…qui tu es?
…ce que tu vas devenir?
… si tu as des capacités intellectuelles hors normes?
Avant les vacances de Noël, j’ai eu un rendez-vous avec la maîtresse de N°1. Non, non je n’étais pas convoquée parce qu’il avait tenté d’étrangler un petit camarade avec une chaîne de bracelets formes confectionnée sous le bureau. Tous les parents se sont vus invités à venir discutailler de sa propre marmaille autour d’une tasse de thé dans son bureau.
J’ai eu du mal à vous le raconter, parce que je n’arrivais pas à trouver de quoi en rire. je ne sais même pas si je vais avoir de quoi faire aujourd’hui.
L’entretien consistait à faire le point avec les parents sur notre enfant, en grande section de maternelle, connaitre ses points forts, ses faiblesses etc…
Mon fils, c’est le plus beau, le plus intelligent, le plus drôle, je pense même que c’est un génie. Aucun défaut à son actif, c’est en plus un sportif hors pair qui a une vocation sociale très précoce.
C’est un peu comme ma mère ou mon frère. J’ai le droit de critiquer, mais si quelqu’un d’autre le fait ouvertement devant moi, ou même approuve ce que je dit, ça me rend complètement dingue!
J’ai le doit de dire ce que je veux, mais toi, tu touches pas, tu dis rien, voire même, tu devrais défendre la personne concernée tellement c’est quelqu’un de merveilleux!
En soi, j’ai trouvé cette conversation très interessante. J’ai appris que N°1 était un enfant très sage, très scolaire et qui n’avait pas de retard, voire même une bonne logique de calcul pour son âge (un génie, j’vous dis!).
J’ai aussi appris que N°1 avait un comportement tout à fait particulier. C’est un enfant qui est assez réservé et surtout, qui a très peur de décevoir.
Rien de neuf. je le savais. N°1 a toujours pris beaucoup de précaution pour tout et surtout a en horreur de se faire enguirlander. Il est constamment sur la réserve. Même lorsqu’il veut nous faire une blague, sa bouche se tord genre « aïe, est-ce que je ne vais pas trop loin là?« . C’est bizarre, mais on s’y fait. Et c’est vrai que je ne peux pas me vanter d’avoir un petit garçon de 5ans et demi si sage s’il n’avait pas ce petit « soucis » de manque de confiance en lui.
MAIS, sortant de la bouche de la maîtresse, cette particularité avait une toute autre saveur. Encore plus lorsqu’elle a rajouté: « Il préfère se mettre en échec plutôt que de tenter une réponse dont il n’est pas sûr ». Pour faire simple, si N°1 n’est pas sûr de sa réponse ou n’a pas compris l’énoncé, il ne demande pas de répéter, ni une explication, non, tout simplement, il ne fait pas. Parfois, pour se rassurer alors qu’il a commencé son devoir, il louche même un peu chez le voisin pour voir si ce qu’il fait est juste.
Le mot « échec » résonne encore dans ma tête. Oh, oui, je sais, je sais, il est loin d’être en échec scolaire. Mais le CP, la grande école, la disposition des classes, les temps de jeux réduits, les nouveaux élèves… je ne suis pas si certaine que mon petit génie trouve facile de s’intégrer dans ce nouvel environnement. Et j’ai beau trouver les mots, redonner confiance à un enfant qui a toujours douté, c’est pas évident.
D’autant que l’an prochain, N°1 risque de changer d’école à cause du découpage scolaire. Damned! Comme si ça ne suffisait pas!
Donc, si jamais vous avez une solution pour aider, je suis preneuse, et si jamais vous avez un moyen de me pistonner pour qu’il puisse rester dans cette école, je prends aussi!!!
Mais au final… De nous deux… je crois savoir qui est le plus angoissé!