Archives de catégorie : Quand j’étais Baleine

La question qui tue (réédit)

« Y a quoi de bien, dans une grossesse? »
« euhhhhhhh…… »

Voilà la toute dernière question qui tue que m’a posée une amie fraîchement fécondée (je serais poétique aujourd’hui!).
Et bien je n’ai pas su quoi répondre.

Si vous avez tout suivi, je fais partie de celles qui ne s’extasient
pas sur leur ventre rebondi, qui ne prennent pas vraiment plaisir à être
dans un état physique proche de la baleine bleue et qui ne trouve pas,
mais alors pas du tout que c’est le meilleur moment de leur vie.

Mais mon amie est stressée, elle a jamais connu ça, alors elle me
demande. Et moi je galère parce que là, tout de suite, rien ne me vient à
l’esprit.

>Le premier mois…. ouais, ben, tu le sais pas vraiment, donc, pas de quoi être en transe.

>Le deuxième mois: tu vomis. Alors, oui, peut être que certaines aiment vas savoir.

>Le troisième mois: tu vomis ET on t’a fait une greffe mammaire à
l’insu de ton plein gré. Tes nouveaux seins manquent d’exploser à chaque
fois qu’ils frôlent quoi que ca soit parce que tu n’as plus tes repères
spatiaux.

>Le quatrième mois: tu réalises que tu vomis de moins en moins, tu
recommences à voir ton frigo comme un ami. Malheureusement, les 3/4 des
trucs que tu adores manger sont prohibés et dès que tu arrives à te
faire plaisir, tu te rends compte que ton utérus a fait bouger ton
estomac dans une contrée inconnue et que celui ci n’accepte pas bien le
trop plein. Tu vomis, donc.

>Le cinquième mois: tu t’es a peu près habituée à ton corps en
mutation permanente. Tes seins ne te font plus souffrir et ton conjoint
peut enfin faire mumuse….sauf qu’au bout d’une semaine il est crevé
parce que ta libido en a profité pour s’enflammer et que tu pourrais
être nympho que ça serait pareil.

>Le sixième mois: tu as une forme plutôt olympique vu les deniers
mois, alors tu fais plein de choses supers que tu ne faisais plus pour
cause d’apathie permanente les mois précedents. Tu continues à te
prendre pour une star de l’érotisme. Malheureusement, ton foetus te
rappelle à l’ordre en te donnant de grands coups de latte dans les
viscères alentours… Pas toujours « magiques » les mouvements
intra-utérins.

>Le septième mois: si tu as de la chance, tu ne verras pas tes premières vergetures apparaître… si tu as de la chance.

>Le huitième mois: tu te meus comme Bozo le Clown, ou comme un
manchot empereur, au choix. Tu as donc la démarche féline et alerte,
comme cette comparaison le sous entend. Ta libido est toujoous au top,
mais ça devient compliqué d’assouvir tes besoins primaires étant donné
la protubérance qui te pousse sous le cou. Ton futur chérubin tente de
te péter les côtes flottantes, il ne lui reste qu’un mois, il y met
vraiment de la bonne volonté.

>Le neuvième mois: Tu as chaud, même en hiver, tu crois voir
Balladur devant ton miroir chaque matin, tu bouges à deux à l’heure, tu
te plains d’être grosse, tu te plains d’être moche, tu te plains de ton
conjoint, juste parce que tu t’es déjà plains de tout le reste. Tu
comptes les heures qui séparent ce moment de ta libération.

>1 mois après: ton ventre ressemble à de la gelly. Tes cernes
gagnent face à celles d’Amy Winehouse. Tu ne te rappelles même pas ce
que c’est que d’avoir eu une quelconque libido. Tu as de nouveaux amis:
les hémorroïdes. Tes cheveux tombent. Et c’est tant mieux car de toute
façon tu n’as pas le temps de te les laver.
Tu penses sérieusement à recommencer un jour.

Bon, je crois, que je lui ferais part de mon constat une autre fois…….


Vais lui envoyer cette photo de gens épanouis….ça marchera peut être!

Dans grossesse y’a « grosse »

Question du matin: « qu’est ce qui te reste une fois que t’as pondu ton nain? »
Ahah, tu te sens malin en répondant « ton nain » ben moi, je pensais à mon énorme postérieur qui trône au dessus des cuisses de Chabal.

