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Mais elle est possédée cette petite!

Je savais bien, en signant de nouveau pour un deuxième nain que j’allais morfler. Déjà, je savais pour la grossesse, l’accouchement les nuits, les kilos… je m’y suis préparée dès le premier jour d’arrêt de pilule. Bon, vu que ça a marché tout de suite, j’ai pas eu bien le temps de me refaire à l’idée mais après on a 9 mois magiques, hein, donc, la magie, elle a aidé un peu en me retournant les hormones pour que parfois, j’aime un peu ma situation.
Et puis j’avais aussi 9 mois pour me faire à l’idée que peut être, éventuellement, par hasard, mon deuxième ne serait pas tout comme mon premier.
Déjà que j’angoissais à mort d’accoucher d’un invertébré unijambiste, là, c’était ultra dur à gérer niveau stress.

N°1 m’ayant largement entamé ma bonne humeur après sa sortie en fanfare et cotillons, il avait dû croire bon de faire ses nuits quasiment tout de suite, d’être sage, de bien mangé quand il fallait, de faire caca à heure fixe (et c’est un atout chez un nain, sachez le), de dormir n’importe où ET longtemps, de ne pas faire de caprice, d’être obéissant d’être très prudent, et poli, et beau aussi, et drôle, je vais pas mentir. (il était gros aussi, mais comme il était beau ça allait).

Chaque fois que N°1 rendait fous de jalousie nos amis on se disait qu’un jour, peut être, on le paierait.

Et Clapiotte est arrivée. Elle a dévasté les lieux de la même manière que son frère en emportant avec elle un bout de ma vessie, tant qu’à faire, c’est pas comme si c’était utile. Elle était moche. Nan, sans rire, maintenant ça va (bien qu’elle est toujours ce problème capillaire), mais au début, elle était juste pas très jolie jolie…et je suis sa mère, c’est pour que vous vous rendiez bien compte!
Elle a eu le cri strident, inexpliqué, inconsolable qu’on ne connaissait pas.
Elle a daigné faire ses nuits relativement vite, mais je pense que c’est de famille cette capacité à dormir partout et longtemps.
Elle a vite su rigoler, par contre. Mais maintenant, je sais pourquoi.
Elle est possédée.
Toute connerie potentielle est source d’une intarissable imagination jusqu’à l’aboutissement complet de celle-ci.
J’explique.
Si tu laisses la télécommande (Graal supême du moins d’un mètre) traînée, les antennes de Clapiotte se mettent en alerte et la guident directement vers ce saint Graal. Si je dis non, elle reste à côté, bras tendu, sourire au lèvre et frôle son prévieux d’un doigt, sans jamais la prendre, juste en espérant que je détourne le regard suffisament longtemps pour s’en emparer. (elle ne se rend pas compte encore que je vais m’apercevoir de la blague, elle croit que j’en suis
encore au stade où quand un objet disparait de ma vue, il disparait réellement « de ma vie »).
Dernièrement elle s’est attaquée à un petit meuble dans l’entrée qui contient des boites pleines de timbres (Tony étant un ancien philatéliste…il y a 20ans) et des cartes postales, des lettres dont on ne veut pas se séparer (ne demandez pas pourquoi, je sais pas).

Le « NON » est un concept complètement étranger à Clapiotte.

Clapiotte tend la main vers le meuble: « NON »
Clapiotte me regarde et me sourit.
Clapiotte re-tend la main vers le meuble: « NON »
Clapiotte me regarde et me sourit.
Ca peut durer une heure sans se lasser ces petites choses… j’ai testé!

Et puis un jour, je suis allée au toilettes (oui, je fais aussi mes besoins à heures fixes).
3 minutes, montre en main. L’erreur de débutante, j’ai fait:


Elle m’épuise!


J’ai testé pour vous…

J’inaugure une nouvelle catégorie aujourd’hui… ça faisait longtemps que j’y pensais, et puis, comme à chaque fois, ma mémoire passoire me faisait passablement oublier cette idée géniale qui était de vous raconter mes petites expériences « test »… Oui, car ma vie est passionnante, si jamais vous en doutiez encore!

