J’aime Noël, voilà pourquoi.

A une époque, j’ai eu l’âge de mon N°1, c’est à dire 4 ans. Mon grand frère avait 4ans de plus que moi (c’est toujours le cas depuis d’ailleurs!)

A cette époque, mes parents commençaient sérieusement à se prendre le bec, et nous étions toujours réveillés par leurs disputes matinales, qui devenaient journalières, et qui nous fatiguaient plus qu’autre chose. En soi, je crois que ça inquiétait mon frère, mais moi, je me rappelle bien avoir réclamé du calme.

La rentrée des classes était passée depuis maintenant 4 mois. Quelques Kinder Surprise trônaient au dessus du frigo et me demandaient de les manger pour que je puisse découvrir leurs surprises tant rêveées. L’arbre de Noël avait été décoré par nos soins et avait bien sûr assisté à la guerre que nous nous faisions mon frère et moi pour savoir qui des deux accrocherait l’ange trop mignon et l’étoile qui devait être fixée à sa cime.

Nous rêvions d’un arbre recouvert par les cadeaux que le Père Noël nous apporterait, parce que nous avions été siiii gentils.

Comme chaque année, toute la famille se réunissait chez notre Grand-Mère, dans sa grande maison. Une maison construite sur un grand terrain, en aval d’un immense champ de vaches. Là-haut, sur une colline. Nous étions seuls au monde dans cette belle demeure, isolés de la ville et des bruits. Tout le paysage autour de nous était enseveli sous des mètres de neiges. La 104 de maman grimpait rarement la côte à cette époque de l’année, surtout sous la neige, nous finissions alors le chemin à pieds.

L’après-midi, nous allions courir dans le champ de vaches alors déserté par ses habitantes. On faisait de la luge à en avoir des crampes aux mollets et les plus beaux bonshommes de neige ont certainement été conçus là-bas, malgré les bouses qui s’accrochaient sans arrêt à la neige roulée.

Quand le soir approchait, on rentrait tous et tout le monde s’affairait à préparer l’apéritif. Le repas était copieux et se composait d’une multitude de mets de Noël qui ne m’intéressaient pas du tout à mon âge. Moi, je voulais déjà passer aux cadeaux.

Après le dîner, on me donnait une tisane que mon papy avait préparé. Ca sentait bon la menthe, et je savais que l’heure était bientôt venue.
Ce soir là, mon frère a pleuré. Je ne me rappelle pas d’autre moment qui m’ait tant dérangé de le voir pleuré. On ne pleure pas un soir de Noël. Je m’inquiétais de cet étrange comportement et questionnait ma tante, qui m’expliqua qu’il était triste parce que « tout le monde » n’était pas là ce soir. Effectivement, mon père n’était pas là. Je ne suis même pas sûre que je m’en rappellerai si mon frère n’avait pas pleuré.

On me mit au lit, prétextant l’heure tardive.

Mon frère s’infiltra dans la chambre et me réveilla (ou pas, peut être que je ne dormais pas).

Il me dit simplement: « Là, en ce moment, les adultes mettent les cadeaux sous le sapin. Le Père-Noël n’existe pas » et il referma la porte derrière lui.
J’ai regardé par la serrure, et je vis passer ma mère avec un paquet. La vérité en pleine figure à 4ans. Je me suis aussitôt recouchée, en attendant qu’on vienne me réveiller bruyamment en criant que « le Père Noël » était passé.

Pendant encore quelques années, je fît mine de ne jamais avoir entendu mon frère. Rêver encore un peu.

Bizarrement, je n’en ai jamais voulu à mon grand frère. Ce soir là, c’était le plus triste de nous deux.

Ce soir là, j’ai grandit, mais je ne l’ai dit à personne.

Cette petite anecdote de Noël pour me livrer un peu et pour participer au jeu de Léo&Lisa, en partenariat avec Tip Top Cool

18 réflexions sur « J’aime Noël, voilà pourquoi. »

  1. Tu a reparlé de cette soirée avec ton frère depuis ? J’ai l’impression qu’un des rôles majeurs d’un grand fère est d’annoncer que le Père Noël n’existe pas à sa petite soeur. Le Noël que j’ai raconté a aussi été le dernier pour moi, peu de temps après mon frère m’annoncait la « vérité » ! Mais je n’ai pas souvenir d’avoir eu de la peine. Merci pour ta participation !