Suite à mes très chères gestations que j’ai tant aimé d’amour et à l’issue desquelles je peux crâner d’un éventrement horizontal en bis repetita, il me restera donc quelques stigmates. A savoir plusieurs kilos dits « superflus » (moi je dis « supermoches »), une peau d’orange digne d’un pamplemousse et évidemment, sinon c’est pas drôle, de quelques cicatrices j’ai nommé les vergetures!

Sachant que ces dernières datent de ma première fois (toutoute première fois), je m’y suis faite. Pour l’ouverture par zip au niveau du pubis, contrairement à la première fois, celle ci est devenue quasi invisible (comprenez touge mais pas boursoufllée).

Mon amie cellulite et moi même avons bien discuté d’une éventuelle répartition de sa présence à l’étendu de mon corps afin que le squattage au niveau du croupion de canasson cesse, mais je suis sûre de trouver un moyen de la faire bouger la vilaine: plusieurs cordes à mon arc, à savoir le sport (si, si, j’y crois à mort), le régime voire le jeûne.

Ce qui m’amène donc au problème principal: qu’est ce que je fais de mes 5kg en trop? Je lègue (si intéressées, cliquez sur « contacter l’auteur ») ou je déclare la guerre.

Je teste donc en ce moment même un régime géniale où je me gave de fromages, où j’ai le droit aux frites et au chocolat et que même je me fais un petit goûter avec N°1 tous les jours. j’en suis à moins 2! magique. Je vous dirais si je reprend du poids quand je recommencerai les légumes vapeur!!!!!

J’ai bon espoir que tout soit parti dans les basfonds de mes lugubres souvenirs d’ici le mois de mai, tout ça en mangeant du nutella! comment ça je suis pleine d’espoir?


Pis d’abord? c’est quoi, toi ton secret minceur, à part ta bouteille Contrex?

Tu seras un Frère, mon fils

   Après donc 8 jours de plénitude et de sérénité cloîtrée à la maternité, me voici donc de retour dans mon Home Sweet Home, où m’attendent Tony et N°1.
Moi, je débarque avec un mal de ventre assez conséquent rapport au large sourire qu’on m’a dessiné au dessous du nombril mais je suis aussi pleine d’espoir quant au futur de ma petite tribu.

   Les présentations entre N°1 et N°2 ont été…comment dire…. assez rapides. D’abord parce que N°2 dormait, évidemment, et puis surtout parce que N°1 a eu l’air gêné. Pas dérangé par sa petite sœur, non, vraiment gêné. Il n’a pas vraiment osé dire quoi que ce soit, il a mis un périmètre de sécurité entre elle et lui. Il l’a regardé de loin toute la journée. Nous n’avons pas forcé les choses, pensant que ça aurait pu être pire comme réaction…et puis, on le comprenait: on lui annonce une petite sœur, et on lui ramène une sorte de gremlins tout rouge , fripé et recroquevillé, pas de quoi sauter au plafond pour un troll de 4 ans 1/2!

   Pour ma part, je n’ai pas reconnu N°1 de suite. Après 8 jours passés reclus, je découvrais que mon premier bébé était loin d’en être un aujourd’hui. Ses grandes mains, ses énormes dents, ses larges yeux… La différence avec les traits minuscules de N°2 me choquait presque. J’avais quitté un bébé, je retrouvais un grand garçon.
Les retrouvailles avec les joies de la maison ont été rapides, quant à elle, grâce à mon irremplaçable Tony et son « On mange quoi ce soir » qui m’est resté en travers de la gorge un certain temps (lla réponse a été « tes doigts« ).

   Après une petite semaine d’adaptation à 4, nous avons retrouvé un semblant d’harmonie. N°1 présentait sa soeur à qui voulait bien nous rendre visite, avec une fierté non dissimulée. Il m’a tout de même avoué qu’il en avait vraiment marre que tout le monde lui demande s’il était content d’avoir une petite sœur, et je le comprend si bien…. comme si on me demandait tous les jours si j’étais contente de ma balafre à moi…
Un matin, il a répondu à une voisine, par pure provocation:
« Oh, oui, mais c’est dommage qu’elle rentre pas dans la poubelle ». Rire gêné de la voisine, lui avait un petit rictus qui m’a fait penser qu’il y avait un semblant de vérité dans sa phrase, mais qu’il l’avait sortie avec l’envie de choquer cette énième personne qui lui posait une fois de plus cette question idiote! j’ai bien rit (intérieurement).

