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C’est sa première culotte-party

Dès lors que nous devenons mère, on sait bien que l’on s’expose à différentes sortes d’humiliations, plus ou moins importantes.

Le lait caillé artistiquement apposé sur notre omoplate, deux ou trois dreadlocks à la morve, la trace de feutre sur la joue et qu’on découvre à la pause de midi… bref, l’enfant, dès le départ, est fourbe et ne manque pas d’imagination pour voir si le ridicule ne tue vraiment pas.

Plus le temps passe, plus nos capteurs sont entrainés à voir ce qui cloche AVANT de franchir le palier, mais parallèlement, l’enfant aussi trouve d’autres subterfuges.

J’ai pu ainsi découvrir une autre forme de honte, très récemment.

Clapiotte est très consciente de l’utilité de ses sphincters et autres muscles lui permettant de se soulager. Naturellement, je pense qu’elle est prête pour la propreté. Sauf que Clapiotte, la couche humide, le frottement du plastoc sur sa peau et l’étron qui lui reste dans la raie des fesses, ça n’a pas franchement l’air de lui poser un quelconque problème.

Le pot, elle s’y assoit, y passe 30 minutes pour lire tranquillement et se lève en disant qu’elle a fini. Invariablement, le pot reste vide et propre de toute souillure.

J’ai attendu que N°1 soit propre après ses trois ans, par simple fainéantise de ma part, je l’ai laissé être prêt tout seul, en lui forçant un peu la main, lui disant que Carrefour était en rupture de couche pour les 12 prochaines années.

Pour Clapiotte, j’ai envie d’en finir, surtout que je la sais prête et vraiment, sa peau ne supportera pas l’été si elle continue à macérer la dedans.

Mais pour l’instant, la résistance fait rage.
Nous partons 15 jours chez mes parents, 15 jours où la chaleur aura peut être raison des couches. 15 jours sur lesquels je mise pour le déclic final dans sa petite tête de mule.
Et c’ets là qu’une amie intervient: « motive là en lui achetant des petites culottes de fille ».

L’IDEE du siècle! Évidemment! Comment n’y avais-je pas pensé?

Je me rends dans l’instant en centre ville trouver des culottes de Clapiotte. AVEC Clapiotte.

Là, je me retrouve devant le rayon sous-vêtements enfants.
Quand les boxers et slips des petits mecs sont assez graphiques, les culottes de filles me donnent un relan d’écœurement. Du froufrou, du petit noeud, des couleurs immondes…. Il y a bien ce lot de culottes blanches là…. Mais Clapiotte s’est déjà emparée d’environ 3 paquets.
Les couleurs chatoyantes des slips qui s’y trouvent m’irritent la cornée.

Hello Kitty, les Princesses, les chatons… OH MY GOD, je défaille, c’est laid.

Clapiotte, de son côté, est en transe, elle saute de joie, devant elle, elle étale dans le rayon ses trophés.

« OoooOOOoooohhh, la Mincesse, est cholie à Kitite ah oui é à chat maou-maou. A sui là Maman  moi veut sui là. »

Elle me désignait… Les « mincesses ». Ces trainées qui me regardaient de leur petits sourires hypocrites.

Un regard à droite,un autre à gauche pour m’assurer que je ne connaissais personne (c’est à dire que j’ai une réputation d’anti-trucs-de-fillasse), je me dirige vers la caisse. je croise un couple avec une petite fille.
« On prend pas les slips moches hein! tu essayes de prendre quelque chose de pas top gnan-gnan »
En les croisant, je baisse les yeux, pendant qu’ils regardent ce que Clapiotte tient dans les mains, s’échangeant un regard lourd de sous-entendus.

A la caisse, je tends le lot de slips-princesses à la dame. En plus d’un espèce de jupon en tulle (« Tu veux quel couleur Clapiotte? »… « Le Bleu » en me désignant le rose… les couleurs, c’est pas encore ça) que Clapiotte a tellement eu les yeux qui brillaient que je n’ai pas résisté.

Là, N°1 détourne le regard. Il n’assume pas vraiment mieux que moi les gouts de sa sœur, même si je lui ai expliqué que c’était pour la motiver et en aucun cas parce que j’adhérais à ces décorations de culottes.


J’tai rajouté des fleurs à la Clapiotte’s Style, pour l’ambiance….
(et j’ai vomi)

« Heureusement qu’elle mettra des pantalons parce que c’est vraiment très moche quand même »
Voilà, on résume bien, à 6 ans.

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