J’ai hérité d’un fils ultra prudent et un poil peureux (j’ai dit « un poil »). N°1 analyse toujours une situation avant de se lancer. Mon coeur de mère cardiaque l’en remercie. Il s’est retourné, il a rampé façon Rambo, il s’est mis assis, il a fait du 4 pattes, il a fait du Mowgli, il s’est mis debout, il a attendu que ce soit stable et il a marché. Comme ça, tu vois bien de quoi je veux parler quand je dis qu’il analyse la situation.
Forte de ce petit d’homme qui prend garde à ne pas faire syncoper sa mère toutes les vingt secondes, je me suis dis (naïvement) que la Clapiotte allait être du même acabit. Et peut être même encore plus vu que c’était une fille. Cliché N°1.
Clapiotte a marché tard, certes. Mais elle n’a pas pris son temps sous un quelconque prétexte de prudence. Rien du tout. Elle bondissait sur ses fesses et se prenait tout un tas de murs et d’épines qui transperçait ses leggings troués (oui, je laisse trainer ma fille sous les pins en été). Quand elle s’est mise à marcher, c’était une catastrophe (en réalité, elle était comme les enfants normaux, ce qui équivaut à une catastrophe, dans mon cas de marâtre stressée). Quand elle marchait, on aurait dit qu’elle allait se vautrer toutes les secondes. Pire, elle s’est vite mise à courir. Elle fait flipper tout le monde à la crèche quand elle se déplace, mais visiblement, elle semble avoir un bon équilibre (la preuve en est qu’au même âge, N°1 s’était déjà fait recoudre la tête malgré sa prudence) (mon fils c’est Pierre Richard)(oui, j’ai 120ans).
Bref, tout ça pour dire qu’à presque deux ans, la Clapiotte, elle envoie du pâté quand elle entreprend quelque chose. Elle adore revivre des rallyes façon Sébastien Loeb dans le salon, avec son petit camion rouge (beaucoup plus défoncé depuis qu’elle s’en sert qu’à l’époque de N°1), elle est sans arrêt en train de courir, elle tente de sauter (et je me moque de son non-décollage)(oui, je suis mauvaise), elle marche toujours sur le rebord des trottoirs, par amour du risque sans doute et elle pique les petites voitures de N°1, les aligne les unes à côtés des autres et en envoie une plus grosse dans le tas, faisant tout exploser dans un éclat de joie. Ma fille, c’est un mec, en fait .Cliché N°2.
Et là, j’ai un problème. Oui, parce qu’à deux ans, en général, chez nous, on offre un vélo. Tu sens mes mains qui tremblent quand j’écris ça? Clapiotte, tu penses qu’elle a déjà grillé le tricycle de son frère qui rouille tranquille dans la cabane des parents. Elle l’a même essayé. D’ailleurs, elle veut toujours monter dessus… mais en redescend systématiquement assez vite. Elle s’ennuie. Je ne sais pas pourquoi, mais ça a l’air de la blaser d’être là dessus. Peut être voudrait elle déjà maitriser le pédalage pour foncer où elle le voudrait… quel dommaaaaage!
Non, sans rire, je vois bien que le tricycle, c’est bof. et cet été, j’en avais parlé sur Facebook, vous étiez nombreux à me conseiller la draisienne. Ouais, ce vélo sans pédale, sans chaine et qu’on paye le même prix quand même. A la montagne, j’en ai vu des gosses avec ces engins, et ils avaient l’air de vraiment s’éclater. En bonne feignasse que je suis, je me suis dit que quand même, ça doit être super fatigant de toujours pousser avec ses pieds… quoi que moins fatigant que de pousser moi-même la canne qui se trouve derrière le tricycle.
En rentrant de vacances, j’ai donc fait mes petites recherches sur ce vélo hors norme que je ne connaissais pas avant. Et je suis tombée raide dingue de ça:
Draisienne en bois KURVE à pois parce que c’est tellement mode
Pire, pour amadouer la mère fashion, cardiaque et crâneuse(surtout cardiaque et crâneuse en fait) que je suis, ils font même les casques assortis!
Craquage
On peut trouver ses petits bijoux chez Sacrés Mômes, qui, en plus de nous faire baver devant ces belles draisiennes, propose un choix de cadeaux pour enfants franchement sympathique (je leur donnerai bien le numéro de mon banquier pour qu’ils s’expliquent entre eux), comme dans la boutique TYA’ttitude qui propose de la puériculture originale et éthique (et des draisiennes qu’elles sont belles même en déco dans le salon).
Donc, pour vous la faire courte, oui, je veux une draisienne depuis que j’ai vu ces modèles. Non, j’ai pas du tout peur que ma fille tombe de sa monture alors qu’il n’y a pas de harnais-barre de maintien-air-bag- rayer la mention inutile. Oui, je sais, ça fait un peu la maman qui oublie le risque, aveuglée par un design alléchant. Mais que nenni, saches que Clapiotte a tenté la draisienne au parc (j’ai négligemment racketté un enfant pour cette expérience) et… qu’elle a vécu le drame de sa vie quand il a fallu la rendre. Ce qui a donc répondu à ma question: entre recyclage de tricycle et draisienne, le choix est fait pour ses deux ans le mois prochain.(et de toutes façon, elle aura un casque! (et des genouillères, des coudières, des maniques et éventuellement un soutien dorsal… voire du papier bulle pour finir le tout) (qui a dit « psychopathe »?)
Du coup, je tente ma chance pour gagner le Graal de Clapiotte (en priant de ne pas recroiser son pote à la draisienne au parc d’ici là)!
Bon, donc, dans l’espoir hypothétique que je gagne… je choisis laquelle des deux?