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Le racketteur était trapeziste (part.2)

Nous en étions donc au commencement du spectacle. Les gars sapés de vestes rouges à gros boutons dorés avaient ramassé leurs bombes caloriques pour éventuellement nous les refourguer à l’entracte, les lumières s’étaient baissées, la voix off s’était tue (enfin).

Les tigres sont alors rentrés sur la piste. Trois magnifiques tigres, dont un qui avait dû bouffer le quatrième tellement il était énorme. Fail cirquesque: les tigres n’ont jamais voulu coopérer, le gros tigre se jetait systématiquement sur les bouts de barbac en bout de lance sans en laisser à ses copains, qui ne bronchaient pas, même pas face à Barbarella la dompteuse qui semblait exaspérée devant le manque d’entrain de ses élèves à dents pointues (je les ai vues, quand un d’eux c’est attaqué avec joie aux barreaux de la grande cage).

Bon, passons, ils ont finalement réussi, tant bien que mal, à les faire ressortir de la piste. A ce moment là, N°1 m’a demandé si ça allait toujours être comme ça… il faut dire que voir des tigres rien faire, on peut voir ça souvent au Parc de la Tête d’or.

Heureusement, Méga Jongleur est arrivé, il a tout de même réussi à faire tomber quelques quilles, mais son numéro de balles de jonglerie buccale était assez impressionnant, N°1 me criant que c’était génial, et moi lui rappelant qu’il était hors de question qu’il essaie de jongler avec les balles de ping-pong et sa bouche en rentrant à la maison.

Nous avons pu voir toute une horde d’animaux variés, comme des chameaux, qui m’ont permis de confirmer qu’un chameau n’a vraiment pas l’air intelligent du tout, des oies, qui avaient l’air tout aussi cultivées que les chameaux, et un numéro de vaches qui m’a ébloui. C’est vrai ça, j’ai jamais vu de vaches dressées, j’ai trouvé ça original et couillu de nous montrer des vaches faire les belles et nous saluer… certes, c’était moyennement gracieux, visuellement, mais c’était quand même sympathique. Quant aux cochons, je pense qu’ils étaient là pour représenter le côté clown du troupeau, ce qui a bien marché, soit dit en passant.

Ensuite, on a eu le droit aux trapézistes. C’est là que j’ai compris l’accent du mec qui nous avait placé. Il était Bresilien ET trapéziste. Ça doit pas payer des masses comme job quand même.
N’empêche qu’il m’aurait placé avec sa petite combi moulante et ses bras musclés, peut être que je lui aurais trouvé 1 ou 2 euros… il faudrait repenser les costumes!
Moi qui ai fait du trapèze (si c’est vrai, y’a même des photos ), oui, je me la pète, ben c’est super impressionnant, une fois que tu sais à quel point ton corps pèse lourd quand t’es là-haut et que tu te balances comme un singe et que t’as grave les chocottes quand le mec te dis « HOP » et que tu dois tout lâcher et lui faire confiance pour qu’il ne soit pas devenu miro pendant la nuit, parce qu’il faudrait qu’il te rattrape, et bien, le type. Bref, j’ai encore du boulot niveau trapèze, je vais m’entrainer à racketter les gens, déjà, puisque visiblement ça fait parti du taf.

J’ai pu aussi me rincer l’oeil avec les 4 Russes aux barres fixes qui étaient plutôt miamement fait de pectoraux (voir des photos chez Sonia). Pareillement, étant vieille gymnaste (j’insiste sur vieille), j’apprécie d’autant plus le spectacle, même si j’ai pu constater que N°1 avait l’air de trouver ça tout aussi impressionnant.

Je ne vais pas m’attarder sur l’entracte, puisque la bande son que j’adore a été remise et que j’ai de nouveau voulu mourir.
Ah si, tout de même.
Ils nous ont mis l’éléphant le plus vieux du monde (enfin, je théorise) au milieu de la piste, Barbarella s’est pointée avec son petit numérique tout naze et on nous a demandé si les enfants voulaient bien poser pour la photo SUR l’éléphant. N°1 a voulu y aller, nous avons donc fait la queue pour qu’il teste le dos d’éléphant très ridé. Sauf que. Je pensais que c’était vraiment pour faire plaisir aux enfants (naïve que je suis) et qu’après on prenait ou non la photo. Que nenni, arrivés devant la piste, le clown nous demande 10 euros pour passer (j’ai pas demandé le prix de la photo)… j’ai fouillé, je n’avais que 6 euros 42cents… nous sommes retournés nous assoir, moi m’excusant auprès d’un N°1 déçu déçu (mais à moitié soulagé aussi, quand il a vu de près l’éléphant). De loin, nous avons regardé les enfants se faire balancer et descendre aussi sec de papy Dumbo avec autant de délicatesse que pourrait avoir Rambo dans la jungle vietnamienne (ça se sent que Tony joue à un jeu de guerre sur la console quand j’écris?). Du coup on s’est bien vite remis de la déception.

