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Lettre à toi, coiffeur.

Cher coiffeur, ou apprenti ou même aspirant à l’art du cheveu l’Oréal style,

Sache que la vie d’une mère n’est pas tous les jours facile. Loin de là.
Sache que quand on a des enfants, nous sommes rarement lumineuses, nous manquons cruellement de sommeil et de moments « à nous », nous sommes régulièrement à fleur de peau, un peu comme si nous étions en periode prémenstruelle H-24.

Sache que la patience d’une mère est toute relative, que le besoin qu’une mère a de limiter le nombre de décibels dans des endroits clos est un labeur de chaque instant, que parfois, la mère est à deux doigts du Burn-Out mais qu’elle garde son sourire social qui dit que « non non, tout va bien pourquoi? ».

As-tu bien intégré ces derniers points? Vraiment?

Donc, alors, j’ai plusieurs questions à te soumettre. Prends ça comme une validation de ton diplôme, un truc qui pourrait te faire passer de coiffeur-visagiste à grand manitou de la gouffe. Prêt?

Pourquoi ne prêtes tu pas attention à notre besoin de NE PAS te tenir la discussion?
    Autant parfois, ça peut être amusant, mais souvent, je viens chez toi pour m’aérer 30 minutes, me vider la tête pendant que tu me ratiboises les pointes et je n’ai pas forcément envie de débattre de la dernière tendance que tente d’infliger Kate Moss au commun des mortels. Non. Je veux rien. Je veux pas parler. D’ailleurs, si possible, je ne veux pas non plus que les autres parlent. Je veux un salon où on entendrait seulement le « tchick-tchick » des ciseaux et le souffle des sèches-cheveux.

Pourquoi tu ne vois pas que LA, j’ai besoin de parler?
    Je sais que t’as pas fait des études de psycho, mais je pense tout de même que ça fait parti de ton boulot. Et là, tout de suite, quand j’entends la voisine de fauteuil se plaindre de la couleur de son dernier vernis à ongle, moi, ça me donne envie de lui montrer ce que c’est que la vraie vie, en me plaignant de la couleur et de l’odeur acide des selles de Clapiotte.

Pourquoi tu ne vois pas que là, je suis rentrée avec les larmes aux yeux, sans rendez-vous, parce que j’en pouvais plus de me prendre des légos sous la plante des pieds et que toi, le seul truc sympa que tu trouves à me dire c’est que j’ai « une sale mine Mme Cranemou aujourd’hui, ça va vous faire du bien une p’tite coupe, vous savez que Mme Schmolle a acheté le dernier vernis qu’à lancé Kate et que la couleur c’est pas tout à fait ça? ». Ta gueule. Désolée mais là, juste tais toi. Merci.

Pourquoi quand je te parle de mes enfants tu trouves ça charmant et que le jour où j’ose te les présenter pour tailler la jungle qui pousse sur leurs têtes, tu les trouves vachement moins mignons?
    Oui, je comprends, tu demandes à N°1 de tenir sa tête bien penchée mais il ne peut pas s’empêcher de se regarder dans la glace au cas où tu lui coupes sa mèche fétiche (que je te supplie de couper, d’ailleurs). Je t’ai parlé de la patience d’une mère?

Pourquoi quand je te dis qu’avec Clapiotte, ça va être un peu compliqué vu son aversion pour les ciseaux, tu me réponds que « mais siii, j’ai l’habitude » alors que tu n’as même pas un siège pour les enfants? Ah oui? je dois la prendre sur mes genoux? Vous voulez dire… euh… comme ça là, genre vous lui coupez les cheveux SUR moi? Ah… bon… euh… Ah bah elle hurle quand même. Voilà voilà.

Voilà coiffeur, moi, je viens pour prendre du bon temps et on me saoule de trucs qui sont à Hawaï de ma situation actuelle. Je viens faire ratiboiser les mômes et je vois que ça te fait souffrir et que tu trouves que quand même, ils pourraient être un peu plus calmes, pendant que moi, je me prends des suées à tenter de les divertir pour qu’ils arrêtent de geindre.

Et puis j’en ai une dernière, de question coiffeur:

Pourquoi quand je viens avec une photo de Meg Ryan à la grande époque où Jennifer Aniston tu tentes quand même le coup au lieux de me dire que non, là, ça va pas etre possible, j’ai pas du tout le même visage, sur moi ça sera moche, en fait?

 

Bon, en vrai de vrai dans ma vie, j’ai rencontré récemment LE coiffeur, dans son petit salon et qui m’écoute et me fait LA coupe qui me va, et qui souffle pas sur mes enfants, et qui a réussi l’exploit de couper les cheveux de Clapiotte sans que je l’entende pleurer… Bon, il lui manque plus que le siège surélevé spécial gnomes et je lui remets la médaille du mérite.
Si t’es à Lyon, Il est dans le 3ème (et son salon s’appelle Benjamin Chanal)… j’dis ça….