Certains jours, ou plutôt moments de la journée sont plus durs, mais j’essaie d’assouvir au mieux le « manque » de N°1 dès que sa sœur daigne rester tranquille (j’exagère, elle est plutôt cool, en vrai). Au fond de moi, je pense vraiment qu’il profite largement de la situation parce que je n’ai jamais autant joué avec lui… mais bon, je le fais quand même, de peur d’en faire un frustré psychopathe qui ne quittera jamais la maison (c’est une bonne raison non? :D)

   Aujourd’hui, avec donc presque 6 semaines de recul dont presque 5 passées réellement ensemble à la maison, je peux déclarer officiellement que N°2 est la petite sœur préférée de N°1 qu’elle le regarde déjà comme son mentor et que celui ci en profite pour s’en occuper comme un vrai petit frère, à savoir, fourrage de sucette quand elle pleure, portage de transat d’une pièce à l’autre (sans bébé dedans), pause devant la chambre pour voir si elle dort, regard interressé pendant le change, faire part de point de vue sur la mode des nourrissons appliqué à sa soeur, remarques pertinentes quant au développement de Clapiotte:

« Mamannnnnnn!!! Viiiite! Viens voirrrrrr!!! « 
J’accoure avec la boule au ventre.
« regaaaaaaarde »
« ??? »
« Ben elle a pas de dent!!! »

Évidemment.

I got the bluuuuuueeeeees…..

Vous l’aurez compris, j’ai passé 8 jours de pure folie dans le service maternité déserté de tous visiteurs, excepté les conjoints.

Mes amis et ma famille ont fait exploser leur forfait de portable pour être sûrs que je ne me pendais pas avec mes perfusions, j’ai pu me tenir au courant de plein de potins de stars complètement dingues (vous saviez que Zach Efron était sur le marché des célibataires?…et moi qui était clouée sur mon lit…). Je me suis nourrie essentiellement de yaourts natures, de biscottes beurrées et de cookies rapportés par Tony.

Toutes ces folles aventures ne m’ont pas empêché de sombrer, petit à petit, heure après heure, dans un inévitable sentiment d’impuissance, de nullité absolue. Une impression que j’étais la plus ratée des ratées, avec en plus la palme des plus moches, grosses et mal dans sa peau de toutes les accouchées. Pour couronner le tout, j’étais seule dans une chambre jaune poussin et verte pomme (me rappeler de ne jamais associer ces 2 couleurs!), accrochée aux barreaux de mon lit grâce à Miss Pee.

Bref, le Baby Blues me guettait, de son œil pervers. Il s’est jeté sur moi alors que je trouvais que j’allais relativement bien, un soir, après un coup de fil à Tony pour dire bonne nuit à N°1…. N°1 que je n’ai pas vu pendant tout ce temps et qui me manquait. Je culpabilisais d’être là et de ne pas pouvoir m’en occuper. Lui, vivait sa vie de garçon de 4 ans et demi en continuant d’aller à l’école, et en se faisant gâter par ses mamies. La belle vie, en somme.

Pis parler à sa maman au téléphone, à 4 ans et demi, il fallait bien que je lui accorde que ça n’avait rien de transcendant. En gros, sur 8 jours, j’ai eu le droit à des « Oui » à toutes mes questions. J’ai seulement entendu son rire quand je lui expliqué que cet hôpital était très bizarre et que je n’avais pas le droit de manger du Nutella tant que je n’avais pas pété (les blagues de prouts sont toujours un succès chez nous).
J’ai appris à mon retour que toute l’école savait que je n’avais pas pété pendant bien 4 jours!