Après l’entracte, un grand moment avec les clowns, j’ai même filmé N°1 qui rigolait tellement c’était bon de le voir pétiller.
Il a eu aussi le spectaculaire Zorro, des chevaux vraiment magnifiques avec dressage parfait, très beau moment.
Et enfin, le clou du spectacle, celui que N°1 attendait. J’avais vu ce numéro la dernière fois que j’étais aller au cirque et j’en avais gardé un souvenir magique (et bruyant). Je rajoute stressant aussi: une boule en fer dans laquelle ils font rentrer 5 motos les unes après les autres qui se mettent à tourner dans tous les sens, très impressionnant, j’ai frôlé la syncope quand la boule s’est ouverte par le milieu laissant 2 motos tournées toutes seules en haut, genre si elles s’arrêtent les gars sont morts (puisqu’ils tombent… si tu comprends pas ma description, encore chez Sonia, tu verras cette fameuse boule).

Voilà, nous sommes donc ressortis de là épuisés, au bout de 3 heures de spectacle, j’avais une migraine d’enfer mais N°1 était aux anges et en a parlé toute la soirée et le lendemain… j’étais heureuse, vraiment, de lui avoir permis de rêver et de rire avec tous ces artistes, et je ressors plutôt contente, malgré les petits inconvénients du cirque dont je ne me souvenais pas (évidemment, j’étais petite, je devais faire la tronche quand ma mère ne m’achetait pas le fanion, moi aussi!)

Et vous alors? Vous êtes déjà aller voir un vrai cirque (et encore, celui là, c’est pas le plus grand)?

ET C’est quoi votre numéro préféré? (et répondez pas le « 9 » comme N°1!)


Le racketteur était trapeziste (part. 1)

Pendant tout l’été, N°1 m’a bassiné, à chaque fois qu’on se baladait sur le port. Il faut dire que nous étions assaillis à coup de mini-camions maxi-haut-parleurs qui hurlaient:

 

« Ce soir, à 20h30, venez tous admirer les artistes du cirque Vandüst, ses chèvres, ses acrobates, ses clowns vous feront vivre une soirée inoubliable »

 

Et N°1 me réclamait à tous les coups: « mamannnn, dis….. on peut y aller??? »

 

Je lui répondais que non, que ça allait être bof-bof et que moi, voir 2 chèvres pelées monter sur un escabeau, ça ne me mettait pas franchement en transe, surtout pour 20 euros par tête. Mais évidemment, mon petit N°1 ne comprenait pas cette explication, alors je lui ai promis de l’emmener voir un « VRAI » cirque, sous un vrai chapiteau, avec des vrais clowns, des vrais athlètes et de véritables artistes. Et j’ai tenu ma promesse.

 

Ça faisait longtemps que je n’étais pas allée au cirque, j’avais ce souvenir de la poussière, du bruit et des rires, le souvenir d’être émerveillée. Je n’arrêtais pas de regarder le visage de N°1, scrutant ses émotions.

 

Note pour plus tard, si tu dois aller au cirque un samedi après-midi, venir bien 1heure à l’avance. C’est ce que j’ai fait, mais le tramway ayant son terminus à bien 15minutes à pied d’enfant du chapiteau, ça faisait plus que 3/4 d’heure d’avance.

Nous sommes arrivés par l’arrière du chapiteau, du coup, nous avons vu les nombreuses caravanes des artistes, puis les roulottes et les animaux qui étaient en train de se faire bichonner. Très sympa, si ce n’est qu’avant d’en arriver là, j’ai dû expliquer à N°1 pourquoi les 3 dames assises, là, étaient habillées avec des jupes si courtes, des talons si hauts, des seins si dehors…


Quel monde! N°1 est déjà en panique à l’idée que nous ne trouvions pas de place, mais si, après être passé sous le premier chapiteau, « le chapiteau de l’envie » où sont vendus dans le désordre les fanions, les barbe à papa, les ballons, les bonbons, les rites, les pop-corn, nous arrivons enfin à la porte du Grand chapiteau.

Un monsieur costumé nous vérifie les billets et charge son pote pareillement costumé de « nous placer ». Le jeune homme nous met tout au fond, sur le côté. Je fais la gueule, un peu, quand même. Toujours souriant comme s’il venait de nous donner LA meilleure place, le jeune homme me lance « Vous auriez une pièce pour le service? » toutes dents dehors, il a dû se brosser les dents avec le dentifrice des lions pour que ça brille comme ça!

Non. J’ai pas de « petite » pièce, là, je m’y attendais pas à vrai dire.

Il s’en va en disant quelque chose dans une langue que je ne déchiffre pas tout de suite, je me lève et me place bien en face de la piste, au milieu, non mais oh!

