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Le bain, l’ennui, et moi

S’il y a une chose que je n’aime pas avec les enfants (si on exclu le parc, les jouets sonores et les repas-guerre civile), c’est bien le bain.

Déjà à la maternité, quand on t’autorise à baigner ta chose rose et fripée, c’est tout un programme d’horreur. D’abord, on lui nettoie les yeux (et on sait à quel point j’ai un soucis avec les yeux), un bout de coton pour chaque, après on fait des mèches pour nettoyer le nez, ensuite on savonne notre bébé en dehors de l’eau.

Là, on en est déjà au drame: notre nouveau bébé est tout gluant et hurle tout ce qu’il peut, essayant de communiquer son mécontentement face à tant de haine à son égard:

« j’ai froid! t’es dingue ou quoi? mais pourquoi tu me fais ça??? j’étais bien dans ton ventre mais lààààà… c’est quoi ce bordel? »

Je vais t'en donner des raisons de pleurer moi!

Et c’est à ce moment de grand stress où on se demande bien pourquoi il fallait absolument laver ce petit qui, pourtant, ne venait pas de courir un marathon, ne transpirait pas comme un veau et ne sentait pas comme un métro à 18heure. Mais il le fallait. Et là, la puéricultrice qui ne t’as pas épargné ses commentaires de Madame je sais mieux que toi tout au long de cette épreuve te lance « bon, aller, dépêcher vous pour pas qu’il prenne froid, il faut le plonger dans l’eau ».

Là, le bébé se calme environ deux secondes douze, juste un peu, avant qu’on ne manque de lui exploser la tête contre la céramique du lavabo.

« vite, vite, vous le rincez, vous le sortez, vous l’essuyez bien, làààà, vous faites bien tous les plis (143 au total) enlevez cette serviette mouillée, remettez une autre serviette sèche, mettez lui son body »

On croit qu’on s’en est sortie. Tss tss…

« On va faire le soin du nombril avant de lui mettre sa couche »

Avant qu’on ai le temps de vomir, si on est dans un bon jour, notre petit chéri aura eu le temps de se pisser dessus pour qu’on reparte à zéro.

Soulever le nombril rance, passer le coton, argh, rien que d’y penser j’en ai encore des frissons de peur et de dégoût mêlés.

Habillage.

Fin.

A ce moment là, le troll était tellement épuisé d’avoir pesté tout ce qu’il avait dans le gosier qu’il se replonge dans son petit sommeil de bébé trop mignon, pendant que toi, tu dois te farcir les serviettes à étendre, la baignoire à rincer, le pipi à nettoyer, les cotons que t’as bazardé à tout va par manque de self-control, alors que là, tout de suite, tu ferai bien une sieste, aussi.

Donc, déjà, au commencement, le bain, c’est la grosse misère.

D’autant qu’après une semaine à la maternité où t’as finalement pris quelques marques, tu te retrouve dans ta salle de bain qui n’est absolument pas équipée de la même manière. Là, ça se corse. Si tu savonnes le nain sur la table à langer, tu dois traverser le couloir pour l’immerger. Si tu improvise un plan de change sur la machine à laver, tu flippes à mort que le cumulus qui est au dessus se décroche, après 20ans de bons et loyaux services. Bref, comme t’es une vraie rebelle de la life, tu décides de savonner ton bébé directement dans le bain, comme tu peux, et tu tâches d’oublier la moue désapprobatrice de tata Ghislaine, puéricultrice en chef de la maternité d’où tu viens.

Tu crois que quand ils grandissent, ça va être mieux, plus facile, plus sympa, un vrai moment de partage et de complicité.

tss tss (bis)

Une fois que ton petit trésor se décide à aimer ça, se tient assis etc… bah il joue. Au choix, il inonde les 4m2 de lino ET toi ou bien il joue tranquille avec la boule de lessive. Au début, tu joues avec lui, parce que tu trouves ça génial de partager ce moment privilégié. Et puis après, tu te rends compte que vider et remplir un gobelet pendant 12 minutes n’a jamais été ton activité favorite. Tu t’ennuies. Tu hésites à aller te chercher un magaszne dans les toilettes, mais bon, comme on t’as dit que ton bébé allait se noyer si tu t’absentais 5 secondes (quand bien même tu y aurais pensé avant, ton magazine à une durée de vie d’environ 2 minutes à côté de la baignoire), tu restes là, tu as l’impression de prendre racine, de dessécher. Tu es seule, et seule une boule de lessive remplie d’eau qui vient atterrir sur ton jeans te sors de cette constatation: tu te fais chier. Grave.

J’ai même essayé de twitter, une fois. Sans succès. Si je fais autre chose que m’ennuyer, mes enfants sont là pour me rappeler que me dévertir ne fait pas parti de ce moment!

J’aime pas le bain.

oh mais ça suffit oui!

Celui de mes enfants en tout cas.

Ce matin, N°1, pendant que je prenais ma douche, trouvais bon de me tenir compagnie:

« Pourquoi, toi, tu prends jamais de bain? »

« Bah… en fait, je n’ai pas vraiment le temps. »

« Bah, quand même, parfois, tu pourrais prendre un bain »

« Oui, c’est vrai… Mais vous seriez tous sans arrêt en train de me déranger, et si je prenais un bain, j’aimerai bien que ce soit un moment bien tranquille »

« Bah non, c’est surtout Clapiotte qui viendrait t’embêter… moi, je viendrai seulement te poser une ou deux questions… ou 10 petites… »

J’aime pas les bains. En général!

Dites moi que je ne suis pas seule à détester ça!