Bref, tout cumulé, je me suis mise à pleurer comme un bébé, sans vraiment connaître la raison exacte à cet état lamentable dans lequel je me mettais. Ça me l’a fait 2 soirs de suite, et une fois en rentrant à la maison. Et là, j’ai une grande théorie sur ça:

Je me vidais du stress cumulé pendant la grossesse, de la fatigue de l’accouchement, de ma culpabilité d’avoir « encore » raté un accouchement, et de celle de ne pas gérer seule ma pauvre carcasse. Je pleurais pour évacuer la honte et l’humiliation de ne pas pouvoir m’occuper pleinement et seule de moi même et de Clapiotte. J’évacuais aussi la culpabilité de changer notre vie si harmonieuse jusque là et d’infliger à N°1 un changement radicale dans sa vie de petit garçon.

Je me suis sentie super nulle de pleurer pour toutes ces raisons, mais au fond, une fois la liste des culpabilités établies, je me suis sentie mieux, comme neuve (même si Miss Pee était toujours là, elle).

Le Baby Blues, c’est peut être ça, finalement. Une façon extérioriser nos craintes, nos peurs, nos sentiments de culpabilité par rapport à nous mêmes, nos enfants, nos familles. Comme si nous renaissions. Remettre les pendules à zéro, et essayer de tout recommencer.

Une fois que j’ai compris ça, je n’ai plus pleuré, et les choses ont commencé (enfin) à se mettre en place.

 

Comment va la patiente de la 238?

En voilà une bonne question.

La patiente de la 238, c’était moi. Moi qui n’avait rien d’autre à faire que de scanner de mes oreilles bioniques les bruits de couloirs. J’avais l’avantage d’être tout à côté de la pouponnière, et donc, du pire endroit de passage du service. En une semaine, j’étais au courant que l’anesthésiste draguait ouvertement l’aide soignante Gisèla, que l’obstétricienne vivait un divorce difficile, que la patente de la 123 ne se sortait pas de son baby blues et que Michèle (que je n’ai pas eu la joie de connaître) était de loin la pire connasse du service.

-Et elle a fait des gaz aujourd’hui la 238?
-Ah? Non? toujours pas? Alors ça sera du bouillon pour vous.

-Bonjour Maman de la 238! Des gaz cette nuit? Non…bon, alors c’est régime biscotte!

-Punaise Régine, tu sais quoi, la 238…ben toujours pas de gaz…la pauvre!

Perso, l’envie de péter ne m’avait pas effleurer, et de toute façon, vu les festins auxquels j’ai eu le droit après mon premier pet (et dire que j’en étais si fière), les bouillons et biscottes m’allaient très bien!!! J’ai d’ailleurs bien regretté, après coup, de m’être laisser aller à un comportement aussi animal.

Que Régine se réjouisse vite, dès l’après midi, le bruit de couloir avait changé:

-Des selles cette après midi? Bon, c’est pas grave, ça peut prendre du temps.

-Et aujourd’hui Madame? On a fait une petite selle? Rhooo…faudrait peut être penser à vous forcer, hein!

-Bon, Madame de la 238, faut vous forcer et prendre ce suppo, hein, on va pas rester comme ça éternellement! Aller, courage!

Mouais….j’aurais aussi aimé qu’on laisse mes sphincters se remettre du carnage, mais visiblement, y’a un timing pour toutes choses, alors quand faut y aller….

-Mireiiiiiilllllleeeee!!!!! Génial, la 238 a enfin fait cacaaaaaaaaa!!!!!!
-Ah bah ça doit la soulager!
-C’est sûr…la pauuuuvre (oui, on m’a beaucoup plainds pendant cette semaine!)

1 semaine a entendre qu’on parlait de mon caca derrière ma porte. Une semaine a compter mon nombre de pets. Une semaine à copiner avec Miss Pee…. J’vous jure que j’aurais dû l’appeler « CacaBoudin » cette petite!!!!!

Et en exclusivité mondiale, je vous laisse contempler cette petite crotte (attention, durée limitée! ;D )

Oui, cette petite est déjà sous contrat avec les shampoings L’Oréal!

On fait des rencontres dans une maternité!

Lundi 23 novembre 2009, vers tôt le matin.