Pendant qu’on attend, 4 clones costumés fabriquent pop corn et barbe à papa à la chaîne devant nous. N°1 n’est pas fan, je bénie ma chance. Mais je n’avais pas prévu le couteau dans le dos du traitre clown, en bande son, un homme qui a l’accent allemand mais qui s’avérera être brésilien chantonne:

« Alors les enfants? vous êtes content d’être là? j’espère que vous avez tous acheté votre petit luminion. Alors, vous levez votre petit luminion, allez, allez, levez le, vous criez très fort, voilàààààà. Si vous n’avez pas votre petit luminion, le spectacle ne commencera pas vous savez? Courez acheter votre petit luminion dans le premier chapiteau, demandez à vos parents d’acheter le petit luminion »

« Le petit luminion » j’avais très envie de lui mettre où je pense, si vous voulez tout savoir. Pendant 40 minutes, j’ai été bassinée avec le petit luminion. Et aussi avec les fanions en plastique marqués « Cirque » dessus, avec une tête de clown tueur au sourire qui disait « j’tai bien eu ».

N°1 est sage, et surtout, averti qu’il n’aura ni luminion, ni fanion, parce que 2 fois 28 euros la place, je ne peux pas mettre 10 euros pour chaque chose que ce vilain jongleur nous demande d’acheter de manière si discrète.

Oui, j’ai dit 40 minutes, parce qu’il y a eu du retard. Personnellement, la magie du cirque c’était légèrement voilée grâce à ce harcèlement du porte monnaie. Pas pour N°1 et c’est le principal.

Le spectacle commence enfin, roulement de tambour, musique à fond, les enfants sont hystériques, les parents sont ruinés, mais tout le monde affiche un sourire radieux, la magie opère toujours et malgré, tout nous sommes sauvés.



A suivre…….

L’échec du dimanche

Vous vous rappelez en fin de semaine dernière, je vous annonçais fièrement que j’allais voir une course  de caisses à savon.

N’imaginez pas du tout que je débloque, les caisses à savon, en fait, ce sont des engins sur roues fabriqués par des tordus du cerveau et des genre de fous du volant qui ne connaissent pas l’angoisse de leur mère lorsqu’ils se mettent à débouler une pente dans ces bolides made in home. Satanas et Diabolo en prennent pour leur grade, dans ce genre de compet, vu les cas aux commandes!


Donc, dimanche, j’avais ma super sortie de prévue, pour une fois qu’il se passe un truc d’un peu exceptionnel dans ma chère ville et que je peux en faire profiter N°1, j’étais vraiment motivée.

Le début de la course étant prévue pour 14h, on se doutait bien qu’en arrivant à 13h55, on n’allait pas vraiment trouver de place pour se garer!

Tony nous a donc jeté, N°1 et moi, au bas de la piste pour que nous allions chercher un « bon endroit » où se mettre. Entendre par là, un endroit où N°1 allait pouvoir se faufiler sans mourir asphyxié tandis que moi, je serai derrière, en essayant de prendre 10cm grâce à mes pointes de pieds bioniques.

Comme une dinde, je me suis dit que l’arrivée n’était pas franchement un bon emplacement, vu qu’il y avait peu de chance pour que les dingos sur roulettes atteignent cette ligne (je suis le positivisme incarné).

Alors, j’ai entrepris avec mes petites bottines à talon et mon N°1 super excité de grimper sur la colline, là, dans cette espèce de forêt. J’ai jamais autant mangé de ronces de toute ma vie, et je parle pas de mon triple lutz piqué avec réception crêpe suzette dans la gadoue. Crépie, j’étais. N°1 s’en est sorti avec 2 pauvres petites rayures aux mains alors que j’étais pleine de terre et sans plus aucune fierté, même celle d’y être quand même arrivé!

Tony a fini par nous rejoindre. En vrai, je n’ai rien vu des 10 voitures qui sont passées devant moi, il y avait un monde de folie. N°1 s’est éclaté et Tony a dû voir 2 caisses à savon en tout pour finalement me dire qu’il sentait des gouttes et que ça allait niquer son brushing que vu le monde, valait mieux se tirer maintenant avant qu’il tombe des trombes.

On a mis une heure entière pour descendre. Entre temps, la course avait été suspendue.

En arrivant à la voiture, on avait l’air de trois grosses loques empattées et terreuses.

J’ai appris le lendemain que la course avait été finalement annulée, pour raison de sécurité. Faut dire qu’à Lyon, on s’attendait pas à voir plus de 20 000 personnes se bouger les fesses pour délirer devant des cochons ou des paquets de pop-corn sur roues.

Finalement, on n’aura donc rien loupé, mais j’espère que Red Bull mettra un peu plus de moyens la prochaine fois (s’il y en a) pour l’organisation, parce que là, c’était l’échec, même si l’ambiance y était, j’ai quand même eu les chocottes avec cette foule! Ils devaient croire qu’à Lyon, il n’y avait  que des vieux qui bougeaient pas de chez eux…

Bon, bah aujourd’hui on va boire le thé chez ma mère!