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Le prix du bonheur?

Cette idée est partie de quelques tweets échangés… moi qui ne suis pas trop souvent sur Twitter, me voilà vite embringué dans une journée un peu spéciale. Avec plusieurs blogueuses, Oum, Mamanwhatelse, E-Zabel, et Mamafunky, on s’est donné rendez-vous aujourd’hui pour raconter, avec nos mots et nos ressentis personnels, notre expérience de la césarienne.

Oui, bon, toi qui claque des dents parce que ton troll est ENCORE en dedans de toi, je t’autorise à stopper ta lecture ici! Même si je vais tenter de ne pas faire dans le gore… tenter j’ai dit, après tout, le sujet parle clairement d’une éventration!

J’ai accouché deux fois, deux fois par césarienne, deux fois dans l’urgence et deux fois de manières très différentes.

L’accouchement de N°1 étant ce qu’il a été, j’ai fini par ouverture de zip au niveau du bas ventre. Au moment où nous sommes passés au bloc, j’étais tellement en colère contre cette équipe médicale que je savais déjà, de manière inconsciente, que j’allais mal vivre cet accouchement. Un mauvais suivi, un accouchement long, douloureux, mal entourée par des soignants sans merci. A 24 ans et une tête de jeunette, je n’avais aucun poids dans mes décisions. On m’a volé mon accouchement. Alors que je sentais que N°1 voulait définitivement sortir par ma cuisse et était donc bloqué, on me riait au nez, me déclarant que « je ne savais pas ».
ce que je savais, c’est que j’allais finir en césarienne. Bizarrement, cette éventualité ne me traumatisait pas plus que ça, voire me rassurait, parfois, quand je pensais au jour J qui se profilait.
Je n’ai donc pas « mal » vécu la césarienne en tant qu’accouchement, mais je l’ai mal vécue car j’ai été humiliée. Humiliée puisqu’on me traitait avant comme après, comme un enfant, moi qui devenait mère pour la première fois.
Et ce bébé… ce bébé que je n’arrivais pas à prendre dans mes bras tellement la douleur était forte, ce bébé que je regardais tantôt avec amour, tantôt avec regret, sans  lui, aucune souffrance de ce type, sans lui, pas de corps mutilé, pas d’idées noires, moi qui étais habituellement si joyeuse.
J’ai mis du temps. cette césarienne handicapait dans mon quotidien. Longtemps, je me suis abstenue de porter des charges lourdes, de marcher vite, de me tenir droite. Comme un repentis, j’avançais courbée et refusais toutes activités physique. Je ne portais pas mon fils. Il passais de transat en lit, de lit en canapé, mais ne restait jamais dans mes bras.
J’ai eu un déclic le jour où nous avons emmener N°1 chez l’ostéopathe, il devait avoir 2mois environ. L’osthéo m’a fait raconter l’accouchement, et je me suis vidée de ce souvenir devant cet inconnu qui m’expliquait que mon fils avait bien plus souffert que moi. c’est ses paroles qui m’ont permis d’avancer au delà de ce traumatisme. J’aurai dû voir un psy, très certainement, le chemin aurait peut être été moins long.

Mais j’y suis arrivée, puisque Clapiotte s’est nichée en moi à la minute où nous avions décidé que nous étions (enfin) prêts pour ce deuxième.

(…)préparée et sereine

Après 4 ans et demi de cheminement, je n’avais plus peur d’accoucher, quelle que soit la manière, j’étais préparée et sereine.

Évidemment, j’ai changé d’hôpital. Et tout à changer. Mon accueil et mon suivi ont été merveilleusement fait, j’ai rencontré des personnes à l’écoute de mes craintes.

Tout se passait bien pour Clapiotte, mais l’ancienne cicatrice n’a pas tenue le choc et l’urgence était de nouveau au rendez-vous. Mais tout s’est fait en douceur, on m’a EXPLIQUE ce qu’il se passait, malgré le temps qui comptait, et j’ai pu me faire ouvrir, une seconde fois, sans (trop) d’appréhension. Si on omet la poche à pipi pendant 8jours  dû à un petit ripage de scalpel, j’étais tout à fait en forme le lendemain. C’est simple, le surlendemain, je me faisais un shampoing en restant des heures sous la douche.

