus tard). Elle a donc fini dans notre chambre. Et d’autant plus qu’elle a chopé un rhume au bout de 3 semaines. L’horreur. Non seulement, je n’ai pas fermé l’oeil pendant tout ce temps, mais en plus, j’avais N°1 qui jalousait cette proximité avec cette petite Clapiotte et qui débarquait en pleine nuit vérifier si elle n’avait pas atterri dans notre lit. Le calvaire.
Mais aujourd’hui, c’est terminé. d’abord, parce que N°1 a rangé sa jalousie, en tout cas pour le moment. Mais aussi parce que N°1 fait ses nuits depuis presque 1 semaine maintenant, et est donc passé dans l’alcôve. Ça ne veut pas dire que je dors mieux, mais je me dis que c’est un vrai pas en avant!

   Je suis sûre que certains d’entre vous maudissent ce qu’ils viennent de lire. Oui, Clapiotte a fait ses premières nuits à tout juste 5 semaines. La chance qu’on a hein!
Mais j’avoue, j’ai triché. En fait, j’ai voulu tester une drogue un truc.
Un truc qui transforme nos nuits en même temps qu’elle transforme N°2 en luciole Playskool:



Vous avez saisi? Ouais, je l’ai emmailloté comme un nem. Je trouve ça horrible, mais d’une elle a l’air trop bien, mais surtout on dort tous 8 heures d’affilé! J’hésite encore à la rouler dans l’après midi pour une longue sieste (et pour me laisser 2 vraies heures à moi), mais bon, finalement, je ne suis pas si mauvaise que ça, je vais essayer de l’habituer à dormir d’une façon « normale » le reste de la journée!!!

Bon, aller, je vais détacher ma fille, et je vous dis à la prochaine!!!!

Paye ton accouchement

Attention! Achtung! AVERTISSEMENT: ce billet contient des scènes susceptibles de heurter la sensibilité des plus jeunes, des primipares, des femmes enceintes, des gens qui ont peur du sang etc…. bref, je t’aurais prévenu, si t’as peur de passer à la casserole pour accueillir ton bébé, passes ton chemin, y’a du gore inside!

 

Dimanche 22 Novembre 2009,

5:30 AM.

 

Mes rêves sont ponctués de petites douleurs abdominales.
Tiens, je rêve que j’ai des contractions, c’est vraiment con comme
rêve, en soi.

 

6:30

 

En fait, c’est pas un rêve

 

7:15

 

Appelons plutôt la maternité pour savoir ce que je dois faire, hormis me plaindre que ça commence sérieusement à me faire mal.

 

7:45

 

Visiblement, par « urgence maternité », on sous entend « du
lundi au vendredi de 10h à 17h ». On va plutôt appeler « urgence maman
vient vite prendre le relai avec N°1, faut que j’aille pousser un coup »

 

8:45

 

Après un petit câlin ému de N°1, je m’en vais la larme à l’oeil… « Aller HOP, on y va, en route pour l’aventure…..tin tintintin »

 

 

9:30

 

Déjà branchée sous monitoring, on ose me mettre un doigt, le tout premier de la journée, on me dit que j’en suis à 2. Je me dis que j’ai mal.

 

10:30

 

J’ai fait peur à la dame sous monitoring à côté de moi. Elle n’était là que pour une vérification de routine, et moi je beuglais, toutes les 3 minutes, que quand même, un petit coup de calmant ça n’a jamais tué personne non de diou! Je pense qu’elle a serré les fesses un petit moment après ça!

 

Bon, après un énième touché, on m’annonce enfin que je suis à 4, on va en salle d’acc (ouais, j’parle en langage sage-femme maintenant), ce qui rime avec PERIDURALE ALLELUIA!

 

Pas très confortablement installée sur un pseudo lit escamotable, je fais remarquer aux personnes présentes que c’est pas bien malin l’horloge digitale qui clignote juste en face de moi. Franchement, c’est quoi le concept? Nous faire apprécier à sa juste valeur le temps qu’il nous reste à souffrir?

 

l’équipe est vraiment très sympa, je raconte des blagues en m’excusant mais ça me détend de dire des conneries. Elles, elles rigolent, mais je crois qu’en fait elles se sentent surtout obligées!!!

 

Tiens, voilà ma copine Peri qui ramène sa fraise. Tac que j’te fais le dos rond, Bing que j’te préviens à la prochaine contraction et Tadaaaam, j’suis branchée à mon bouton doseur comme une accro au crack (cette fois, au moins, elle aura marché nickel cette péri, parce que y’avait eu un bel échec la premiere fois!!!). Je peux enfin lire les potins de Gala et Voici que Tony a eu la gentillesse de me ramener de la cafet. Je voudrais surtout pas accoucher sans connaître les raisons qui poussent Angelina a emmerdé son merveilleux et sexy husband.

 

15:00

 

En soi, on trouve le temps un peu long, pis j’irais bien me boire un p’tit café moi… Finalement, je délègue cette tache à Tony. Ca, il peut le faire à ma place.

Je tiens quand même à rajouter ici que pendant un accouchement, si ta péridurale marche bien et que ça dure un peu longtemps, tu te fais royalement chier en attendant que ça se passe… Nan, mais c’est vrai, faut le dire, finalement, quand tu douilles bien, ça occupe!

