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Le caca, c’est tabou…

De bon matin, un titre avec « caca » dedans, je me suis dit que ça allait en enchanté plus d’un, c’est frais et poétique!
N’empêche que c’est un sujet trop peu abordé et pourtant Ô combien important dans notre vie.

Je vais traiter le sujet en trois parties: bien avant bébé, avant bébé et après bébé. Et là, vous voyez où je veux en venir, j’en suis sûre.

Si je parle de ça, c’est parce que j’ai eu une réflexion hautement philosophique il y a quelques jours: les couples évoluent en fonction des sphincters de chacun. Je pense faire breveté cette théorie.

Aux prémices d’une relation, c’est simple, on est des genres de princesses. En dernier recours, on a éventuellement le droit de se permettre un pet qui sent la barbe à papa. Mais en soi, on ne se permet pas de passer par la pièce maudite. Naaaannnn. Trop la honte de montrer à ce jeune homme que nous ne sommes que des humaines. Après, c’est à chacune de voit jusqu’où elle est capable de tenir le mythe. Jusqu’à quel point on arrive à attendre la sortie du jeune homme pour se laisser aller.

Cela dépend aussi du jeune homme en question. Autant au début il fera preuve d’un minimum de dignité, autant il aura vite fait de ne plus fermer la porte. Après, libre à nous d’établir une parité à ce niveau.

Et puis le couple vit ensemble, le couple se connait de plus en plus et le couple voit un avenir commun avec éventuellement des enfants, une maison et un chien.

Tout à coup, les codes changent. On n’est plus dans la séduction mais dans le quotidien, ce qui implique les réveils sans maquillage, la mauvaise haleine de lendemain de fête, les mini-crises conjugales et, fatalement, les allers- retour de chacun dans le lieu d’aisance familiale.

On s’y fait. Et puis arrive le jour où un petit être va meubler un peu plus la vie de ce couple. Dès la grossesse, on fait une croix définitive sur le secret de la femme parfaite qu’on était aux yeux de l’élu. La constipation faisant partie de notre quotidien, il faut bien qu’on puisse exposer notre joie au monde lorsqu’on arrive, une fois par semaine et après une heure d’intense concentration, à se délester de nos diverses envies de femme enceinte.

Dès ce jour, la conversation tourne de plus en plus autour de ce qu’il se passe autour de nos sphincters. Je pense très sérieusement que c’est parce qu’au plus profond de nous, une petite angoisse pointe son nez. Vous vous êtes forcément posées la question si vous êtes ou avez été enceinte… A l’accouchement, quand on te dit « poussez »… « bah on pousse tout? » « Comment ça se passe? » « Mais c’est dégueulasse non de dieu! » « devant mon mariiiii? » « Devant des sages-femmes que j’aurai très certainement déjà insulté 15 fois? ».

Alors, peut être que pour dédramatiser cette future situation aussi délicate qu’humiliante, on commence dès le départ à parler caca-hémorroïdes-fréquences des selles avec notre mec, histoire de le mettre à l’aise pour le jour J.

Et le bébé nait.

Un beau bébé fripé et pas encore rempli. Notre bébé. On nous le colle dans les bras, il nous fait un petit pipi d’ange sur le bide et on s’en prend pour quasi 3 ans de couches.

Et tout change. Déjà, on ne va plus aux toilettes. On n’a plus le temps. Parfois, même, on oublie. Du coup, on se permet une pause quand le papa peut s’occuper du p’tit. On ne prend même plus la peine de fermer la porte.

Nos conversations changent. Évoluent. Dès la maternité, on nous façonne en psychotiques de la selle. Combien de fois? Quelle couleur? Quel aspect? Quelle odeur? On note, on note. Et à la maison, on continue. Comme on est dans un état proche de l’Ohio en congé maternité (post accouchement), on est trop heureuse de partager avec notre mari, le soir venu (vers 22heures, une fois qu’on se croit tranquille pour manger un bout), notre vie passionnante: « il a bu 4 fois 110ml et je lui en ai même redonné un peu sur le bib de 15heures, je l’ai changé 5 fois, dis donc, ce petit coquin, il a fait une selle bien étalée à 11h30 mais la deuxième selle de 17heures étaient plus moulée. » Le pire? C’est que le papa parait intéressé. Dingue. Même lui s’y met quand il garde le petit. Faut dire que c’est sûrement la première question qu’on lui pose. Avant même un « ça a été? » on lui tombe dessus avec un « Il a fait cacaaa??? » avec un petit air d’hystérique et un tic nerveux au niveau de l’œil.

On se calme avec le deuxième. Enfin, je trouve. J’ai vite renoncé au comptage de selles. N’empêche qu’on ne peut passer à côté de la description détaillée de la selle atomique qu’on a trouvé dans la couche de l’après sieste. On est conditionné je crois.


Je me demande si on s’attarde encore sur le régul de transit de nos enfants après un certain âge… et quel âge? Et sinon, c’est grave docteur?