La seule mauvaise impression que j’ai eu après coup, c’est d’avoir raté cet accouchement, j’étais tellement prête cette fois ci que je pensais vraiment aller jusqu’au bout. je sais bien que ce n’est pas de ma faute, mais je penserai toujours que j’ai raté quelque chose, puisque jamais je ne connaitrais un accouchement par voies basses.

Même pas peur, même pas mal.

Deux accouchements, deux césariennes et deux vies post-partum complètement différentes.

Ma relation avec Clapiotte était évidente alors que N°1 et moi avons dû ramer pour nous ressouder.

Même ma cicatrice est plus belle, quasi invisible, alors que la première fois (il recoupe par dessus la première) elle était restée le stigmate de mon cauchemar.

Ce (long) billet pour dire, que réfléchir à l’équipe médical qui nous entourera le jour J, penser à son accouchement sans l’idéaliser, se préparer un peu, mais sans trop prévoir non plus et surtout, trouver des professionnels à l’écoute seraient les conseils que je donnerais à mes amies. Oh, non, je ne m’étendrai pas sur les préparations à l’accouchement, ni sur savoir si oui ou non il faut préférer se déchirer ou subir une épisio bien nette (pour en avoir eu une, oui, même sans avoir accouché, je peux dire que je préfère RIEN du tout!!!). Je trouve juste important d’insister sur le dialogue et ne pas hésiter à changer de docteur si celui qui nous suis ne convient pas à nos attentes d’écoute.

Sinon, bah, ça fait du bien d’en parler dites donc!

Et dorénavant, vous pourrez m’appeler Albator de la Foufoune (enfin, juste pour aujourd’hui, parce qu’après, je reprend mon problème de crâne)


Et vous? quelle expérience avez vous concernant la césarienne? La votre, celle de votre amie, votre sœur, votre mère?

Comment va la patiente de la 238?


En voilà une bonne question.
La patiente de la 238, c’était moi. Moi qui n’avait rien d’autre à faire que de scanner de mes oreilles bioniques les bruits de couloirs. J’avais l’avantage d’être tout à côté de la pouponnière, et donc, du pire endroit de passage du service. En une semaine, j’étais au courant que l’anesthésiste draguait ouvertement l’aide soignante Gisèla, que l’obstétricienne vivait un divorce difficile, que la patente de la 123 ne se sortait pas de son baby blues et que Michèle (que je n’ai pas eu la joie de connaître) était de loin la pire connasse du service.

-Et elle a fait des gaz aujourd’hui la 238?
-Ah? Non? toujours pas? Alors ça sera du bouillon pour vous.

-Bonjour Maman de la 238! Des gaz cette nuit? Non…bon, alors c’est régime biscotte!

-Punaise Régine, tu sais quoi, la 238…ben toujours pas de gaz…la pauvre!

Perso,l’envie de péter ne m’avait pas effleurer, et de toute façon, vu les festins auxquels j’ai eu le droit après mon premier pet (et dire que j’en étais si fière), les bouillons et biscottes m’allaient très bien!!!
J’ai d’ailleurs bien regretté, après coup, de m’être laisser aller à un comportement aussi animal.

Que Régine se réjouisse vite, dès l’après midi, le bruit de couloir avait changé:

-Des selles cette après midi? Bon, c’est pas grave, ça peut prendre du temps.

…..
-Et aujourd’hui Madame? On a fait une petite selle? Rhooo…faudrait peut être penser à vous forcer, hein!

-Bon, Madame de la 238, faut vous forcer et prendre ce suppo, hein, on va pas rester comme ça éternellement! Aller, courage!

Mouais….j’aurai aussi aimé qu’on laisse mes sphincters se remettre du carnage, mais visiblement, y’a un timing pour toutes choses, alors quand faut y aller….

-Mireiiiiiilllllleeeee!!!!! Génial, la 238 a enfin fait cacaaaaaaaaa!!!!!!
-Ah bah ça doit la soulager!
-C’est sûr…la pauuuuvre (oui, on m’a beaucoup plaint  pendant cette semaine!)

1 semaine a entendre qu’on parlait de mon caca derrière ma porte. Une semaine a compter mon nombre de pets. Une semaine à copiner avec Miss Pee…. J’vous jure que j’aurais dû l’appeler « CacaBoudin » cette petite!!!!!

Paye ton accouchement

Attention! Achtung! AVERTISSEMENT: ce billet contient des scènes susceptibles de heurter la sensibilité des plus jeunes, des primipares, des femmes enceintes, des gens qui ont peur du sang etc…. bref, je t’aurais prévenu, si t’as peur de passer à la casserole pour accueillir ton bébé, passes ton chemin, y’a du gore inside!

