Le temps passe et je dois aujourd’hui vous proposer une théorie à propos des enfants.
Quand un enfant nait, je pense que les quelques heures qu’il met à sortir de sa grotte, il les passe à peaufiner son contrat avant de le signer. Un contrat avec un tas de paragraphes, d’alinéas et de sous chapitres.
Un contrat qui détaille avec soin en quoi il sera un bon enfant.
C’est pour cela qu’un enfant est toujours bon. Parce qu’il a étudié son contrat à fond avant de sortir. Il sait ce qu’il doit faire. Il sait où il va et il connait parfaitement en quoi nous, ses propres parents, sommes incultes.
Parce qu’en grandissant, le contrat devient caduque et s’oublie aussi rapidement que les poils pubiens nous recouvrent l’entre jambe.
C’est ainsi qu’il nous laisse nous adapter à lui les 3-4 premiers mois. Il dort, il mange, il pleure et il se fait dessus. On range vite fait et on tente une douche, on le nourrit, on le berce et on le change. Easy.
Et puis une fois qu’on est bien rodé, évidemment, il varie les plaisirs. Globalement, il fait toujours un peu la même chose, mais pas forcément dans le même ordre et il a à sa disposition un tas d’options afin de nous mettre au défi et nous sortir de notre train-train quotidien. Il le sait: la routine, c’est la Mal.
Venons en à mon cas personnel, puisque c’est bien le seul que je connaisse de manière certaine.
A la base, je pense que nous avons, dans notre famille (et là, je parle de MON côté, car il me semble que de ce côté, chez les Tony, ils vont plutôt bien, ou tout du moins « normalement ») un soucis avec le caca.
Les sphincters mal agencés, un ancêtre scatophile, ou un réel problème freudien à ce propos, je préfère ne pas savoir, mais le constat reste le même: la selle, chez nous, c’est un peu notre dada.
Y’a qu’à voir, la plupart d’entre vous, lecteurs, pensent à moi en jetant leur rouleau de papier toilette. Et ce blog s’appelait presque CacaBoudin à ses débuts. Si un psy se penchait là dessus, j’en aurais pour 10 longues années d’analyses à faire des boudins en pâte à modeler.
Bref, revenons en à ma théorie du contrat et arrêtons au § 14, alinéa 3:
« De ton besoin de déféquer tu feras une véritable œuvre d’art »
Évidemment, écrit comme ça, les gosses l’interprètent comme ils veulent et font donc tout et n’importe quoi en la matière.
Donc, chez moi, les enfants font ça de manière douloureuse deux fois par semaine, n’en déplaise à ma mère tres inquiète, elle aussi, du transit de ses petits enfants. Une fois que tout le monde s’est bien habitué au rythme, en règle général, c’est là où ils décident de se faire une petite gastro.
A la suite de ça, on est rôdé pour les siècles des siècles, Amen.
MAIS, mes enfants n’ont pas fait l’impasse sur l’alinéa 4: La propreté tu intégreras quand bon te sembleras.
Ainsi, Clapiotte a attendu la veille de la rentrée pour nous montrer qu’elle était, en vrai, capable de se retenir.
Mais les 2, je dis bien les 2 enfants ont décidé, une fois « propres » qu’il était toujours bon de se mouler un bon étron au fond de la couche.
A croire qu’avoir la fesse fraiche, ça les chatouille. Ils préfèrent la douce chaleur d’une misérable crotte sur leurs fessiers plutôt que de faire offrande aux toilettes, comme tout enfant propre qui se respecte. J’ai donc mis 6 mois de plus pour faire céder N°1, et évidemment, Clapiotte est en plein dedans. C’est le cas de le dire.
Au fond, je me dis que c’est son problème, mais je dois bien me rendre à l’évidence que c’est le mien aussi, puisque la couche, c’est à moi de la gérer après qu’elle ait fait sa petite affaire en regardant Tchoupi.
Déjà, elle commence par me dire qu’elle n’a pas fini. Même si la totalité de l’appartement est mis sous scellés et qu’une équipe de décontamination frappe frénétiquement à ma porte, elle niera en bloc qu’elle a terminé.
« Ca y est? » dis-je en manquant la suffocation
« Encore une petite minute, ai pas fini »
En plus d’un soucis de fèces, elle est mytho.
Ensuite, comme elle a oublié d’être catatonique (attention à bien orthographier ce mot), j’ai dû prendre des cours avec Teddy Riner pour la maitrise du Ipon en milieu hostile. Même avec la diversion à renfort de jouets insolites ou même de prêt d’Iphone, ça ne marche plus. Elle croit que je vais faire tellement vite qu’aussitôt allongée, elle est déjà debout. J’en fous de partout. Plus elle grandit, plus je me dégueulasse. Et je ne rentre pas dans les détails de l’étron d’un presque trois ans, hein.
DONC, je pense, enfin non, je suis intimement convaincue que les enfants touchent des primes quand ils suivent à la lettre leur contrat.
C’est pas contre nous. C’est pour le business.
Je ne vois pas d’autre explication.
Appelez moi Freud. Immédiatement.
Donc, ca, c’est le livre préféré de Clapiotte (qui doute encore de nos choix littéraire?)
CE livre, elle l’emmène tous les jours à l’école dans l’espoir que la maitresse le lise à la classe.
Je déconseille la maitresse de le faire.
vraiment.
A moins d’avoir beaucoup, beaucoup de recul….
Mais tout le monde ne peut avoir l’humour de Clapiotte….
(Extrait: « Il vivait un enfer et il avait beau faire:
Des pompes abdominales, c’était abominable,
Car il puait encore plus fort après l’effort! »)