 

Bordel de bordel qu’est ce qu’on dort mal dans un hôpital quand on est césarisée (catégorie 1er rôle féminin dans « Un accouchement de merde »), endolorie, perfusée des 2 bras et …quoi? c’est quoi ça entre mes jambes? Bonjour? C’est Miss Pee, ma sonde à pipi, mon nouveau sac Dreyfuss que tout le monde va m’envier ces 8 prochains jours puisqu’elle et moi, on est super intime et qu’on ne se quitte plus jamais.

 

Miss Pee est née en même temps que Clapiotte, mais elle a le mérite, même si elle n’était pas prévue au programme des réjouissances du séjour, de se faire vite comprendre. Si je l’oublie accrochée au lit, elle me le rappelle dans les 20 cm qui suivent mon premier pas. J’peux vous assurer qu’on l’oublie pas trois fois de suite! Niveau entretien, c’est pas trop chiant. Bon, j’avoue qu’au bout de 6 jours passés en sa compagnie, j’ai fini par faire un craquage nerveux parce que cohabiter avec elle, ça relevait de l’humiliation permanente. Ca donne pas envie d’être vieux je peux vous l’assurer!!
Une fois, je suis allée boire un café dans le hall de l’hôpital, bravant les dangers masqués qui déambulaient près de la cafétéria, j’avais pris la dégaine de Lara Croft, sauf qu’à la place du révolver et du couteau, j’avais Miss Pee ligotée à la cuisse, sous le pantalon, et qu’à la place d’être sexy, ma cuisse était aussi galbée qu’un saucisson, et qu’à la place de faire fantasmer Tony, je ressemblais plus à la nana qui sort de la télé dans « The Ring » qu’à Lara.

N’empêche que c’était ma seule sortie de chambre de tout la semaine, et que j’allais pas me laisser abattre par mon manque évident de style.

Tony me propose de m’assoir pendant qu’il va chercher les cafés, il me demande si je préfère les chaises de bar ou les « basiques », à taille humaine…. Hahaha, quel blagueur mon mari! Comme si j’allais escalader cette énorme chaise! Je me suis donc avachie sur une chaise normale, et elle tombait à pique vu que je commencais à avoir l’impression d’avoir trop picolé.

Le café était dégueu, mais la sortie fût utile pour mon égo: une autre césarisée était là. Au concours de la plus fraîche, je gagnais haut la main tant la pauvre avait du mal à se bouger, tant son ventre était encore gonflé, tant ses cheveux auraient mérité de rencontrer Jack Holt, et tant son pyjama (ou peut être était-ce sa tenue de gala) paraissait mourir sur elle. Je sais, c’est méchant, hein, mais j’étais pas loin du gouffre, et elle m’a permis de relativiser ma propre situation: Je ne fais plus pipi toute seule, mais je garde un semblant de dignité en accédant à ma douche 2 fois par jour, moi!

En remontant à l’étage des jeunes mamans, on a croisé une sorte de bombe avec son nourrisson dans les bras, moulée dans son Diesel Slim et sa tunique bucheron qui va bien, le brushing en place et le trait d’eye liner qui ne bavait pas. La mine était rosé, son bébé ne pleurait pas, elle sentait bon. Tony s’est retourné, et moi, je suis repartie me chercher une corde, pour Miss Pee et moi-même!

On est tous le faire valoir de quelqu’un, après tout, et la maternité regorge de ce type de rencontres. Après ça, je ne suis pas tellement ressortie de ma chambre, bravant la phlébite, mais esquivant le groupe de mamans de moins de 50Kg!!


Paye ton accouchement

Attention! Achtung! AVERTISSEMENT: ce billet contient des scènes susceptibles de heurter la sensibilité des plus jeunes, des primipares, des femmes enceintes, des gens qui ont peur du sang etc…. bref, je t’aurais prévenu, si t’as peur de passer à la casserole pour accueillir ton bébé, passes ton chemin, y’a du gore inside!

 

Dimanche 22 Novembre 2009,

5:30 AM.

 

Mes rêves sont ponctués de petites douleurs abdominales.
Tiens, je rêve que j’ai des contractions, c’est vraiment con comme
rêve, en soi.

 

6:30

 

En fait, c’est pas un rêve

 

7:15

 

Appelons plutôt la maternité pour savoir ce que je dois faire, hormis me plaindre que ça commence sérieusement à me faire mal.

