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J’ai vu #AladinLeFilm, Kev Adams, Black M et 450 pubères hormonalement déviantes.

L’avantage d’avoir un pré-ado à la maison, c’est que les discussions commencent à être un poil plus enrichissantes et que l’humour se développe enfin au delà du stade scatophile.

Et c’est vraiment cool.

L’inconvénient… c’est le reste.

Et dans ce reste, il y a toutes ces passions qu’on n’aura jamais en commun et qui nous feront passer, nous, parents, pour des gros mous pas drôles, relous voire à la ramasse.

Quand j’avais 10 ans, je faisais beaucoup de gym, et dans mon groupe il y avait Fanny.
Fanny, elle avait le genou cagneux, la tresse sèche et moins peur que moi, ce qui la rendait bien meilleure. Mais Fanny avait une grosse faiblesse. Elle était amoureuse de Richard Dean Anderson (alias Mac Gyver, oui, c’est ça).
Et fallait pas la taquiner avec ça. Parce qu’elle était DINGUE de cet acteur (même de sa coupe de cheveux, oui, tout à fait), et que si tu osais chambrer sur le sujet, tu te retrouvais automatiquement face à une déglingo qui hurlait au blasphème, voire qui se mettait carrément à pleurer.

Ça me fascinait.

Alors je la taquinais sur le sujet. Tout le temps.

Je n’ai jamais connu cet état de transe concernant quelqu’un qui ne m’étais pas physiquement abordable. Je n’ai jamais adulé, adoré, rêvé de ça. Je ne sais pas POURQUOI ni COMMENT cela arrive. Mais ça arrive.

Mon pré-ado à moi, à savoir N°1, est « fan » de, mais pas (encore) au stade de l’idolâtrie. Ça va.

Du coup, c’est très confiante en lui que je l’ai amener visionner l’avant première des « Nouvelles Aventures d’Aladin » la semaine dernière.

Pour tout avouer, l’affiche était loin de me faire rêver, me rappelant celle d’Iznogoud, film qui, il faut le dire, fait parti des pires parmi les pires. J’étais mitigée concernant le casting.
Alors bon, Eric Judor et Jean-Paul Rouve, j’adore. Élevée à Eric et Ramzy et les Robins des Bois, je suis un peu confiante en général sur ce qu’ils vont donner dans un film.
Kev Adams, en revanche… Bah je ne sais pas trop quoi en penser.
Je ne le connais que dans la série qui l’a rendu célèbre « SODA » et bien que ça me fasse sourire, ça reste du « djeuns » récurrent. Je lui préfère de loin William Lebghil (Slimane dans Soda) qui est plus dans les personnages décalés qui me font vraiment rire. Coup de bol, il fait aussi parti du casting.

Bon, N°1 était à fond, puisque l’équipe du film n’allait pas tarder à faire son entrée dans la salle, et moi, je patientais en essayant de cracker le réseau wifi du Pathé.
Ça a duré un certain temps, et l’ambiance dans la salle s’en ressentait. C’est là que j’ai un peu lâché mon wifi (qui ne marchait pas) pour me concentrer sur les spectateurs présents.

Des spectatrices pardon.

Des jeunes filles âgées entre 13 et 17 ans.
Des qui s’étaient mises sur leur 31, des qui s’étaient tatouées la totalité de leur avant bras d’énormes « KA » au marqueur, des qui avaient des cœurs sur les joues, des « KEV » sur le front, des banderoles, des cadeaux, des affiches et des stylos frétillants d’être tenus dans les doigts de LA star de cette soirée.

Non, hein, elles n’étaient pas là pour voir « Aladin », mais bel et bien pour voir Kev, 24 ans, le cheveu étrange, les dents écartées, l’allure d’un mec cool et tellement « swag ».

Ok.

J’ai eu quelques spasmes. Pour de vrai, je me suis pas sentie hyper bien. Ça grouillait, ça disait des trucs du genre « je vais pleurer », « je l’idolâtre », « tant pis pour le collège demain matin, je serai fatiguée mais c’est pour la BONNE CAUSE ».

J’avais des bouffées de chaleur, et N°1 m’énumérait tout ce qu’il trouvait d’étrange dans le comportement de ces pubères en puissance.

