Je trouvais ça un peu bête de faire un article sur la rentrée. Le énième noyer dans la masse de tous ces parents qui veulent raconter, partager, garder un souvenir quelque part pour ne pas oublier, pour plus tard.
J’aime pas la rentrée.
Pas parce qu’elle sonne les levers aux aurores mais parce qu’elle signifie le changement et l’envol de nos enfants. Un peu plus à chaque fois.
Traitez moi de ce que vous voulez, voir qu’ils grandissent aussi vite me fout le cafard.
Une fois par ans, début septembre, j’ai envie de rester planquer sous ma couette, de caresser de nouveau mon gros ventre tendu, de le regarder dormir avec ses petits points serrés et de l’écouter parler Moldave couramment.
Mais aujourd’hui ils ne dorment plus en serrant leurs petits points.
Ils ne parlent plus Moldave.
Comme si tout cela n’avait jamais existé.
Je les ai vus de loin lorsque j’arrivais.
Aujourd’hui il avait une mine un peu fatiguée parce qu’il avait beaucoup stressé et un peu pleuré jusqu’à tard. L’entrée au collège fait un peu peur comme le monstre sous le lit qu’on imagine terrible et qui n’est que l’ombre d’une chaussure perdue.
Mais je n’étais pas là pour lui dire tout ça.
Aujourd’hui elle avait cette jolie petite robe un peu courte, les tresses un peu défaites et encore du nutella sur la joue.
Mais je n’y pouvais rien.
Je l’ai accompagnée jusque devant les longues listes, au milieu de tous les autres parents et enfants un peu perdus parce qu’ils venaient tout juste de ranger leurs serviettes de bain la veille pour être propulsés dans le préau ce matin.
Elle était pas bien heureuse de savoir qu’elle allait avoir un maitre cette année et pas une maitresse, parce qu’elle n’a jamais eu de maitre et que le changement c’est pas son truc.
J’ai serré un peu plus fort sa main dans la mienne en lui chuchotant que ça allait aller, elle verrait.
J’avais tellement mal au ventre.
Alors je l’ai serrée très très fort toute entière en faisant attention de ne pas faire remonter sa robe et je suis partie.
J’ai attendu l’appel dans la trop petite cour de ces désormais grands.
Il était content de se savoir dans la même classe que certains. Je l’ai embrassé une toute dernière fois. La seule fois où je pourrais peut-être encore le faire en public, sûrement.
Et puis je ne l’ai pas entendue parler de son maitre, de là où elle s’était assise, de sa classe et de ses nouveaux copains. je ne sais pas ce qu’elle a mangé à midi même si je sais qu’elle m’aurait dit qu’elle a oublié.
Je n’ai pas eu les détails de ses premiers pas dans les couloirs, de ses professeurs et de ses livres trop lourds et de sa toute nouvelle classe, sa toute nouvelle vie.
J’étais juste là quelques minutes et j’ai un peu tout raté.
Et je n’ai pas eu de photo de rentrée.
Je crois bien que même si ma boule au ventre est passée, elle est remontée dans ma gorge ce soir.
Je trouvais ça un peu bête de faire un article sur la rentrée. Un énième noyer dans la masse de tous ces parents qui veulent raconter, partager, garder un souvenir quelque part… ou juste l’écrire pour oublier.
A défaut, celle de l’an dernier fera office pour cette année.
Punaise, dès le matin, une petite larmichette au coin des yeux !!! C’est malin !!!
Rhh idem Ca M a mis la larme ton article
Comme ils disent ici : nous non plus on a pas le goût ce matin D y retourner …
On etait bien en vacances , sans stress , sans geste désobligeant d une instit qui contrarie ton Loulou deja stresse dès le premier jour
Merci pr ton article
Mon dieu que je comprends…Chez moi ils sont plus grand et dimanche ma grande quitte le nid. J’aimerai arrêter le temps, être de nouveau embêtée par sa musique, son foutoir, les contraintes de ses activités. Mais vendredi elle rentrera, j’espère!
Juste ❤️ Pour toi
Tout ira bien c’est certain
Bon courage
Oui c’est dur d’aimer. Courage, j’ai les mêmes pensées des fois, j’essaie de ne pas me laisser submergée par elles.
coucou je ne connaissais pas ton blog, je le découvre et je l’adore…
j’ai commencé par ce court mais grand bout de vie qu’est la rentrée et ça m’a filé les larmes aux yeux…tient je ne suis pas la seule…
cela nous rappelle à quel point nos petits grandissent vite trop vite qu’on a l’impression que ça les éloigne un peu de nous…mais finalement ils ont toujours autant besoin de nous mais différemment… et nous qu’est ce qu’on a besoin d’eux…
une maman ;)