 

7:45

 

Visiblement, par « urgence maternité », on sous entend « du
lundi au vendredi de 10h à 17h ». On va plutôt appeler « urgence maman
vient vite prendre le relai avec N°1, faut que j’aille pousser un coup »

 

8:45

 

Après un petit câlin ému de N°1, je m’en vais la larme à l’oeil… « Aller HOP, on y va, en route pour l’aventure…..tin tintintin »

 

 

9:30

 

Déjà branchée sous monitoring, on ose me mettre un doigt, le tout premier de la journée, on me dit que j’en suis à 2. Je me dis que j’ai mal.

 

10:30

 

J’ai fait peur à la dame sous monitoring à côté de moi. Elle n’était là que pour une vérification de routine, et moi je beuglais, toutes les 3 minutes, que quand même, un petit coup de calmant ça n’a jamais tué personne non de diou! Je pense qu’elle a serré les fesses un petit moment après ça!

 

Bon, après un énième touché, on m’annonce enfin que je suis à 4, on va en salle d’acc (ouais, j’parle en langage sage-femme maintenant), ce qui rime avec PERIDURALE ALLELUIA!

 

Pas très confortablement installée sur un pseudo lit escamotable, je fais remarquer aux personnes présentes que c’est pas bien malin l’horloge digitale qui clignote juste en face de moi. Franchement, c’est quoi le concept? Nous faire apprécier à sa juste valeur le temps qu’il nous reste à souffrir?

 

l’équipe est vraiment très sympa, je raconte des blagues en m’excusant mais ça me détend de dire des conneries. Elles, elles rigolent, mais je crois qu’en fait elles se sentent surtout obligées!!!

 

Tiens, voilà ma copine Peri qui ramène sa fraise. Tac que j’te fais le dos rond, Bing que j’te préviens à la prochaine contraction et Tadaaaam, j’suis branchée à mon bouton doseur comme une accro au crack (cette fois, au moins, elle aura marché nickel cette péri, parce que y’avait eu un bel échec la premiere fois!!!). Je peux enfin lire les potins de Gala et Voici que Tony a eu la gentillesse de me ramener de la cafet. Je voudrais surtout pas accoucher sans connaître les raisons qui poussent Angelina a emmerdé son merveilleux et sexy husband.

 

15:00

 

En soi, on trouve le temps un peu long, pis j’irais bien me boire un p’tit café moi… Finalement, je délègue cette tache à Tony. Ca, il peut le faire à ma place.

Je tiens quand même à rajouter ici que pendant un accouchement, si ta péridurale marche bien et que ça dure un peu longtemps, tu te fais royalement chier en attendant que ça se passe… Nan, mais c’est vrai, faut le dire, finalement, quand tu douilles bien, ça occupe!

16:30

Aahhhhhaaaaaa….on me dit que ça approche, mais que pour accélérer le travail, on va percer la poche des eaux, histoire de booster tout ça.

Je me prépare donc, avec Tony, a voir arriver ma clapiotte d’ici peu.

« 3.2.1, j’y vais », j’entends un « blop » et des « glouglou » sur mon bassinet. Enfin, je me dis que les choses vont pas durer encore trop longtemps. Il me reste que 3cm et je pourrai appuyer sur « Eject ».

Bon, vu la tronche des jeunes filles, il se passe un truc. Je zyeute vite fait dans la bassine, c’est assez rosé tout de même… On appelle l’obstétricienne de garde, celle qui était venue me voir au tout début et qui m’avait promis solennellement qu’elle n’aurait pas recours à une extraction instrumentale, rapport à mon premier accouchement qui avait fini en urgence au bloc pour cause de détresse fœtal après un acharnement aux forceps sur mon petit N°1… traumatisant!

La dame met son beau masque blanc et farfouille dans mes eaux, donc. Vu sa tête, ça sent pas bon. On fait re-rentrer Tony, qui commence lui aussi à se dire que ça pue par ici. J’ai tout l’air de faire une hémorragie, donc, on va pas insister, on m’emmène au bloc. Clapiotte, nous voilàààààààà!!!!!!