 

Dimanche 22 Novembre 2009,

5:30 AM.

 

Mes rêves sont ponctués de petites douleurs abdominales.
Tiens, je rêve que j’ai des contractions, c’est vraiment con comme
rêve, en soi.

 

6:30

 

En fait, c’est pas un rêve

 

7:15

 

Appelons plutôt la maternité pour savoir ce que je dois faire, hormis me plaindre que ça commence sérieusement à me faire mal.

 

7:45

 

Visiblement, par « urgence maternité », on sous entend « du
lundi au vendredi de 10h à 17h ». On va plutôt appeler « urgence maman
vient vite prendre le relai avec N°1, faut que j’aille pousser un coup »

 

8:45

 

Après un petit câlin ému de N°1, je m’en vais la larme à l’oeil… « Aller HOP, on y va, en route pour l’aventure…..tin tintintin »

 

 

9:30

 

Déjà branchée sous monitoring, on ose me mettre un doigt, le tout premier de la journée, on me dit que j’en suis à 2. Je me dis que j’ai mal.

 

10:30

 

J’ai fait peur à la dame sous monitoring à côté de moi. Elle n’était là que pour une vérification de routine, et moi je beuglais, toutes les 3 minutes, que quand même, un petit coup de calmant ça n’a jamais tué personne non de diou! Je pense qu’elle a serré les fesses un petit moment après ça!

 

Bon, après un énième touché, on m’annonce enfin que je suis à 4, on va en salle d’acc (ouais, j’parle en langage sage-femme maintenant), ce qui rime avec PERIDURALE ALLELUIA!

 

Pas très confortablement installée sur un pseudo lit escamotable, je fais remarquer aux personnes présentes que c’est pas bien malin l’horloge digitale qui clignote juste en face de moi. Franchement, c’est quoi le concept? Nous faire apprécier à sa juste valeur le temps qu’il nous reste à souffrir?

 

l’équipe est vraiment très sympa, je raconte des blagues en m’excusant mais ça me détend de dire des conneries. Elles, elles rigolent, mais je crois qu’en fait elles se sentent surtout obligées!!!

 

Tiens, voilà ma copine Peri qui ramène sa fraise. Tac que j’te fais le dos rond, Bing que j’te préviens à la prochaine contraction et Tadaaaam, j’suis branchée à mon bouton doseur comme une accro au crack (cette fois, au moins, elle aura marché nickel cette péri, parce que y’avait eu un bel échec la premiere fois!!!). Je peux enfin lire les potins de Gala et Voici que Tony a eu la gentillesse de me ramener de la cafet. Je voudrais surtout pas accoucher sans connaître les raisons qui poussent Angelina a emmerdé son merveilleux et sexy husband.

 

15:00

 

En soi, on trouve le temps un peu long, pis j’irais bien me boire un p’tit café moi… Finalement, je délègue cette tache à Tony. Ca, il peut le faire à ma place.

Je tiens quand même à rajouter ici que pendant un accouchement, si ta péridurale marche bien et que ça dure un peu longtemps, tu te fais royalement chier en attendant que ça se passe… Nan, mais c’est vrai, faut le dire, finalement, quand tu douilles bien, ça occupe!

16:30

Aahhhhhaaaaaa….on me dit que ça approche, mais que pour accélérer le travail, on va percer la poche des eaux, histoire de booster tout ça.

Je me prépare donc, avec Tony, a voir arriver ma clapiotte d’ici peu.

« 3.2.1, j’y vais », j’entends un « blop » et des « glouglou » sur mon bassinet. Enfin, je me dis que les choses vont pas durer encore trop longtemps. Il me reste que 3cm et je pourrai appuyer sur « Eject ».

Bon, vu la tronche des jeunes filles, il se passe un truc. Je zyeute vite fait dans la bassine, c’est assez rosé tout de même… On appelle l’obstétricienne de garde, celle qui était venue me voir au tout début et qui m’avait promis solennellement qu’elle n’aurait pas recours à une extraction instrumentale, rapport à mon premier accouchement qui avait fini en urgence au bloc pour cause de détresse fœtal après un acharnement aux forceps sur mon petit N°1… traumatisant!

