Je suis profondément gentille. Un peu conne même parfois. Ce qui n’est pas incompatible avec mon côté langue-de-pute.
Je suis rien qu’une fille quoi.
Mais, vraiment, je pense avoir un bon fond. Du genre qui dégoulinerait de chamallow fondu, de rose pastel et de pensées utopistes. Pire, j’essaie d’aider mon prochain (quand je peux, oui, parce qu’au péril de ma vie, je suis pas sûre-sûre d’être méga motivée non plus).
Et donc, en tant que gentille, j’essaie aussi de réconforter, dédramatiser, redonner le sourire etc… Je fais ce que je peux, mais je dois dire que je suis assez mauvaise. Oui, sache que s’il t’arrive une bourde, il est fort possible que je tente de t’aider ne serait-ce que par quelques mots mais que… comment dire… je sois vraiment nulle. Du genre qui ne sert à rien. Mais je tente, hein, peut être que dans 20 ans ça ira déjà mieux, on ne sait jamais.
Le pire du pire, c’est mes copines enceintes qui demandent des conseils, qui se posent des questions, qui pleurent de vomir 12 fois par jour ou de voir leur nombril se fissurer.
Là, je suis une presque catastrophe.
J’ai DÉTESTÉ qu’on vienne me dire comment faire. Encore pire, qu’on vienne me conter en détail le passage de chéribibi dans le tunnel impérial, hémorroïdes et déchirures comprises.
Et je me suis juré la vie de mon utérus de ne jamais être comme « elles ». celles qui ne se rendent pas compte que vomir ses angoisses post-accouchement devant une femme enceinte, voire pire, devant une primipare, était purement et simplement une forme de torture mentale.
Mais je ne vais pas vous mentir. L’envie est souvent forte de devenir soi-même cette tortionnaire sadique.
Ici même j’ai raconté pas mal de choses concernant mes accouchement de rêve que même chez Bambi ils avaient jamais vu ça. Et le jour où je suis rentrée d’une soirée un peu arrosée et que j’ai débité toutes ces horreurs devant Sophie alors prête à accoucher de son 3ème (mais quand même, c’est pas une raison), j’aurai voulu me flageller avec des ortie trempés dans de l’acide. (Pardon, Sophie, encore).
Mais bon, à part « ça » (et c’est déjà pas mal), je pense que j’arrive pas mal à me retenir. Je comprends, hein, que l’envie soit forte de raconter notre propre expérience. Nous qui sommes passées par « là », nous qui « savons », nous qui avons survécu. Nous qui ne souhaitons seulement que prévenir la future maman de tout ce qu’il peut arriver, qu’elle ne croit pas que c’est le pays des merveilles dans une salle d’accouchement.
Mais en vrai nous ne savons rien, nous débitons nos frayeurs passées pour tenter de les oublier, d’évacuer notre stress.
Pendant ce temps, notre copine qui passait prendre un café déca voit toute sa bonne humeur se désagréger et ses futurs rêves se transformer en cauchemars sanglants (déjà que niveau rêves, c’était pas tout à fait ça…). Si en plus elle lit des magazines de parents (en général, c’est au moment où on stress qu’on découvre une maladie rare, inconnue, indétectable et incurable en page 14), là, je pense qu’elle désirerait plus que tout rebrousser chemin.
Alors, OUI, on a toutes ce petit côté sadique-égoïste en nous mais PITIE, stop, si on ne vous demande pas de détails, on ravale notre épisio et on la boucle. Si vraiment ça vous gratouille les ovaires d’en parler, je suis certaines que vous trouverez des oreilles attentives et réceptives, mais épargnons celles qui n’ont pas besoin de tout savoir.
Après on va en faire des psychopathes!