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Un caca nommé désir

(et fais pas comme si t’avais as lu le titre avant de t’offusquer en commentaire)

Cher lecteur, à priori, tu es en majorité déjà parent d’un, de deux voire (si tu te drogues) d’encore plus de mini-toi. Ces mini-toi, tu les aime vraiment fort. Tellement que même quand tu les compares à des rouleaux de scotch, tu trouves ça affectueux. Si jamais tu me lis et que tu ne connais pas encore la joie d’avoir enfanter, je ne sais pas si il faut continuer ces lignes. Quoique, ça pourrait nous faire marrer, nous autres, ta réaction face à ce qui va suivre. Ma main à couper que tu vas dire que toi, JAMAIS ça t’arrivera. Comme tu es beau, futur parent, enveloppé dans ta naïveté.

Moi aussi, j’ai dit que je n’érigerai pas de statue à la gloire et à l’intelligence supérieure de mes enfants. Sauf que je me suis vite rendue à l’évidence que mes enfants étaient bel et bien les meilleurs. Dès que tu les vois, tu sais que tu peux te mettre pas mal de tes principes et de tes soi-disantes promesses (à toi même, j’espère que tu n’as pas fait la bêtise de le dire publiquement) dans ta poche après l’avoir mâcher 100 fois histoire que l’encre s’efface tout à fait.

Moi aussi, je croyais en ma force de résistance.

Et N°1 fît sa première selle.

Un caca noir fluo qui ressemblait à rien d’autre jamais connu auparavant.

Un caca que nous regardâmes longuement avec Tony. Un caca qui fît tourner la roue, nous basculant directement dans la parentalité pure et dure.

Un caca nommé désir.

Parce que la toute première selle, tu l’attends comme le messie. Tu crois qu’une fois que c’est fait, tu vas passer à autre chose mais rien du tout. Je m’en sors pas. j’ai un délire scatophile depuis le premier étron de l’héritier.

D’abord, j’ai commencé à compter, puis à comparer les couleurs, les textures. Je me suis inquiétée lorsqu’il y avait rétention de selle, j’ai alors appris à concocter des mixtures dingues afin de relancer la machine. A croire que ça me manquait vraiment d’aller plonger mes mains dedans quotidiennement, comme un hobby de chaque instant.

On te le dit pas, mais si tu listes les 150 denieres conversations que tu as eu, tout audimat confondu, tu vas vite te rendre compte qu’en fait tu parles de ton gosse 90% du temps et que sur ces 90%, tu en prends bien les 3/4 pour parler couleur et texture des fientes de scotch.

Je te fais rêver? je sais, c’est mon côté strass et paillettes.

Je ne sais PAS comment faire pour arrêter d’être obnubilée par l’évacuation naturelle de mes enfants.

Je suis encore derrière N°1 pour lui demander si aujourd’hui, il a posé Marcel dans la piscine. A 6 ans. Autant vous dire qu’il m’envoie chier (fallait bien que je la sorte celle ci). Paradoxalement, il m’a demandé la permission d’aller couler la statuette jusqu’à ses 6 ans révolus, comme si il croyait que j’exerçais une toute puissance dans le domaine des sanitaires familiaux.

Je me retiens de lui poser la question souvent, maintenant. Mais je ne suis pas en reste avec Clapiotte qui, malgré son jeune âge, ses couettes et ses manières de princesse est loin de sentir le N°5 à l’ouverture de la couche. Du coup, à la maison, les conversations tournent régulièrement autour des intestins abritant des yacks décédés de Clapiotte, nous ne voyons pas d’autres explications.

En ce moment, nous essayons de lui expliquer que son père et moi-même désirons plus que tout arrêter de mettre les mains dedans sans arrêt (elle a un excellent transit) et que l’idée d’utiliser le trône familial pourrit être une option tout à fait correcte pour la bonne humeur de chacun.

Secrètement, je rêve aussi que cette étape franchie, nous pourrons nous focaliser sur d’autres aspects moins odorants de nos vie.

Je travaille donc à lui faire entendre que son joli pot n’est pas simplement un fauteuil et que les commodités ne vont pas l’avaler à coup de lame de fond.

Ça ne rentre pas.

Et pendant ce temps là on continue à parler de caca.

Cranemou, mère désespérée à la conversation douteuse.
Je cherche à m’en sortir
Aidez moi.
Merci.

Coup de pot!

Clapiotte grandit, truc de dingue, genre on ne m’avait pas prévenu!

Et puis faut dire que tant qu’elle ne marchait pas, ça restait mon petit bébé…là, depuis un mois qu’elle s’est vraiment lancée (au bout de 6mois de « je sais faire mais je vois pas l’intérêt), je la vois un peu moins comme mon gros bébé rien qu’à moi, d’ailleurs, elle me le fait bien sentir.

Depuis un petit moment, j’ai reçu un pot grâce à Bébé au naturel, un joli petit pot tout rose de fille qui fait des crottes odeurs barbe à papa (comment ça vous n’y croyez pas?). Le pot est resté en bonne place dans la chambre de Clapiotte, bien en vu. Mais je n’avais pas grand espoir.

Et puis comme Clapiotte adore me tenir compagnie dans les toilettes (classe), je me suis dit que tant qu’à faire, j’allais lui montrer l’utilité de la chose (non, je ne me suis aps assise dessus, n’allez pas imaginer des pratiques bizarre dans cette famille!). Depuis, le bécopotty, puisque c’est son nom (même si Clapiotte l’appelle « Pipi ») se fait balader par elle de pièces en pièces, servant d’assise, où qu’elle aille.

Mon futur meilleur ami


Et un jour, pendant que je changeais mon arsouille, elle me montre son pot et me dit « Pipi ». Pleine d’espérance, je la laisse cul nu et la plante sur le pot. Je lui donne un livre et la motive à coup de « pschhhh » (le bruit de l’eau est vachement dur à reproduire à l’écrit). Ni une ni deux, elle rempli son pot et se lève, trop fière. Je me vois déjà jeter le plan de change, ériger une statue en forme d’urinoir et faire la danse de la joie. D’autant plus que Clapiotte refuse de remettre une couche. Pas de problème, j’y crois, je la laisse les fesses à l’air, le temps de nettoyer le pot que je remet dans la chambre, spécifiant à ma grande fille trop douée de l’urètre qu’il est là en cas de besoin.

Sereine, je vaque à mes occupations de mère au foyer (si, facebook, ca compte). Soudain: HURLEMENT.

Suspens, que c’est-il donc passé?

Je retrouve Clapiotte dans sa chambre, index tendu vers son beau tapis qui a coûté une plèvre à ma mère, et au milieu, une énorme crotte. On m’aurait dit que c’était un Rotweiller qui était passé par là que je l’aurai cru.

Traumatisée, ma p’tite Clapiotte. Il a fallu une bonne demi heure pour que je la calme, le pire moment étant celui où il a fallu ramasser son ignominie devant ses yeux de princesse en sucre.

Depuis, la couche est redevenue sacrée, le pot redevenu un fauteuil…


Si elle veut, elle s’assoit dessus en amazone!

(oui, je sais pour ses cheveux, pas la peine  d’insister)


Y’a plus qu’à attendre la prochaine fois. Je reste positive, la propreté sera mon chemin de croix pour l’année 2011-2012. Et dire que ce pot est biodégradable et que le truc que je trouvais sympa, c’est qu’une fois que l’enfant passe aux toilettes de grands, on peut l’enterrer dans le jardin de mamie pour lui dire adieu… Bah c’est pas gagné, ça, encore!