La dame met son beau masque blanc et farfouille dans mes eaux, donc. Vu sa tête, ça sent pas bon. On fait re-rentrer Tony, qui commence lui aussi à se dire que ça pue par ici. J’ai tout l’air de faire une hémorragie, donc, on va pas insister, on m’emmène au bloc. Clapiotte, nous voilàààààààà!!!!!!

17:15

Je suis branchée de partout, le champ opératoire est devant moi, les anesthésistes m’injectent des tas de trucs dans mon cathéter. « Aïe! » je crie, vous me faites quoi sur le bide là? « Aïeuuuu j’ai dit, mais arrêtez, ça fait mal votre truc! ». Tiens, madame masquée, là, t’as pas oublié de m’arnacher à la table au niveau des poignées? C’est pas systématique? Nan, mais c’est pas grave, attachez moi, je le sens pas là!

« Aïeuuuuuuuuuuuu!!!! » Définitivement, ils arrivent pas à m’anesthésier. Trop tard, faut quand même se magner, ils ouvrent. j’ai l’impression qu’un metro me roule dessus, j’hurle sous mon masque à oxygène et les filles qui essayent de me calmer bénissent le moment où j’ai demandé à ce qu’on m’attache. Le supplice dure peut être que 2 minutes, mais ça me paraît largement suffisant. On me dit de penser à quelque chose d’agréable, qu’on va m’endormir complètement. Juste avant, j’entend, « ah, merde…ne vous inquiétez pas, c’est pas grave »… ambiance. Il est 17:27.

19:30

« Kofh Kofh » (je fais vachement bien la toux par écrit non?) Punaise pourquoi je tousse comme ça alors que je suis à la plage? Pis pour une plage, il fait un peu froid non? Tiens Tony, ça roule? Oh mais que vois-je? c’est quoi ça? une Clapiotte? Ouh punaise, elle s’est faite boxée ou quoi? Et toi ça va? J’étais bien à la plage, pourquoi vous m’avez pas laisser là bas?

je vous fais grâce des aberrations que j’ai pu dire, de toutes façons, je me rappelle pas de tout.

On vient me voir, je comprend vaguement que mon utérus a pas tenu le coup et qu’il se déchirait, j’entend que ma vessie a été scalpée, que je vais traîner une sonde urinaire, que je ferais pas de troisième d’ici les 3 prochaines années (pourquoi ils me parlent d’un troisième là? vas savoir!!!), j’entend « décollement placentaire ». Clapiotte va bien. Très bien, elle est dans les bras de Tony, je la vois, elle pète le feu. Le reste je m’en tape. Je dis que je voudrai retourner à la plage. On me répond qu’on me ré-expliquera tout le lendemain, j’ai l’air un peu trop ensuquée pour bien saisir. Je répond que je vais bien, que j’ai compris, que je vais me baigner.


22:00

je suis dans ma chambre, avec Tony et Clapiotte. Je commence à saisir un peu ce qu’il vient de se passer. J’ai  ENFIN accoucher! Yes. Je dis à Tony que je suis vraiment nulle en accouchements, franchement, le premier avait été simplement cauchemardesque, tout le monde m’avait dit « ça pourra pas être pire »…ben en fait si! Ca pouvait!

Bon, je vous rassure, je n’ai pas sombré dans la dépression depuis, puisque je suis là, et d’une et surtout parce que contrairement à la première fois, j’ai eu la chance de tomber su une équipe plus qu’exemplaire, qui m’a accompagné au niveau psychologique tout le long de cette journée, et des jours qui ont suivi. Par rapport à la première fois, donc, j’ai vite repris le dessus.


Enfin…. vite, c’est peut être un peu optimiste, mais en tout cas, ça n’a pas attaqué ma bonne humeur (pas trop).

Du coup, j’ai pensé à raconter plein de choses, puisqu’en 8 jours, il s’en passe dans une simple chambre de maternité! Le post Partum, les bons gueuletons, les bruits de couloirs, les coups de fil, les non-visite, les soins… et la découverte de mon 2ème alien….



Bon week end!!!!!!!!

Ca sent la fin

Aujourd’hui, 2 Novembre.

 

Me reste 21 jours à tenir d’après Dr Machin, même s’il me dit que j’ai des chances de dépasser le terme et d’accoucher début décembre. Cette option est proscrite, complètement hors de propos lui ai-je répondu.