Aujourd’hui, donc, pour l’inauguration:

J’AI TESTE POUR VOUS: Une recette de Grand-Mère.

Comme je suis quelqu’un de très cartésien en règle générale, j’ai beaucoup de mal avec les « médecines parallèles » ou « médecines douces »… on se refait pas, on m’a élevé à coup de Catalgine nappée de sirop anti-tussif toute mon enfance en me jurant que les petites granules que ma mémé voulait me donner ne servaient strictement à rien.

Bref. N°1 a quand même eu le droit à quelques essais (non fructueux) auprès d’un homéopathe réputé, d’un ostéopathe tout aussi renommé, et on a même fréquenté une herboristerie (oui, bah à situation désespérée…)… Tout ça ne l’a pas empêché d’être malade de ses 3 mois à ses 3 ans, nous obligeant à commander de nouvelles pages à greffer dans son carnet de santé!

Et puis, 4 ans et demi après, Clapiotte est arrivée. Clapiotte est nettement plus forte que son frère qui avait une santé de lépreux (elle est bien plus fatigante mais moins malade… chacun sa croix).

Mais, 2 jours à la crèche au pays de la germe folle et nous voilà en possession d’une sorte de chose chevelue au nez aussi purulent que le furoncle de l’oncle Fétide. Le bonheur de retrouver enfin un « vrai » enfant. S’en est suivi un épisode de toux qui dure depuis… arf, je ne sais plus, de toute façon on arrête de compter les nuits à se réveiller pour cause d’accès soudain et interminable à une toux de cancéreux en fin de vie au bout d’une semaine de nuits blanches.

Rien n’y a fait.

Sirop anti-tussif: niet, Célestène: niet, humidificateur: niet, suppo qui sens le Hollywood: niet, inclinaison du matelas (au niveau de la tête, hein, vous trompez pas): niet. Rien de rien. On en était au point de lâcher l’affaire, d’aller dormir en alternance à l’hôtel histoire de sauver un minimum un aspect physique potable et ne pas ressembler à un zombie mort 2 fois.

Et puis, au détour d’un squattage intensif d’internet, j’ai lu un truc.

« J’ai mis un oignon sous le lit de mon fils et il n’a plus toussé »

Mouhahahahahahaah
MOUAHAHAHHAHAHA la blague, les gens sont complètement atteins!

Woffff…. et puis quoi…. je pourrai tenté le coup après tout… ça coûte rien.

Tony m’a regardé avec des yeux en alerte rouge façon: « ma pauvre, va peut être falloir penser à consulter ». Mais comme il en est au même point que moi niveau sommeil, il n’a pas vraiment insisté. J’aurai proposé d’élever un autel dans l’entrée et d’égorger des poulets à chaque pleine lune, il aurait suivi aussi, juste histoire d’espérer.

J’ai tout bien fait. J’ai pelé l’oignon, je l’ai coupé en deux, l’ai mis dans un petit récipient en plastique, et hop, sous le lit (mais vers les pieds, quand même, c’est que ça schmoute un max).

But du jeu: que la chambre sente aussi bon que les mains de ta grand-mère italienne. Pas de soucis, en 2 minutes, les 9m2 sont dignes des  paluches à mémé.

La nuit est passée.

Point de toux.

Ça a marché. Je ne vois pas d’explication*, mais ça a marché, Clapiotte a dormi à poings fermés. La deuxième nuit aussi. Et la troisième, sans oignon, elle ne toussait plus. Ô miracle.

Bon, maintenant, quand tu rentres chez moi, tu as le nez qui pique et les yeux qui pleurent parce que ça s’en va pas tout seul ce  petit fumet soufré!

N’empêche: elle ne tousse plus! Et sans médicament!