17:15

Je suis branchée de partout, le champ opératoire est devant moi, les anesthésistes m’injectent des tas de trucs dans mon cathéter. « Aïe! » je crie, vous me faites quoi sur le bide là? « Aïeuuuu j’ai dit, mais arrêtez, ça fait mal votre truc! ». Tiens, madame masquée, là, t’as pas oublié de m’arnacher à la table au niveau des poignées? C’est pas systématique? Nan, mais c’est pas grave, attachez moi, je le sens pas là!

« Aïeuuuuuuuuuuuu!!!! » Définitivement, ils arrivent pas à m’anesthésier. Trop tard, faut quand même se magner, ils ouvrent. j’ai l’impression qu’un metro me roule dessus, j’hurle sous mon masque à oxygène et les filles qui essayent de me calmer bénissent le moment où j’ai demandé à ce qu’on m’attache. Le supplice dure peut être que 2 minutes, mais ça me paraît largement suffisant. On me dit de penser à quelque chose d’agréable, qu’on va m’endormir complètement. Juste avant, j’entend, « ah, merde…ne vous inquiétez pas, c’est pas grave »… ambiance. Il est 17:27.

19:30

« Kofh Kofh » (je fais vachement bien la toux par écrit non?) Punaise pourquoi je tousse comme ça alors que je suis à la plage? Pis pour une plage, il fait un peu froid non? Tiens Tony, ça roule? Oh mais que vois-je? c’est quoi ça? une Clapiotte? Ouh punaise, elle s’est faite boxée ou quoi? Et toi ça va? J’étais bien à la plage, pourquoi vous m’avez pas laisser là bas?

je vous fais grâce des aberrations que j’ai pu dire, de toutes façons, je me rappelle pas de tout.

On vient me voir, je comprend vaguement que mon utérus a pas tenu le coup et qu’il se déchirait, j’entend que ma vessie a été scalpée, que je vais traîner une sonde urinaire, que je ferais pas de troisième d’ici les 3 prochaines années (pourquoi ils me parlent d’un troisième là? vas savoir!!!), j’entend « décollement placentaire ». Clapiotte va bien. Très bien, elle est dans les bras de Tony, je la vois, elle pète le feu. Le reste je m’en tape. Je dis que je voudrai retourner à la plage. On me répond qu’on me ré-expliquera tout le lendemain, j’ai l’air un peu trop ensuquée pour bien saisir. Je répond que je vais bien, que j’ai compris, que je vais me baigner.


22:00

je suis dans ma chambre, avec Tony et Clapiotte. Je commence à saisir un peu ce qu’il vient de se passer. J’ai  ENFIN accoucher! Yes. Je dis à Tony que je suis vraiment nulle en accouchements, franchement, le premier avait été simplement cauchemardesque, tout le monde m’avait dit « ça pourra pas être pire »…ben en fait si! Ca pouvait!

Bon, je vous rassure, je n’ai pas sombré dans la dépression depuis, puisque je suis là, et d’une et surtout parce que contrairement à la première fois, j’ai eu la chance de tomber su une équipe plus qu’exemplaire, qui m’a accompagné au niveau psychologique tout le long de cette journée, et des jours qui ont suivi. Par rapport à la première fois, donc, j’ai vite repris le dessus.


Enfin…. vite, c’est peut être un peu optimiste, mais en tout cas, ça n’a pas attaqué ma bonne humeur (pas trop).

Du coup, j’ai pensé à raconter plein de choses, puisqu’en 8 jours, il s’en passe dans une simple chambre de maternité! Le post Partum, les bons gueuletons, les bruits de couloirs, les coups de fil, les non-visite, les soins… et la découverte de mon 2ème alien….



Bon week end!!!!!!!!

Le retour.

Ca y est, nous sommes de retour dans notre chez nous, Clapiotte et moi même.

Depuis hier 13h, nous avons envahit de nouveau l’appartement. Je recommence doucement a traîner ma carcasse encore endolorie, tandis que N°2 n’a fait que dormir, pour mieux apprendre a connaître les lieux la nuit tombée.

Je retrouve Tony. Nous replongeons dans les doutes des nouveaux parents.

N°1 a connu des moments de vie plus fastes. Partagé entre la joie de me retrouver à la maison, et la gêne de rencontrer « enfin » sa petite soeur.