 

Toujours est-il qu’aujourd’hui, c’est la pleine lune, et que parfois, d’après d’occultes croyances auxquelles je n’adhère que par pure convenance personnelle, la pleine lune pourrait bien jouer sur les accouchements.

 

Bon, en vrai, ça s’appelle une légende, mais le genre de légende auxquelles tu crois dur comme fer quand tu commences serieusement à te traîner, quand les contractions sont juste insupportables (et font trop peur à Tony…bah oui, j’suis douillette, alors je fais un peu de comédie quand ça me prend).

 

N’empêche. Pleine lune qui m’envoie des ocytocines ou non, je vais bientôt voir la tronchounette de N°2.

 

Fini les nausées, les vomissements, les coups de chauds, les coups de sang, les hormones à fleur de peau, les larmes qui coulent toutes seules, les aigreurs d’estomac, les envies de chocolat (ah, non, ça, c’était avant déjà), les fantasmes de « à quoi ressemble mon bébé ». Fini les coups dans les côtes, l’estomac punshing-ball, les nuits sans sommeil (ah, non, ça, ça continue), les siestes de 2 heures.

 

Je m’en plains suffisamment pour que tout le monde ai bien compris que la grossesse n’est pas le moment le plus épanouissant de mon existence.

 

N’empêche.

 

Je perçois au fond de moi (tout au fond, hein), un début de nostalgite. A priori, nous avons opté pour un mariage avec 2 enfants, mon corps dit stop à la dégradation des lieux, mon coeur ne supporterait pas un stress supplémentaire.

 

N’empêche.

 

Comme la nature est une grande joueuse, tricheuse et nous manipule comme de vulgaires animaux sans cervelle, me voilà à regretter d’avance les talons de N°2 sur mon flanc, la fierté de voir ce ventre se détendre à l’infini, le stress d’avant examen et la joie quand on nous dit les 3 mots magiques « tout va bien ».
Je me vois déjà dans le tourbillon que cette nouvelle vie va engendrer. Plus le temps de rêvasser, le réel me rattrape.

 

N°2 va sortir de là, comme elle pourra, avec plus ou moins mon aide, et demain, je m’inquieterais de ses joues rouges, de ses pleurs inconnus, de sa sociabilisation, de son bien-être, de sa courbe de croissance, de sa rentrée des classes, de son premier coup de coeur, de son bouton sur le nez,  de son premier échec, de son premier amour, de son avenir, de son présent, de son permis de conduire, du mec louche qui l’attend dehors, de son mariage, de sa grossesse… de ses enfants.

 

Je sens, ou plutôt je réalise que je vais devoir passer mon tour. Alors, fi de mes éternelles plaintes concernant la grossesse, juste pour aujourd’hui.

 

Aujourd’hui, je profite du moindre coup que la demoiselle daigne me donner.
Aujourd’hui, j’honnore la chance qui m’est donnée, contrairement à d’autres, de porter la vie.
Aujourd’hui, je suis impatiente de raconter ça à mes deux Numéros……. quand ce sera leur tour.

Mode Stresssssssss

Pas trop le goût de dire des bêtises ce matin, N°1 a ponctué ma nuit de ses récits cauchemardesques…

Je ressemble à un mort vivant, c’est le délire total! Ca changera de ces trois derniers jours.

Je pense que N°1 commence a angoisser, rapport à l’arrivée de CacaBoudin.

« Snif, snif…….snif…. »
« Quoi qu’est ce? quelle heure il est? pffffff……3h….. »
« Mamaaaaaaaannnnnnnnn » (tout ça dans un sanglot de type trèèès malheureux)
« j’arrive » (attend que je lève ce gros corps de ce lit, juste une minute)
…….
« Tu as fait un cauchemar?
« Je peux pas te raconter »(toujours dans des sanglots)
« Mais si, ca te fera du bien, pis après on fait un gros câlin » (et on se rendort jusqu’à demain)
(reniflements morvesques) « la maîtresse m’a donné un papier et elle m’a dit que c’était écrit que je te reverrai jamais »
« Mais c’est un cauchemar horrible ça! »
« il fallait que je trouve une nouvelle maman, et toi, je pouvais te revoir quand j’aurai 18 ans »
« P’tit zouzou…mais nooooonnnnn….aller, viens dans le lit de papa et maman, on va faire passer ces idées horribles…. »

M’enfin, rendez moi mon fils qui nous raconte des histoires de Pokémons tous les matins…. le dépressif, là, je le connais pas.