16:30

Aahhhhhaaaaaa….on me dit que ça approche, mais que pour accélérer le travail, on va percer la poche des eaux, histoire de booster tout ça.

Je me prépare donc, avec Tony, a voir arriver ma clapiotte d’ici peu.

« 3.2.1, j’y vais », j’entends un « blop » et des « glouglou » sur mon bassinet. Enfin, je me dis que les choses vont pas durer encore trop longtemps. Il me reste que 3cm et je pourrai appuyer sur « Eject ».

Bon, vu la tronche des jeunes filles, il se passe un truc. Je zyeute vite fait dans la bassine, c’est assez rosé tout de même… On appelle l’obstétricienne de garde, celle qui était venue me voir au tout début et qui m’avait promis solennellement qu’elle n’aurait pas recours à une extraction instrumentale, rapport à mon premier accouchement qui avait fini en urgence au bloc pour cause de détresse fœtal après un acharnement aux forceps sur mon petit N°1… traumatisant!

La dame met son beau masque blanc et farfouille dans mes eaux, donc. Vu sa tête, ça sent pas bon. On fait re-rentrer Tony, qui commence lui aussi à se dire que ça pue par ici. J’ai tout l’air de faire une hémorragie, donc, on va pas insister, on m’emmène au bloc. Clapiotte, nous voilàààààààà!!!!!!

17:15

Je suis branchée de partout, le champ opératoire est devant moi, les anesthésistes m’injectent des tas de trucs dans mon cathéter. « Aïe! » je crie, vous me faites quoi sur le bide là? « Aïeuuuu j’ai dit, mais arrêtez, ça fait mal votre truc! ». Tiens, madame masquée, là, t’as pas oublié de m’arnacher à la table au niveau des poignées? C’est pas systématique? Nan, mais c’est pas grave, attachez moi, je le sens pas là!

« Aïeuuuuuuuuuuuu!!!! » Définitivement, ils arrivent pas à m’anesthésier. Trop tard, faut quand même se magner, ils ouvrent. j’ai l’impression qu’un metro me roule dessus, j’hurle sous mon masque à oxygène et les filles qui essayent de me calmer bénissent le moment où j’ai demandé à ce qu’on m’attache. Le supplice dure peut être que 2 minutes, mais ça me paraît largement suffisant. On me dit de penser à quelque chose d’agréable, qu’on va m’endormir complètement. Juste avant, j’entend, « ah, merde…ne vous inquiétez pas, c’est pas grave »… ambiance. Il est 17:27.

19:30

« Kofh Kofh » (je fais vachement bien la toux par écrit non?) Punaise pourquoi je tousse comme ça alors que je suis à la plage? Pis pour une plage, il fait un peu froid non? Tiens Tony, ça roule? Oh mais que vois-je? c’est quoi ça? une Clapiotte? Ouh punaise, elle s’est faite boxée ou quoi? Et toi ça va? J’étais bien à la plage, pourquoi vous m’avez pas laisser là bas?

je vous fais grâce des aberrations que j’ai pu dire, de toutes façons, je me rappelle pas de tout.

On vient me voir, je comprend vaguement que mon utérus a pas tenu le coup et qu’il se déchirait, j’entend que ma vessie a été scalpée, que je vais traîner une sonde urinaire, que je ferais pas de troisième d’ici les 3 prochaines années (pourquoi ils me parlent d’un troisième là? vas savoir!!!), j’entend « décollement placentaire ». Clapiotte va bien. Très bien, elle est dans les bras de Tony, je la vois, elle pète le feu. Le reste je m’en tape. Je dis que je voudrai retourner à la plage. On me répond qu’on me ré-expliquera tout le lendemain, j’ai l’air un peu trop ensuquée pour bien saisir. Je répond que je vais bien, que j’ai compris, que je vais me baigner.


22:00

je suis dans ma chambre, avec Tony et Clapiotte. Je commence à saisir un peu ce qu’il vient de se passer. J’ai  ENFIN accoucher! Yes. Je dis à Tony que je suis vraiment nulle en accouchements, franchement, le premier avait été simplement cauchemardesque, tout le monde m’avait dit « ça pourra pas être pire »…ben en fait si! Ca pouvait!

Bon, je vous rassure, je n’ai pas sombré dans la dépression depuis, puisque je suis là, et d’une et surtout parce que contrairement à la première fois, j’ai eu la chance de tomber su une équipe plus qu’exemplaire, qui m’a accompagné au niveau psychologique tout le long de cette journée, et des jours qui ont suivi. Par rapport à la première fois, donc, j’ai vite repris le dessus.


Enfin…. vite, c’est peut être un peu optimiste, mais en tout cas, ça n’a pas attaqué ma bonne humeur (pas trop).

Du coup, j’ai pensé à raconter plein de choses, puisqu’en 8 jours, il s’en passe dans une simple chambre de maternité! Le post Partum, les bons gueuletons, les bruits de couloirs, les coups de fil, les non-visite, les soins… et la découverte de mon 2ème alien….



Bon week end!!!!!!!!