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L’âge de raison

Je me fais toujours cette remarque que quand on devient adulte, on a peur de tomber. Tomber littéralement, tomber malade, tomber enceinte, tomber de haut, tomber sur un con, tomber sur une tuile…. Cette peur nous empêche parfois d’oser, simplement.
Oser comme quand on était enfant, parce qu’on était naïf, qu’on avait seulement peur du loup, du noir ou de la tante au nez crochu. Nos peurs étaient émotionnelles, concrètes et immédiates. Maintenant, mes peurs concernent l’impact que les faits auraient sur mon futur.

 

Je m’obstine chaque jour à revivre une partie de mon enfance, à ressentir une émotion, à traduire un nuage, à m’imaginer un monde, à rêver. C’est mon côté Peter-Pan, je me dis que peut être, ces 5 minutes que je consacre à mon enfance me permettront de ne pas finir aigrie de ma vie d’adulte, même si je la trouve plutôt sympathique, comme vie!

 

Mercredi soir, j’ai été touchée par un film, un film inspiré et poétique, avec une touche de Prévert dedans.
Chocoladdict m’a permis d’y assister en avant-première, en compagnie de Bergie et Sonia, Chrys n’ayant pas pu venir.

 

Un film de filles, à haute capacité lacrymale.

 

Je suis très bon public concernant ce genre de film sur l’enfance, j’ai la larme aussi facile que le rire, il ne faudrait surtout pas me faire venir dans un panel de testeurs émotionnels, je foutrais toutes les statistiques en l’air.

 

bon, j’ai jamais fait de pitch, mais y’a une premiere pour tout, alors:

 

(mouhahahaha)

Margareth est une working business woman à fond dans son boulot, elle fait juste des journées de 60heures, elle a plus trop l’air de savoir si elle parle français ou anglais…bref, sa vie est tout à fait passionnante, pour une requin.
Et puis à son anniv, un vieux lui remet un paquet qui contient des lettres, des lettres commençant comme ça: « chère moi-même », des lettres qu’elle avait écrit à 7 ans. Petit à petit, elle replonge dans son enfance et réapprend à rêver.
Sophie Marceau dans le rôle principal est au bord de la crise de nerf, oscillant entre un trop-plein émotionnel et une froideur de trader.

 

Un petit mot sur la musique du film, que je trouve vraiment bien choisie: Lisa Mitchell, 19ans, gagnantes de la Nouvelle star en Australie..écoutez, vous connaissez! (Neopolitan Dream, Lisa Mitchell).

Sans compter que l’actrice m’a toujours fait rêver et représente pour beaucoup une icône du cinéma français, je n’étais pas vraiment déçue qu’elle ne soit pas là au cocktail d’après film. Oui, car cocktail il y avait et cocktail j’ai tapé l’incruste. Bon, ok, je triche, il y avait des gens que je connaissais qui y allaient, j’ai juste suivi la troupe.

 

Donc, pas déçue, car j’imagine que je me serai liquéfiée en la voyant, or, là, j’étais toute à mes mon rosé, et je me suis concentrée sur ceux qui m’intriguent depuis longtemps: réalisateur, producteur… rien que leur fonction me font penser que ces gens là évoluent dans une autre stratosphère.

 

Vite, voilà Yann Samuell et Christophe Rossignon accoudés à un mange-debout. Je fais quoi? Ben je rebois une gorgée, et j’y vais, hein, faudrait pas non plus que Cranemou se dégonfle!

 

Bon, OK, j’ai jamais eu comme vocation de faire des interviews, donc, je suis plutôt maladroite, je en sais pas vraiment comment entamer la conversation, je parle des enfants de Yann que j’ai reconnu dans le film (oui, bon, j’en ai reconnu 2 sur trois qui jouent dedans, Yann a 5 enfants, Yann est relégué au statut de fou furieux dans mon cerveau: 5 enfants quoi!!!).

 

Je lance à Christophe que je me sens pas vraiment à l’aise. « Pourquoi? » me demande-t-il.

 

Pfff, je lui ris au nez, faut pas me la faire, il sait très bien de quoi je parle. Pour nous, humains évoluant dans la vraie vie, on pense toujours que le monde du cinéma, du spectacle est intouchable, inaccessible. Ces 2 gars là me prouvent que si, on peut être accessible, même en ayant côtoyé les plus connus, même en ayant de l’argent, de la notoriété.

 

Je suis sciée de voir à quel point ils me prouvent que j’ai tord, moi, qui, c’est bien connu, ai toujours raison. Du coup, j’arrête un peu d’essayer  de les prendre pour des gens de la haute, et j’avoue à Yann que ses films* me touchent beaucoup, il a un regard sur l’enfance qui est resté un peu magique, et tout à coup j’aurai envie qu’il sorte de mon inconscient de petite fille parce que je suis assez terrifiée de voir que je ne suis seule à conserver mes rêves de gosses dans des boîtes à tiroirs rouillées. Étonnamment (je ne m’en lasse pas), Yann est touché de ce que je lui dis sur son film.

 

Je me rend à l’évidence que réaliser un film est un travail et un stress monstrueux, qu’il y met une partie de sa personne, de son temps, de sa vie, au profit du rêve du spectateur… peut être alors que oui, ces gens là ne sont pas blasés, ni hautains, ils veulent juste nous faire partager leur monde, avec leur talent et leur générosité.

 

En revanche, comme moi, je ne suis qu’une blasée de la laïfe, j’imagine qu’ils font le coup à tous les lèches-cul de la terre de faire les mecs trop cools qui peuvent être touchés par le fait qu’on ai aimé leur travail! On se refait pas!

 

J’aurai envie de discuter plus mais le rosé me rend légèrement hors service, la fin est proche. Avec Yann, on monte dans le même ascensseur, je le remercie, on tente une photo avec mon portable, je lui explique que c’est pour mon blog, que personne ne va me croire, qu’il me faut une preuve!

 

C’est là que je lui sors: « j’vais parler de vous, d’ailleurs, sur mon blog…nan, parce que z’êts ‘achement sympa comme gars! Si vous voulez lire, vous zavez qu’à taper « Cranemou » dans Google, vous trouverez! »

 

Je ne suis qu’une ivrogne qui ne sait pas se tenir!

 

*Filmographie:

 

 

 

Sortie en salle le 28 juillet, n’oubliez pas vos mouchoirs!

PS: Sophie, pour une interview ratée et bidon, c’est quand tu veux!