Enfin, comme je me doute que quelque chose le tracasse, je creuse un peu plus ce matin.

Finalement, il s’avère que pour lui (dans son rêve, hein, pas en vrai m’a-t-il précisé), je vais partir faire sortir la petite sœur, et que je ne reviendrai pas.

Pas évident à entendre. Pauvre petit troll… Pourtant, on lui explique, je pense, relativement bien comment vont se passer les événements. Il est bien averti. Visiblement, ça ne suffit pas à vaincre les démons des tous petits l’approche psychologique par anticipation des événements (pas sûre que ce que je viens d’écrire soit un terme scientifique!).

Bref, mon fils est encore un petit bonhomme tout naïf, et moi, ça n’arrange pas mon état hormonal du moment qui me fait gonfler les idées noires à l’approche du jour J (je vous grâce des détails, sinon, je pleure).

Aller, on va se reprendre, hein!

Enceinte mode d’emploi?

Voilà une chose dont on n’est en aucun cas prévenue: forte d’une expérience (quasi traumatisante) d’une première grossesse, on est sûre de relativiser cette seconde bonne nouvelle et de l’appréhender telle la femme mûre et avertie. Mouaif….. sauf que passer le test pipi positif, il arrive…ben rien. On a tout oublié. Alors donc, je panique, qu’est ce que je dois faire? où dois-je aller? que dois-je dire? c’est quoi déjà la première question?
Je soupçonne les hormones concernées de provoquer une migration d’une grande quantité de neurones vers mon endomètre puisqu’apparemment, je ne pense plus qu’avec lui.

Je dois donc faire, avec ce qu’il me reste de matière grise (notez que c’est ma deuxième grossesse, il doit pas m’en rester des masses), le bilan de mes souvenirs:

1/ je ne suis plus primipare, et je sais ce que cela veut dire (oui, parce qu’au départ, on croit que ça nous donne le droit de ressembler à un yéti)

2/ j’ai donc un environnement intérieur qui a déjà servi, et qui donc est plus apte a accueillir de nouveau (Home Sweet Home).

3/ Je vais encore me taper le psychopathe du laboratoire pour les prises de sang.

4/ Je sais compter les semaines de grossesse ET d’aménorhée et je sais aussi à quoi ça correspond ( et je sais aussi que finalement, on s’est pris la tête pour comprendre un truc très peu utile)

5/ je sais ce que c’est qu’un accouchement, et donc, je n’appréhende plus ce moment (mouais, c’est ça mon oeil, j’aurais préféré que ça parte avec les neurones ça aussi!)

6/ Ca sera tout merci!

Voilà le problème donc, je ne me souviens pas de grand chose, mais petit à petit, je comprend mieux pourquoi. Forcément, si je m’étais souvenue que j’allais vomir pendant 2 mois et demi, que mes fesses allaient ressembler à celles de Jennifer Lopez (photoshop en moins), que j’allais devoir m’abstenir d’avoir la nausée quand certains jugent inutiles de se laver les dents après un bain de bouche ail/reblochon, que j’allais m’endormir entre deux arrêt de bus et rater le mien, que j’allais me mettre à pleurer devant les Pokémons, ou encore que j’allais revivre « les années collège » dans mon miroir à contempler (larme à l’oeil) les gros boutons qui élisent domicile sur mon visage/mon dos/mon décolleté….. bref, si je m’étais rappelée tout ça, éventuellement, j’aurais acheter un poisson rouge, voire même deux soyons fous!

Bon, maintenant que c’est fait, je vais m’abstenir de me plaindre, après tout « c’est du bonheur » comme ils me disent tous (bande de nazes, moi je voudrais une médaille pour avoir remis le couvert!).

Par chance, aujourd’hui, je suis tombée sur mon « journal de grossesse » que j’avais tenu la première fois, je vais me plonger dedans, pleurer un coup, et peut être que quelques souvenirs referont surface petit à petit!

Juste une chose: croyez vous que des « agents garants de la pérénnité de l’espèce humaine » passent chez vous et effacent toutes preuves et tous souvenirs de la première grossesse…non parce que je ne me rappelais plus du tout de ce carnet, et là, j’ai mis la main dessus en ouvrant un tiroir, il était posé là, au dessus….4ans après… hmmm hmmmm…. (rappelez moi de vous raconter mon addiction pour les séries américaines à fort potentiel en espionnage et intrigues improbables).