Nous prenons nos marques, enfin à 4.

Je pense qu’il faudra nous laisser encore quelques temps pour que le rythme prenne.

Je vous laisse donc encore quelques jours afin que je puisse remettre ma vie à l’endroit, et vous la raconter à l’envers…vous verrez, mon séjour de 8jours à l’hôpital a été des plus fascinants!

En attendant, merci à toutes pour vos gentils messages, je vous répondrais à toutes au plus vite, c’est promis!

A tres vite…..

pas d’affolement!!!!

Rho….comme j’aurais aimé vous faire croire que… sauf que non, N°2 est bien au chaud.

J’ai eu plein de RDV aujourd’hui, dont le principal concernait mon cas: Madame, je crois que vous irez jusqu’au tèrme bien sonné, et même que si vous n’aviez pas eu de césarienne pour N°1, on vous aurait fait patienter 10jours de plus.

Bon, le bilan, c’est que si N°2 ne se pointe pas d’elle même, on ira me la chercher direct, et ce, le mercredi 25 au matin.

Dans le cas où Mlle daignerait faire un effort et faire une glissade dans mon bassin, celui est jugé légerement défectueux, ce qui me laisse à peu près 30% de chance d’accoucher de façon « naturelle », le reste étant voué à une ouverture pure et simple d’une demi-douzaine de couches épidermique et musculaires au niveau de là où tu sais.

En attendant, ces grandes négociations m’ont donné des contractions, qui font que j’ai un mal de chien à rester assise devant l’ordi.

Je ferais donc ma récap ce soir concernant vos participations au jeu de mes 6mois-100 billets-10000visiteurs

A tout à l’heure donc, et désolée pour la fausse joie ;D

Suis presque prête!

Pour rester sur le même sujet qu’hier, voilà une check list de femme baleine, les questions sont de vraies questions, si vous avez la réponse, je prend!

 

J’ai brieffé N°1 sur les futures actvités de la maisonnée.

 

J’ai acheteé du shampoing sans rinçage parce qu’il y a pas moyen de se faire avoir avec les cheveux gras comme la première fois (pour cause de césarienne…et même si j’ai pas le droit aux visites: rester digne!

 

Idem pour les chewing Gum et le spray mentholé

Il faut que je fasse le plein de plats Picard pour 2 et au moins 3jours (je compte sur les invitations de nos parents respectifs pour que N°1 mange autre chose que des tortellinis à la crème et des frites au four-steack haché

 

Il faut que je prépare une valise digne de ce nom avec suffisamment de choses pour tenir au max 5 jours

 

On a besoin d’un seche cheveux? (oui, je pense me faire un brush…)

 

On a internet en Wifi? (oui, je compte vous prévenir)

 

On a le droit de se faire importer un steack tartare et des sushis?

 

Faudra faire honneur aux cours de préparation à la naissance que j’ai séché avec joie.

 

C’est quoi le bouquin facile à lire du moment, que je me l’offre?

 

Faut que je répète 100fois par jour « je n’insulterais pas les sages femmes »…peut être que ça marchera.

 

Faut que je répète 200 fois « je ne crierais pas que je vais mourir » afin de ne pas apeurer les femmes d’à côté qui voudraient accoucher en paix et silencieusement façon scientologie.

 

Je couperais mes ongles bien courts afin de ne pas blesser les personnes qui vont passer à moins de 50cm de moi.

 

Faut que je me prépare à vivre en tête à tête avec ma petite clapiotte pendant plusieurs jours…. faire en sorte que ça me rende pas dingue de dialoguer avec un bébé qu’on pourrait qualifier de petit légume (levez pas les yeux au ciel…un nouveau né, ça répond pas à nos questions, ça rigole pas à nos blagues, et ça joue pas aux cartes).

 

J’oublie quoi? je sais pas. Je verrai bien sur place. Mais si vous, vous savez, je veux bien savoir!

INFO ULTRA IMPORTANTE: n’oubliez pas mon jeu de mots débiles ICI.

 A gagner: un accessoire « doudou » d’hiver rien que pour vous parce que nos gosses(pour celles qui en ont) sont déjà assez gâtés comme ça!