Mercredi 10 février: coup de fil de ma maman:
« Allo??? Oui, c’est moi, dis, je pars au ski avec ton petit frère de 16 ans la semaine prochaine, et j’ai pas vraiment envie de me taper 1 semaine entière avec un ado qui fume des joints, qui pense qu’à sortir, qu’aux filles et qui abandonne complètement sa chère et tendre génitrice. Tu voudrais pas que je prenne N°1 avec moi? »
« ….(à ce moment là, je sautais sur le canapé, en dansant la danse de la joie) Ah bah oui, ça serait une bonne idée, pis ça lui ferait du bien (et à moi aussi!) »
« Tu lui en parles et tu me rappelles! »
Après discussion avec N°1 avec promesse de médaille ESF à la fin de la semaine, il est tout content de sa future semaine au ski.
« Allo, Maman, c’est bon, N°1 est rââââââvi! »
« Tu sais, j’ai réfléchi, ça serait bien que tu viennes avec nous aussi »
Mouais, j’avais pas prévu le couteau dans le dos, tu penses, partir seule avec son ado de fils et son petit fils au club des piou-piou, tu penses qu’elle avait trop peur de s’emmerder. En gros, j’ai pas eu le choix.
« Mais siiii, tu verras, ça va te faire du bien! »
Du bien de quoi?
J’avais tenté l’expérience avec N°1, 6 mois à l’époque… On a abandonné notre location au bout de 3jours 1/2, tellement c’était insupportable.
J’avais re-tenté avec N°1 à 18 mois, un week end cette fois. Pas vraiment mieux, mais on avait peut être abusé en partant alors qu’il avait une gastro.
Bref, j’avais conclu que bébé+altitude+froid+appart minuscule= grosse galère! Ne Plus Refaire. JAMAIS.
Et je suis retombée dans le panneau. Ne voulant pas priver mon N°1 d’une semaine chez les PIOU-PIOU racketteurs de fonds, je répond d’un oui pas enjoué pour un sou (que je n’ai plus, le sou, puisqu’en plus, c’est la faillite le ski!).
Le point positif de tout ça, c’est que nous sommes dans un chalet (nan, pas le nôtre, malheureusement), et c’est un chalet du genre « chalet de malade ». Mes appartements personnels se trouvent au dernier étage, 2 chambre doubles, un petit salon (plus grand que le mien tout de même) et une grande mezzanine qui sert de salle de jeu. Un grand balcon donnant plein sud, vue sur la montagne. Finalement, ça va peut être le faire.
Ou pas.
Dès notre arrivée, Clapiotte s’est mise à hurler comme un cochon, on l’aurait égorgé qu’elle n’aurait pas fait plus de bruit.
j’ai vite pris le pli d’essayer de la faire taire, dans mes bras, quitte à parcourir les escaliers des 3 étages 100fois par jour. J’ai vite compris que mon « salon » tout en haut avec la cuisine tout en bas, c’était pas vraiment pratique pour préparer les biberons (et je découvris l’utilité du thermos).
Clapiotte avait décidé, au final, et après avoir pris ses marques, qu’elle ne hurlerait que 2fois par jour et qu’elle se décalerait complètement.
Mes journées ressemblaient donc à ça:
4h: râlage pour cause de perte de sucette
4h30: râlage pour les mêmes raisons
5h: finalement, on se réveille, c’est plus fun
5h15: je regarde les jeux Olympiques en direct d’un oeil morne et cerné pendant que la princesse des neiges s’enfile son litron de lait, telle une affamée.
Évidemment, 5h40, on pose une vraie crotte molle histoire que je m’en foute de partout et que tout le pyjama et le body soit à changer… Je soupçonne la naine de se foutre de moi.
6h15: je me recouche (enfin)
7h30: tout le monde debout pour le petit déj’. N°1 doit se nourrir comme il se doit avant d’entamer sa journée. Vient ensuite l’habillage du Sieur Skieur… Le ski, c’est une vraie galère niveau fringue, c’est tout ce que j’ai à dire!
8h30: tout le monde se barre à la station, qui n’est accessible qu’en voiture, à 15minutes du chalet.
Je suis seule au monde.
Et il neige. Des flocons gros commes mes cuisses. Le jardin (ouais, y’a un jardin aussi) se couvre au fil des jours de 1metre, 1m50, 2m de neige… je me prend à rêver de faire faire un vol planer à Clapiotte du haut du balcon quand il lui prend de se remettre à hurler sa colère. On entendrait un « froutch » à son atterissage…et on attendrait le dégel pour être sûr qu’elle se soit arrêté de pleurer. hurler.
En tout et pour tout, 5 jours en méga tête à tête. Elle, Moi et la montagne. Le matin, ils faisaient péter la dynamite pour provoquer des avalanches…je leur aurais bien prêté N°2, bien plus efficace je suis certaine!
Les autres ne rentraient qu’à 16h, on enchaîne avec les bains, la surrexcitation, les repas…brrrr, rien que d’y repenser, je m’emmerde encore!
Je suis sortie UNE fois. J’suis aller admirer mon fils sur ses skis. J’ai dû attendre la navette pendant 20minutes,, N°2 dans l’écharpe, avec les chasses-neige qui passent à 3cm de moi à toute bombe, je me suis délestée de 6euros pour ce fabuleux trajet. Arrivée là bas, j’ai trouvé N°1 en train de faire la queue pour une descente. Chouette, me dis-je, je vais voir si c’est un vrai Dahu mon gnôme. Ah non, quand vient son tour, le moniteur décide que le cours est fini, les enfants doivent aller se déchausser. Génial. J’ai donc vu N°1 faire 20 mètres à ski, déchausser, coller ses skis ensemble, et attendre son tour, tout en faisant une boule de neige. Quand je l’ai récupéré, il était en pleur, parce que dans la queue, il y avait Bertrand le petit con qui lui avait raflé la boule de neige. 20 minutes de consolations plus tard, ça allait mieux (j’ai dû lui prouver qu’il y avait suffisamment de neige pour réitérer l’expérience et faire bouffer de la neige sale à Bertrand).
Je savais bien où était la navette de retour, mais je suis quand même rentrée dans 3 commerces pour m’en assurer, juste pour parler à des humains.
Retour en navette (ma mère ayant pris N°1 pour monter dans la montagne), il re-neige, je viens de passer 1heure dehors, pour la peine, j’ai choper la crève!
Et puis il y a eu la fin de la semaine. N°1 m’a ramené sa médaille, trop fier, alors j’étais finalement contente du sacrifice (de toute façon, c’était fini). C’était sans compté sur le retour.
4h30 de voiture dont 2heures de bouchons, assises entre un cosy et un siège auto, j’en ai encore la marque de l’attache de la ceinture de sécurité incrustée dans la fesse gauche. J’ai cru mourir. Vraiment, je pétais un câble, engoncée entre mes deux chiards dont l’un avait décidé que c’était son heure de hurlements juste pendant le bouchon (devineras tu de qui je parle?)
Voilà, ça, c’était des vacances de la loose. A mon retour, j’ai retrouvé mon Tony avec une peau fraîche et rayonnante, pas de cernes à l’horizon. Je l’ai détesté sur le coup!
PLUS JAMAIS!
Bon, c’est pas tout mon ami, mais demain, j’espère que tu viens par ici, y’a du concours dans l’air (1 semaine avec Clapiotte à la neige à la clé! Youhou! Nan j’déconne, viens, reste, n’ai pas peuuuuurrrrr!!!!)