La salle n°1 du Pathé, ce soir là, était saturée d’hormones adolescentes, au point que j’ai failli crié « Patriiiiick ». Mais on ne crie plus « Patriiiiick »(encore moins depuis que c’est le pion dans Soda, justement).
On crie « Keeeeev » aujourd’hui. Et moi, si je crie Kev, on va me prendre pour la couguar de la salle.
La maman devant moi n’a pas eu à ce poser de question, elle aussi avait gravé le prénom sur son front. je l’ai même surprise en train d’essayer de courir après la voiture des acteurs, à la fin de la présentation.

Les gens sont fous.

Les acteurs étaient annoncés dans 2 minutes, enfin.

Les cris hystériques ont retenti. Les jouvencelles se tortillaient sur leur siège et tout ça commençait à devenir intenable pour pour tous (mais pas pour les mêmes raisons).

Et ils sont rentrés. Ça a hurlé. Le service de sécurité a dû en recadrer quelques unes, ils ont fait leur show devant l’écran géant encore blanc.
Un peu trop pour moi, pas assez pour elles.
Une surprise était prévue : Black M (qui a fait la BO du film) a fait son apparition (sachez que même si « Black M » fait penser que le gars est un énorme black façon américain bad boy, il n’en est rien. Il est tout fin, j’irai même dire pas bien grand (mais je ne suis pas un exemple).
« On va chanter la chanson du film, vous pouvez vous approcher »
A ce moment précis et en moins de temps qu’il ne faut pour que la phrase s’imprime dans mon cerveau TOUTES les donzelles étaient amassées contre la scène. Ne restait dans la salle que les parents, dépités, et N°1, qui regardait la scène d’un air consterné.

« Même pas je descends, contre elles, j’ai aucune chance, elles sont folles, je vais mourir étouffé »

Pertinent et sage petit garçon.


©Toniolibero

C’était terminé. Ils sont partis, Kev a signé 4 autographes à la va-vite (dont 1 à la gamine devant nous, qui a pleuré bien 20 minutes pour s’en remettre)

Le film a commencé.

J’étais encore moins sûre de mon coup, dans cette ambiance.

Et en fait….

En fait c’était bien. C’était drôle.

Évidemment, tu ne ressors pas de là en ayant l’impression d’être plus intelligent, c’est pas du cinéma d’auteur, mais c’est pas ce qu’on était venu cherché.
Je suis une inconditionnelle de l’humour absurde. J’ai été servie sur un tapis volant.
Le truc assez marrant, c’est que la salle ne riait pas en même temps. Il y avait les blagues de Kev qui faisaient rire les filles, les blagues du scénario qui faisait rire un peu tout le monde et les références et jeux de mots qui n’étaient lisibles que pour les plus âgés (ouais, les viocs, nous quoi).

Sincèrement, j’ai été agréablement surprise (et je ne prendrais pas le temps de le dire ici si ce n’était pas le cas).
Du bel absurde, du chouette second degré, j’ai globalement passé un bon moment (meilleur que pendant la présentation, mais bon, je partais de loin).
Mon acolyte Toniolibero a pensé de même (et pour le coup, il est chiant en film). Quant à N°1, il a beaucoup aimé et a hâte de l’avoir en DVD, surtout pour que je lui explique certaines blagues qui m’ont fait éclater de rire et qu’il n’a pas compris (à 10 ans, tu ne saisis pas encore les allusions sexuelles, demande donc A TA MERE DE T’EXPLIQUER !).

 

Bref, si vous ne craignez pas ce genre d’humour, et malgré vos réticences devant l’affiche, les bandes annonces (franchement nazes par rapport au film) (et Kev Adams), ca vaut le coup d’être curieux et de regarder ça de plus près.

Et malgré tout ce que je pense de sa musique (mais je suis VIEILLE HEIN), je remercie vraiment Black M d’avoir pris le temps (lui) de signer l’affiche du ciné pour les greffons (avec leur nom et tout), qui du coup sont refaits pour l’année à venir.
(Et merci à Vincent pour le cadeau, du coup :) )

aladin kev adams
Affiche trônant dans… nos toilettes donc. Les enfants kiffent. Nous… euh… Bon….