Le vélo, cet engin qui veut ma mort.

Dans ma fausse vie où mes enfants seraient entièrement vêtus de papier bulle, de casques en alliage mousse-titane  et où ils auraient des renforts en caoutchouc à toutes les articulations, la vie serait formidablement reposante.

Dans ma vraie vie où il n’est pas très confortable d’être habillé de la sorte et où, exemple parmi tant d’autre, ma table basse est en verre avec des angles bien bien tranchés pour être certain de mourir dans d’atroces souffrances quand on a le malheur de la frôler du mollet, je fais attention. A tout. Sûrement un peu trop, mais si un sol de gomme pouvait se dérouler sous les pieds de mes enfants à chaque fois qu’ils se déplacent aussi, ça serait quand même bien plus simple (on se demande ce que fait la police des dalles amortissantes, dans ces moments là).

Sauf que se rajoute à ce petit souci le fait que les enfants ont une imagination débordante pour rajouter un peu de dangers dans leur vie. Et comme si ce n’était pas assez, nous avons nous mêmes instauré quelques petits rituels comportant quelques risques. Parce qu’on n’est pas des lavettes, hein, on va surmonter notre stress.

C’est ainsi qu’on fera tester à l’enfant le tour en poussette pas attaché (on va pas loin) et le trou dans le trottoir (on n’avait pas vu) : 90% de chance de voir là le premier beau gadin d’enfant signé par le parent.

Ensuite, il y a ce jeu là, où on tourne sur soi même pour avoir cette impression d’ivresse. A croire que la vinasse, c’est moins dangereux, en apprenant cette technique à N°1, on est parti lui suturer le crâne de 4 points grâce à l’angle du radiateur. (Note: jouer dans un jardin. Sans arbre).

Et puis il y a ces foutus rollers aussi. Parfaits pour se démettre un poignet. Ou les deux. Je vous mets le genou avec?

Mais évidemment, ce que je préfère, c’est le vélo. Parce que le vélo, contrairement au reste, il est bien rare d’y échapper (oui, parce que finalement, vous n’êtes pas obligés de ne pas attacher votre enfant en poussette, ni de lui acheter des rollers et encore moins de lui apprendre les joies de l’alcoolisme virtuel avant l’heure).
Non, le vélo, c’est la valeur sûre du stress parental, le top du top en matière de croûte aux genoux. Mais malgré tout ce que j’en pense, le vélo, faut y passer.

Encore plus de nos jours où il revient en force pour rendre les trajets plus doux. (Sauf quand les cyclistes ne respectent pas le code de la route, eux, je les hais, je ne vois rien de doux là-dedans).

Bref, le vélo est donc un passage obligé. Une tradition de la petite enfance. J’imagine que peu y échappe, ce qui, à défaut de me rassurer, me console un peu.

On commence par un trotteur qui va vite être remplacé par un tricycle. Jusque-là tout va bien, l’enfant a quand même peu de chance, s’il est normalement constitué, de se fêler le fémur avec ces deux engins.
Comme c’est moins pas drôle, on peut corser l’affaire en passant directement par la case draisienne et non tricycle. J’ai essayé pour Clapiotte, mais jusqu’à maintenant, j’avoue que son manque d’enthousiasme pour enfourcher la bécane me convient complétement (on en reparle quand les beaux jours reviendront).

 

puky draisienne_

On passe ensuite, bien évidemment, au vélo avec petites roulettes (quoi qu’il parait que cette étape n’est pas nécessaire si l’enfant a eu une draisienne, rapport qu’il sera déjà certainement tombé 1054 fois avec, alors après, il gère). N’empêche que c’est à ce stade là que j’aurai besoin d’un pacemaker histoire de ne pas faire d’arrêt cardiaque inopiné à chaque fois que la roue passe une brindille (on sait jamais, malheureux, tu pourrais passer par-dessus le cadre !).

N°1 sait faire du vélo. Pas le choix. Et il a eu son lot de bonnes vautres, en règle. Aujourd’hui, N°1 maitrise à peu près, bien que le vélo qu’on lui a acheté ne soit pas du tout adapté… ça nous apprendra à aller dans un magasin pas forcément adapté niveau conseil.

Il aura bientôt un autre bolide, qu’on choisira avec lui cette fois ci, pour pas faire la même bourde. Et j’achèterai les 20 pâtés de maison autour de chez moi en bloquant les rues pour qu’il ne risque rien. On n’est jamais trop prudent.

Et peut-être que plus tard, quand je serai morte donc, il aura le droit de faire ses trajets uniquement avec ce moyen de locomotion ( bien que Lyon-Barcelone , ça va faire un peu long). Comme ces gens à la dégaine un peu étrange qui se baladent sur un vélo pliant équipé de plusieurs vitesses. On dirait un peu des martiens sur leur VTT de PollyPocket. Mais quand même, le vélo qui rentre dans le casier du boulot, c’est un peu la classe. J’en croise de plus en plus et je n’ai plus de doute aujourd’hui : malgré les crises d’urticaires, le vélo, c’est l’avenir.

Je vais me reprendre un shoot de Lexomil.

 

tern-link-p7i« Ohhh, il est tout cassé votre vélo »
Sachez que la blague n’a aucun effet sur le possesseur de vélo pliant. Même pas drôle. Rien. Humour plié.