J’ai comme idée de lui confectionner un collier en oignon, en prenant l’idée sur les colliers d’ambre. pas sûre que la crèche apprécie l’odeur… mais bon, ça serait ultra curatif pour tous les enfants en même temps! J’suis sûre qu’il y a de l’argent à se faire avec ça… comprend pas que personne n’ait encore fait des inhalateurs de bulbe…

Et vous? quelle recette de Grand-mère a été testée et approuvée chez vous???

* des explications ici

I got the bluuuuuueeeeees…..

Vous l’aurez compris, j’ai passé 8 jours de pure folie dans le service maternité déserté de tous visiteurs, excepté les conjoints.

Mes amis et ma famille ont fait exploser leur forfait de portable pour être sûrs que je ne me pendais pas avec mes perfusions, j’ai pu me tenir au courant de plein de potins de stars complètement dingues (vous saviez que Zach Efron était sur le marché des célibataires?…et moi qui était clouée sur mon lit…). Je me suis nourrie essentiellement de yaourts natures, de biscottes beurrées et de cookies rapportés par Tony.

Toutes ces folles aventures ne m’ont pas empêché de sombrer, petit à petit, heure après heure, dans un inévitable sentiment d’impuissance, de nullité absolue. Une impression que j’étais la plus ratée des ratées, avec en plus la palme des plus moches, grosses et mal dans sa peau de toutes les accouchées. Pour couronner le tout, j’étais seule dans une chambre jaune poussin et verte pomme (me rappeler de ne jamais associer ces 2 couleurs!), accrochée aux barreaux de mon lit grâce à Miss Pee.

Bref, le Baby Blues me guettait, de son œil pervers. Il s’est jeté sur moi alors que je trouvais que j’allais relativement bien, un soir, après un coup de fil à Tony pour dire bonne nuit à N°1…. N°1 que je n’ai pas vu pendant tout ce temps et qui me manquait. Je culpabilisais d’être là et de ne pas pouvoir m’en occuper. Lui, vivait sa vie de garçon de 4 ans et demi en continuant d’aller à l’école, et en se faisant gâter par ses mamies. La belle vie, en somme.

Pis parler à sa maman au téléphone, à 4 ans et demi, il fallait bien que je lui accorde que ça n’avait rien de transcendant. En gros, sur 8 jours, j’ai eu le droit à des « Oui » à toutes mes questions. J’ai seulement entendu son rire quand je lui expliqué que cet hôpital était très bizarre et que je n’avais pas le droit de manger du Nutella tant que je n’avais pas pété (les blagues de prouts sont toujours un succès chez nous).
J’ai appris à mon retour que toute l’école savait que je n’avais pas pété pendant bien 4 jours!

Bref, tout cumulé, je me suis mise à pleurer comme un bébé, sans vraiment connaître la raison exacte à cet état lamentable dans lequel je me mettais. Ça me l’a fait 2 soirs de suite, et une fois en rentrant à la maison. Et là, j’ai une grande théorie sur ça:

Je me vidais du stress cumulé pendant la grossesse, de la fatigue de l’accouchement, de ma culpabilité d’avoir « encore » raté un accouchement, et de celle de ne pas gérer seule ma pauvre carcasse. Je pleurais pour évacuer la honte et l’humiliation de ne pas pouvoir m’occuper pleinement et seule de moi même et de Clapiotte. J’évacuais aussi la culpabilité de changer notre vie si harmonieuse jusque là et d’infliger à N°1 un changement radicale dans sa vie de petit garçon.

Je me suis sentie super nulle de pleurer pour toutes ces raisons, mais au fond, une fois la liste des culpabilités établies, je me suis sentie mieux, comme neuve (même si Miss Pee était toujours là, elle).

Le Baby Blues, c’est peut être ça, finalement. Une façon extérioriser nos craintes, nos peurs, nos sentiments de culpabilité par rapport à nous mêmes, nos enfants, nos familles. Comme si nous renaissions. Remettre les pendules à zéro, et essayer de tout recommencer.

Une fois que j’ai compris ça, je n’ai plus pleuré, et les choses ont commencé (enfin) à se mettre en place.