J’aime bien savoir que mes enfants foulent le même sol que moi au même âge pendant les grandes vacances.
C’est sûr que retourner au même endroit, années après années, gâche un peu le côté aventure de la chose, mais ça me plait tout de même de voir N°1 et Clapiotte s’arroser sur la terrasse ou construire de merveilleux châteaux de sable ou des piscines géantes qui se remplissent au gré des vagues. Un peu comme si je leur insufflais ces deux mois de bonheur et de liberté auxquels j’avais la chance de goûter chaque année depuis si petite.
Le seul soucis quand on passe ses vacances au même endroit chaque année, c’est qu’on finit irrémédiablement par connaître tout le monde, y compris les vieilles commères qui viennent nous tenir la jambe pendant une heure sous prétexte qu’il leur manquait du riz-du sucre-un oignon (selon les jours) alors que là, tout de suite, j’allais doucher les enfants-faire la sieste-enfin pouvoir lire Voici tranquille (selon l’heure).
Il y a aussi les gentils vieux qui disent que « rho bah ça alors, tu as deux enfants, mais c’est fou… et toi qui n’a pas changé ». Plus hypocrite, tu meurs, et comme tu ne veux pas mourir, tu fais un gentil sourire et tu ne rends pas le compliment caché, parce que eux, SI, ils ont bel et bien pris un coup de vieux!
Il y a aussi le vieux copain avec qui on discutait (platoniquement) le soir sur la plage. Il était gringalet et tu étais plutôt bien foutue. Il est limite bodybuildé, se ballade avec une femme canon et est flanqué de deux adorables filles pendant que tu tentes de planquer ta culotte de cheval derrière un paréo trop petit et que tu hurles sur le grand de ne pas faire manger de sable à la petite.
Et puis même si tu ne les connais pas tous, il y a les gens qui te regardent bizarrement parce que quand tu débarques sur la plage, tu attends d’avoir poser tes 4m2 de serviettes avant de daigner poser ta progéniture dessus, histoire que la demoiselle ne se mette pas un grain de sable sur ses précieux pieds au risque d’hurler à la mort.
Mais revenir au même endroit chaque année, c’est aussi retrouvé ses repères d’enfance, raconter à N°1 qu’ici, on avait construit une cabane et que là, on avait fait une bonne blague. C’est retrouvé une amie d’enfance avec qui on a fait les 400 coups avant d’écumer les boites de nuit
Et puis, surtout, le Cap, c’est te défendre à chaque fois que NON, il n’y a pas que le camps naturiste là-bas, et d’avoir toujours une anecdote marrante à ce propos à raconter (parce qu’on en voit, quand même, des choses bizarres, quand on va faire un tour dans ce camps).
Enfin, le Cap, c’est aller à chaque saison saluer le gérant du tabac-presse qui nous a vu grandir et le féliciter pour son choix de cartes postales de bon goût:
Et vous? vous partez souvent au même endroit?
Vous connaissez le Cap?