  2. A vrai dire, non, je n’en ai jamais reparlé. Sur le coup, je ne crois aps non plus que j’ai eu de la peine, comme si j’avais compris qu’il avait besoin de me voir aussi un peu souffrir…je ne sais pas trop j’étais petite quand même! Je drais à N°1 de faire pareil dans 4 ans avec sa petite cousine gnark gnark gnark!!!!!! (meme si je pense qu’il n’aura pas besoin d’y etre possé…sale gosse!)

  3. Pareil,c’est ma grande cousine qui me l’a dit alors que nous êtions cachées derriere le rideau chez mes grands-parents.Et je n’ai pas le souvenir d’avoir été déçue!!!
    Je me dis que c’est chouette pour les parents que les grands cousins ou frères disent la vérités aux petites,au moins ils n’ont pas à le faire(cette bandes de lâches que nous sommes à présent!)!!
    Très jolie histoire en tout cas,même si elle est un peu triste.Et ton frère,il se rappelle de ce Noël???

  4. Heureusement que Noël ne se termine pas lorsqu’on connait la vérité.
    D’autres Noël presque aussi magiques, j’en ai eu, depuis que je suis petite et que je sais que le père Noël est un mythe.
    En tout cas, c’est un très joli article.;)

  5. @Djaj: :D j’aurais dû raconter le Noël avec la mousse au chocolat aux oeufs daubés…c’était fun la fin de soirée!!!!

    @AusecoursMonFils: Merci :D

    @EmmA: Bienvenue ici alors!!!! merci!! et à bientot j’espere

    @Liliceline: c’est sûr, je suis pas pressée de dire la verité! je n’en ai pas reparlé à mon frere…peut etre l’occasion ce Noel…

    @La Mere Joie: Pour une fois que je dis pas de conneries t’as vu! Merci!!!

    @Kahlan: Merci! :D Hésites pas à participer au jeu de Leo et Lisa!!!!

  6. Je vais encore faire ma tapageuse, mais pourquoi on ment aux enfants au départ??? Est-ce qu’on a vraiment besoin de ça pour rajouter de l’intérêt à Noël? Perso, y’a toujours quelque chose qui me gène à vouloir susciter l’intérêt des enfants pour des coutumes ancestrales (donc qui ont une raison d’être, voire un sens profond) par le biais des cadeaux et du profit personnel.
    Évidemment, je ne vais pas priver mes enfants de cadeaux alors que leurs copains en ont des tas. Mais bon, à chaque fois, ça me pince quelque part, moi.
    Et du coup, je les empoisonne avec les plus vieilles histoires qu’on puisse trouver, de celles qu’on se transmet de génération en génération, histoire de leur faire voir qu’elles ne sont pas les premières et ne seront pas les dernières – enfin, qu’elles sont dans une lignée et que ce qu’on fait a du sens, indépendamment des milliers de cadeaux dont on les pourrit chaque année.
    Et zut, j’ai encore joué ma chieuse à lunettes. Désolée.

  7. @Music: faut pas etre desolée!!! apres tout, le fond de ta pensée est certainement le plus sain…mais bon, je t’avoue qu’un sapin bourré de cadeau, j’adoooooore!!!!! :D

    @Petits Bonheurs: Bienvenues! Merci beaucoup! Rho quand même…les larmes aux yeux…je veux rendre triste personne moi!!!

    @Madame: Merci! J’essaierai d’en parler à mon frere puisqu’on se voit ce Noël…je verrai bien si lui aussi s’en rappelle!

  8. je ne sais pas si tu gagneras le concours de Léo et Lisa mais une chose est sure, tu as ému toutes tes lectrices, moi la première; quand les histoires moches des adultes viennent trop tôt entamer l’innocence que l’enfance doit préserver, on grandit un peu plus vite, un peu trop vite sans doute … merci pour un si joli billet .

  9. @Nath Parisienne: bienvenue chez moi! Et merci! tous ces commentaires me touchent beaucoup!

    @Aude Terrienne: Oh que oui! le Pere Noel, c’est trop genial comme idée magique!!! ;D

  10. ben mince tu m’as presque fait pleurer (je vais rejetter la faute sur les hormones de grossesse qui me font verser une larme toute les 5 secondes!)
    mes parents m’ont tjrs dit que le pere noel n’existait pas mais j’ai regretté de ne jamais avoir eu ce petit moment de rêve

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