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Le prix du bonheur?

Cette idée est partie de quelques tweets échangés… moi qui ne suis pas trop souvent sur Twitter, me voilà vite embringué dans une journée un peu spéciale. Avec plusieurs blogueuses, Oum, Mamanwhatelse, E-Zabel, et Mamafunky, on s’est donné rendez-vous aujourd’hui pour raconter, avec nos mots et nos ressentis personnels, notre expérience de la césarienne.

Oui, bon, toi qui claque des dents parce que ton troll est ENCORE en dedans de toi, je t’autorise à stopper ta lecture ici! Même si je vais tenter de ne pas faire dans le gore… tenter j’ai dit, après tout, le sujet parle clairement d’une éventration!

J’ai accouché deux fois, deux fois par césarienne, deux fois dans l’urgence et deux fois de manières très différentes.

L’accouchement de N°1 étant ce qu’il a été, j’ai fini par ouverture de zip au niveau du bas ventre. Au moment où nous sommes passés au bloc, j’étais tellement en colère contre cette équipe médicale que je savais déjà, de manière inconsciente, que j’allais mal vivre cet accouchement. Un mauvais suivi, un accouchement long, douloureux, mal entourée par des soignants sans merci. A 24 ans et une tête de jeunette, je n’avais aucun poids dans mes décisions. On m’a volé mon accouchement. Alors que je sentais que N°1 voulait définitivement sortir par ma cuisse et était donc bloqué, on me riait au nez, me déclarant que « je ne savais pas ».
ce que je savais, c’est que j’allais finir en césarienne. Bizarrement, cette éventualité ne me traumatisait pas plus que ça, voire me rassurait, parfois, quand je pensais au jour J qui se profilait.
Je n’ai donc pas « mal » vécu la césarienne en tant qu’accouchement, mais je l’ai mal vécue car j’ai été humiliée. Humiliée puisqu’on me traitait avant comme après, comme un enfant, moi qui devenait mère pour la première fois.
Et ce bébé… ce bébé que je n’arrivais pas à prendre dans mes bras tellement la douleur était forte, ce bébé que je regardais tantôt avec amour, tantôt avec regret, sans  lui, aucune souffrance de ce type, sans lui, pas de corps mutilé, pas d’idées noires, moi qui étais habituellement si joyeuse.
J’ai mis du temps. cette césarienne handicapait dans mon quotidien. Longtemps, je me suis abstenue de porter des charges lourdes, de marcher vite, de me tenir droite. Comme un repentis, j’avançais courbée et refusais toutes activités physique. Je ne portais pas mon fils. Il passais de transat en lit, de lit en canapé, mais ne restait jamais dans mes bras.
J’ai eu un déclic le jour où nous avons emmener N°1 chez l’ostéopathe, il devait avoir 2mois environ. L’osthéo m’a fait raconter l’accouchement, et je me suis vidée de ce souvenir devant cet inconnu qui m’expliquait que mon fils avait bien plus souffert que moi. c’est ses paroles qui m’ont permis d’avancer au delà de ce traumatisme. J’aurai dû voir un psy, très certainement, le chemin aurait peut être été moins long.

Mais j’y suis arrivée, puisque Clapiotte s’est nichée en moi à la minute où nous avions décidé que nous étions (enfin) prêts pour ce deuxième.

(…)préparée et sereine

Après 4 ans et demi de cheminement, je n’avais plus peur d’accoucher, quelle que soit la manière, j’étais préparée et sereine.

Évidemment, j’ai changé d’hôpital. Et tout à changer. Mon accueil et mon suivi ont été merveilleusement fait, j’ai rencontré des personnes à l’écoute de mes craintes.

Tout se passait bien pour Clapiotte, mais l’ancienne cicatrice n’a pas tenue le choc et l’urgence était de nouveau au rendez-vous. Mais tout s’est fait en douceur, on m’a EXPLIQUE ce qu’il se passait, malgré le temps qui comptait, et j’ai pu me faire ouvrir, une seconde fois, sans (trop) d’appréhension. Si on omet la poche à pipi pendant 8jours  dû à un petit ripage de scalpel, j’étais tout à fait en forme le lendemain. C’est simple, le surlendemain, je me faisais un shampoing en restant des heures sous la douche.

La seule mauvaise impression que j’ai eu après coup, c’est d’avoir raté cet accouchement, j’étais tellement prête cette fois ci que je pensais vraiment aller jusqu’au bout. je sais bien que ce n’est pas de ma faute, mais je penserai toujours que j’ai raté quelque chose, puisque jamais je ne connaitrais un accouchement par voies basses.

Même pas peur, même pas mal.

Deux accouchements, deux césariennes et deux vies post-partum complètement différentes.

Ma relation avec Clapiotte était évidente alors que N°1 et moi avons dû ramer pour nous ressouder.

Même ma cicatrice est plus belle, quasi invisible, alors que la première fois (il recoupe par dessus la première) elle était restée le stigmate de mon cauchemar.

Ce (long) billet pour dire, que réfléchir à l’équipe médical qui nous entourera le jour J, penser à son accouchement sans l’idéaliser, se préparer un peu, mais sans trop prévoir non plus et surtout, trouver des professionnels à l’écoute seraient les conseils que je donnerais à mes amies. Oh, non, je ne m’étendrai pas sur les préparations à l’accouchement, ni sur savoir si oui ou non il faut préférer se déchirer ou subir une épisio bien nette (pour en avoir eu une, oui, même sans avoir accouché, je peux dire que je préfère RIEN du tout!!!). Je trouve juste important d’insister sur le dialogue et ne pas hésiter à changer de docteur si celui qui nous suis ne convient pas à nos attentes d’écoute.

Sinon, bah, ça fait du bien d’en parler dites donc!

Et dorénavant, vous pourrez m’appeler Albator de la Foufoune (enfin, juste pour aujourd’hui, parce qu’après, je reprend mon problème de crâne)


Et vous? quelle expérience avez vous concernant la césarienne? La votre, celle de votre amie, votre sœur, votre mère?