Après 4 semaines et demi passées chez moi, cloîtrée avec Clapiotte 24h sur 24, traumatisée par le nombre de grippeA dans la rue, le verdict est tombé: Va falloir te re-sociabiliser.
« C’est Noël, il faut que tu ré-apprennes le contact humain, il faut que tu parles aux gens autrement qu’au téléphone, il va falloir que tu souris, que tu aies de la conversation, que tu n’aies pas l’air complètement gâteuse et il va falloir faire tout ça en ayant bonne mine et l’oeil vif, malgré tes courtes nuits et le peu de lumière du jour engrangée ces dernieres semaines »
Voilà ce que me serinait ma petite voix interieure.
Il fallait que ma vie reprenne ses habitudes mondaines et retrouve ses obligations familiales.
Et cette année était THE année. 2 nouvelles naissances, une presque réconciliation entre cousins et une grand mère sortie de la dépression et rentrée dans sa phase hystérique… Ca sentait le mazout tout ça, et très franchement, mon Moi me soufflait que j’en sortirai mentalement atteinte.
Heureusement, le 24 au soir, on fêtait ça dignement, à coup de sushis au Champagne, avec les beaux parents et des amis qui eux, n’ont pas franchement le gène du fouttage de bordel. On a rit, on a bu, on a discuté, on a presque dansé, on a dit que mes enfants étaient parfaits (oui, j’aime la flatterie, surtout le soir de Noël, après 6 bouteilles et 2 césariennes), on a mangé et on est parti, presque triste que ce soit passé si vite, mais aussi un peu angoissé par le lendemain tout proche.
Oui, j’aime Noël, mais surtout pour le côté « ambiance chaleureuse et bonnes actions », moins pour le côté réunion de famille qui a 90% de chance de finir en pugilat.
Il fallait y être à midi trente. Comme on avait les yeux un peu collés, la faute au levé à 6h de N°1 et de ses cris hystériques devant le sapin et ses milliards de cadeaux (oui, le Père Noêl avait une légère culpabilité, rapport à l’arrivée de N°2, et du coup, il a cru bon de cacher le sapin derrière de gros paquets colorés plein de trucs, de bidules et de machins choses, tant que c’était du plastique Made In China que N°1 avait collé sur sa liste), bref, comme on avait les yeux collés, les paupières gonflés et l’haleine avinée, on s’est partagé les tâches avec Tony: pour lui, re-dodo, pour moi, ravalement de façade en bonne et dûe forme dans la salle de bain. Le tout ayant pour but d’avoir l’air rayonnants après 3 heures de sommeil et quelques grammes d’alcool non évaporé.
Midi: il faut y aller. Denier Check: N°1, très classe, sautillant en pensant à ce qui l’attendait encore sous le sapin de sa mamy, N°2, très classe, dormant en pensant à son futur biberon, Tony, très classe avec ses yeux presque pas rouges et moi même, bizarrement en forme, avec une pas trop mauvaise haleine et surtout, une peau nickel après masques-soins et maquillage bien gérés. Pour l’occasion, on s’habille un peu, quand même. Tony a fait péter la chemise, comme N°1, et Clapiotte et moi avons mis une robe, histoire de rappeler à tout le monde qu’il restait encore au fond de nous un peu de féminité.
On charge la voiture des cadeaux pour tout le monde, on la charge aussi des affaires nécessaires à 2 trolls, on charge la voiture de nouveaux joujoux que N°1 ne veux pas abandonner comme ça, au bout de seulement quelques heures.
Le bas de caisse manque de toucher le bitume, et ce n’est ni la faute de mes kilos en trop, ni celle du foie gras de la veille, on est sauvé!
Arrivés chez mes parents, ma grand mère, qu’on appelera dorénavant Mamy Stérik m’accueille avec un beau « Ah bah c’est raz la touffe aujourd’hui »…. ambiance. Je ne vous cache pas que mon statut actuelle de jeune maman de 2 enfants et mon physique tendance bien gaulée 1 mois après mon accouchement me permet bien évidemment de porter des choses qui laisseraient entrevoir le pli de ma fesse (oui, parce que pour l’instant, mes fesses se sont fondues en une seule, dans la masse).
Petite coupure des programmes pour vous rassurez: non, personne n’a été choqué par ces propos sortant de la bouche de Mamy Stérik, 78 ans, puisque nous sommes habitués à ses fréquentes sautes d’humeur… Pour exemple le jour où elle m’a couru après, défoncé une porte à coup de pied en hurlant « je vais te casser les dents petite pute » (j’ai toujours mes dents, nananèèèère), ou le jour où elle a piqué le slip de papy avec des pics à escargots pour ensuite le balancer au milieu du parking. (si vous voulez, j’ai une longue liste, je pourrai faire un bon billet un de ces quatre!). Le tout étant de se dire qu’elle est malade psychiquement, même si parfois, ça a vraiment l’air sincère…
Après cet accueil chaleureux, on est vite rentré dans l’ambiance. Les cadeaux attendaient gentillement notre arrivée sous le sapin, N°1 a fait la distribution. Mon frère et sa famille avait fait le déplacement de Bretagne Land, c’était très sympa de revoir ma p’tite nièce-filleule trop cholie.
Cadeaux distribués par Number One, je dois faire bonne figure en voyant deux trois ratés concernant les choix de fringues pour Clapiotte, mais dans l’ensemble, tout le monde est ravi et beaucoup trop gâté… On dit tous merci à tout le monde, quand je me rend compte qu’en fait, Mamy a dû oublié ses arrières petits enfants, parce qu’elle a fait des chèques à tout le monde sauf à nous… un oubli certainement.
A l’heure de passer à table, nous n’échappons malheureusement pas à LA dinde. En soi, personne n’a eu son mot à dire, Mamy avait décréter que ce serait dinde aux marrons, et bien que tout le monde trouve la dinde trop sèche et les marrons dégueus… on n’a pas eu le choix. Heureusement, le vin était fort bon!
L’après midi s’est passé étonnamment calmement. Ma cousine et moi même qui sommes en froid depuis 3 ans ne nous sommes pas arrachées les yeux…ni réconciliées d’ailleurs (j’ai du mal a pardonné, et très sincèrement, j’ai pas envie d’évoluer).
N°1 a été super sage, tout comme les 2 nouvelles cousines qui, elles, ne se tirent pas encore les couettes. Mon cousin et mon tit frère ont joué aux ados accro à la XBox360. Mon beau-père élaborait un plan pour tuer Mamy Stéryk et ma mère et ma tante tentait de la faire taire-assoir-dormir-soigner-arrêter de manger (rayer la mention inutile, ou pas). Bref, pas de pugilat familial…pour une fois.
En rentrant le soir, plusieurs verdicts sont tombés: d’abord, il faudrait causer au Père Noël à propos du surplus de cadeaux, ensuite, j’ai prévenu ma mère que JAMAIS elle ne régenterait ma vie comme le fait si bien notre diablique Steryk et enfin, comme la dite Stéryk nous a effectivement squizzé de sa donation d’enveloppes, je me permettrai dorénavant de la considéré comme il se doit, une personne méchante dont la maladie n’excuse pas le comportement.
Chouette les fêtes hein!!!
Vivement Pâques!