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Ma vie, ce concept fascinant.

Encore sous le coup de l’émotion suite à ma rencontre avec Tony Parker, j’ai tout de même dû reprendre une vie partiellement normale, à savoir prouver que je n’étais pas qu’une mythomane avec cette histoire de basketteur dans mon salon et chasser ces putains de lentes de la tête de mon fils et de ma fille.

Oui. Mes enfants ont choppé des poux. Vive émotion au foyer : c’est une grande première pour moi.
Le saint Graal de la loose parentale, l’Oscar du prurit psychologique, le Bouclier de Brennus de la misère, le Award de la quarantaine. Enfin. Je connais cette sensation d’impuissance dans l’adversité: le poux arrive dans ton foyer pour mieux te faire comprendre qu’avant lui, ton existence n’était qu’un triste mascarade ennuyeuse et sans interêt. Aujourd’hui, et grâce à lui, tu vis poux, tu manges poux, tu dors poux, tu te laves poux et tu te grattes le cuir chevelu jusqu’au sang quitte à chopper une péritonite du cerveau.
Sans compter que le poux te permet de dépenser en une semaine l’équivalent du PIB de la Micronésie chez ton marchand de Forlax, entre l’achat de cent-deux millions lotions anti-poux-anti-lentes que les poux, quand ils te voient arriver avec ça, ils se bidonnent et préparent les Curly pour aller avec et le fameux peigne Assy 2000 que tu commandes sur les bons conseils de tes copines Marie et Sabine pour virer les lentes qui font du pole dance sur le cheveux luisant de tes enfants.

Une fois que tu es donc fiché à la Banque de France pour tes moeurs douteuses avec les foetus de poux, tu te dois d’expliquer à tes enfants POURQUOI depuis une semaine tu leur fais des « High Five » plutot que des bisous au moment du coucher. « mais si, je t’aime toujours. Mais de plus loin là. »

Moi aussi, j’ai eu des poux. C’est ma mère qui me l’a dit. Ma mère, elle devait pas trop m’aimer à l’époque, du coup, plutôt que de dépenser 10 ans d’alloc dans un peigne à poux, elle a coupé ma chevelure de Raiponce qui faisait certainement ma fierté de l’époque. Pour faire de moi le sosie de MacGyver. On se demande pourquoi je souffre cruellement d’un manque de confiance aujourd’hui. (coucou Maman, je t’aime quand même).

cranemou macgyverMacGyver
PAPA ?

Comme si ça ne suffisait pas, pour me rappeler que ma vie n’était pas faite que de rencontre inopinée avec des stars au pied de mon congélateur, j’ai pris mon fils, ses poux-sûrement-morts-mais-j’émets-des-doutes et de l’anti-vomitif pour partir sur Paris samedi (oui, N°1 est malade en train, parce que SANS ça, ma vie serait trop monotone).

On est allé inauguré le nouveau Toys’r us qui vient d’ouvrir DANS Paris (Métro Bibliothèque Mitterrand)  en se délestant de quelques euros rapport qu’il est bien difficile de rentrer dans la maison de Père Noël sans en ressortir plus léger des poches.
Puis, on a tiré jusqu’à l’événement Kinder pas très loin où on nous présentait la nouvelle plateforme qui sera bientôt en ligne « Nos Precieux Moment » (où partager des photos de nos moments sympas avec nos enfants) (genre pas les poux, voyez).

Entre temps, il a fallu que je refile encore quelques euros supplémentaires à la RATP histoire que je puisse me déplacer dans Paris dans ruiner mes Converses.(coucou la Banque)

Du coup, dans l’euphorie du moment, j’ai laissé ma carte bleue dans la machine. Mais j’ai pas oublié mes tickets, ah ça non hein.

Ma CB, en revanche, elle, se trouvait bien au chaud dans la fente (je te vois sourire, pervers que tu es). Tellement qu’elle a décidé de devenir complètement parisienne.

Pour payer, par contre, c’était nettement moins pratique. Et sachez qu’avec 13,40 euros, à Paris, on ne peut PAS se payer un MacDo ET un café en terrasse au bistrot du coin. Il manque 20 centimes. J’ai bien essayé de vendre des cultures de lentes mais ça n’a pas marché. Les parisiens sont des gens très surfaits de toute façon, je le savais.

Heureusement, l’endroit que Kinder avait choisi pour regrouper la quasi totalité des blogueuses mamans (soit, environ 13 268 femmes, flanquées de greffons) était fort sympathique et N°1 a reconstruit le Taj Mahal en Kapla avec ses potes pendant que je tapais dans les chocolats avec les copines (qui, après lecture, ne seront plus mes copines en apprenant que mon fils avait probablement encore des poux) (mais c’est pas dit hein, je vous jure).

Mon train de retour étant à 19h, nous partons donc de l’événement les derniers ou presque, rapport qu’on n’avait pas grand chose à faire dans Paris à part des constructions en planchettes.
Gare de Lyon, 2 euros en poche (les fameux qui n’ont pas suffit à me payer un café en terrasse), j’achète un pain au chocolat pour nourrir mon fils et je mendie un verre d’eau municipale pour faire passer ce merveilleux dîner.
C’est en sortant mes billets de train pour vérifier le numéro de notre notre wagon que je me rends compte que nous avons 1h30 d’avance. Je ne sais pas lire, sachez le.

Mon fils fait la gueule. Et je le comprends.

Je prends mon air de Rémi sans Famille pour demander au contrôleur du train que je pensais mien donc, si par le plus grand des hasards, je pourrais monter dedans, avec mon fils, pouilleux de son état, histoire de pas infester la gare toute entière. Il ne m’écoute pas. Il tourne même les talons quand je lui dis que oui, hein, je paierai volontiers le supplément pour le changement de dernière minute, pas de soucis… à part celui d’avoir offert ma carte bleue à une machine à tickets. Une facture ? Ah. Non, il ne daigne même plus se retourner, même quand mon fils dit un peu fort « nan mais vas-y maman, prise de Krav Maga, je VEUX monter dans ce train là moi ! ».

On a squatté un banc.

Et pour calmer le dépit de mon fils, je lui ai rappelé que « oui, hein, ça va, je suis la scoumoune incarnée, doublée d’un boulet First Class mais je suis aussi celle grâce à qui tu as eu Tony Parker dans ton salon. Alors ta gueule. NE DIS RIEN »

Voilà.

Ma vie. La vraie, c’est celle-ci.

ENJOY.