 

 

14 réflexions sur « Le vélo, cet engin qui veut ma mort. »

  1. Mon fils de presque 3 ans vient justement de me demander « pourquoi le vélo il est tout cassé ? » :).
    La vérité sort de la bouche des enfants…

  2. Ma fille, 4 ans et demi, a un vélo avec les petites roues… et ça me va très bien. Sauf que la Miss demande maintenant à en faire SANS les petites roues « qui rassurent maman mais que ça fait bébé… ». Pourquoi doivent ils grandir si vite ? (tiens, si t’as du lexomil en rab, je suis pas contre…)

  3. Pfff je suis bien d’accord ! Ma fille a une draisienne depuis un an et elle adore. Elle adore par exemple lacher ses jambes dans une descente et se laisser rouler. dans la rue. avec les rues a traverser et tout… En plus en mauvaise mere que je suis elle n’a même pas de casque…

    Donc je ruse tout le temps « oh non il fait trop froid on peut pas prendre ton vélo, regarde il fait nuit on va rien voir ! tu sais c’est trop lourd pour moi avec mon ventre ! »

    et je suis ravie, mes beaux parents arrivent demain avec une trottinette…

  4. Hahaha! C’est tout à fait ça!
    Ici, n°1, 6 ans dans 2 mois, ne veut pas tester autre chose que le vélo à roulette, rapport que le jour où il était motivée (et moi aussi) il a entendu son père (encore pire que toi!) me sortir « Mais il est trop petit, il va tombé, se faire mal, on va devoir l’emmener à l’hôpital, il risque de se casser la jambe »
    Vive la confiance en soi après, toussa…. Du coup, même pas voulu essayer, le loulou! MDRRR
    Et même à l’école, il veut plus faire d’atelier vélo (j’imagine, dans 10/15 ans, en psychanalyse « Vous savez, Docteur, je crois que c’est dû à un traumatisme de la petite enfance avec mon père » MDRRR)

    N°2, elle, est juste pas du tout douée. Genre, elle, pas besoin de vélo : tu la laisse marcher sur une ligne droite (genre, même un gymnase donc, sans obstacle ni rien) et elle va tomber au moins 2 fois.
    Genre, là, il y a peu, elle s’est pétée une dent en tombant à l’école….tiens toi bien….sans rien faire!! Elle était debout devant l’Atsem et va savoir comment elle s’est débrouillée, v’lan, vautrée par terre les dents les premières! ^^

    N°3, je crois que c’est le pire. Il grimpe partout, n’a peur de rien….

    Moi, je leur souhaite qu’une chose ; qu’ils aient des enfants qui seront pareils qu’eux à leurs âges! NA!

  5. Fiston, 8 ans, a commencé le vélo cet été seulement, en quelques jours. Et sans petites roues s’il vous plaît. Et sans gros gadin, Ô joie Ô bonheur. Jusque là on a fait les balades vélo sur les chemins champêtres (avec boue amortissante et herbe anti-bobo), maintenant reste à tester le trajet maison-école, sur la vraie route avec de vraies voitures (à la demande de Fiston)… Je ne suis pas pressée. DU TOUT.

  6. mes enfants sont grands maintenant si tu savais le nombres d’heures que nous avons passes a l’urgence de divers hopitaux!!!!!!

  7. Le must : le vélo avec un enfant qui regarde systématiquement derrière lui, ET sur une piste de stade oùplain d’autres enfants de 5 ans font du vélo sans regarder où ils vont ( et tu rajoutes quelques gamins en roller plus mon petit de deux ans qui se mets à courir comme un dératé au milieu de tout çà ( sans regarder devant lui of course) : tu visualises la scène de carnage ? Une fois pas deux, j’ai cru que mon coeur allait lâcher plusieurs fois.
    Sinon, tu résumes assez bien mon opinion de mère angoissée chronique.

  8. le vélo ah là là me laisse des souvenirs pas très agréables pour deux de mes enfants! mais il n’y a pas à « tortiller » ça fait partie de l’apprentissage! et curieusement celle qui n a pas eu de souci avec le vélo, c est la pauvre que je n avais pas attachée dans la poussette! et qui a goûté le trottoir ! :( ça l a rendue peut être plus prudente !^^
    euh en fait pas vraiment! elle m a inventé d autres tourments (perle dans l oreille, coton dans le nez pour voir!! et chute du bout de son lit ! car c est amusant d’utiliser la tête de lit comme poutre!
    le tout sans gravité aucune, ouf! mais avec des cheveux blancs avant l âge! ;)

  9. ici, n°2 a eu une draisienne à même pas 2 ans, au bout de 3 semaines elle dévalait la rue en lachant les pieds et en freinant au dernier moment (oui, j’avoue, j’ai fermé les yeux parfois).
    A 2 ans et demi, elle a eu un vrai vélo rose de fifille avec des petites roues que papa a démonté au bout de 2 heures parce que ça la gênait, ben oui, on peut pas se pencher dans les virages avec des petites roues!!
    Alors je confirme que la draisienne aide au développement (précoce certes) de l’équilibre de l’apprenti cascadeur!

  10. mon grand de 7 ans et demi ne veut pas poser son humble fessier sur un vélo non doté de roulettes(et encore, même avec les roulettes, il est pas fan)….je suis joie!!(son côté trouillard a des avantages non négligeables pour mon ti coeur de maman)
    (et j’évite soigneusement de rappeler à une copine qu’elle doit me filer la draisienne de son fils pour ma 2ème…)

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