Wake up


©EFIX

Je voudrais te dire un truc et fallait que ça sorte, je crois que je me sentirai mieux après.
Un truc pas très drôle, mais un truc qui me tord l’estomac depuis des jours, et promis, ce ne sont pas (que) les chocolats.
J’ai réalisé que nous allions décider tous ensemble du dernier président qui représentera notre pays avant que mon enfant, mon BÉBÉ n’ait le droit de vote lui-même.
C’est pas un truc fou cette histoire ?
Si.
C’est fou.
C’est dingue parce que là, dans quelques jours, on en aura assez parler. Il faudra se bouger de quelques mètres pour prendre cette décision qui nous rassemble ou nous sépare.
Ce choix-là sera celui qui conditionnera la vie de mon petit.
Ses réflexions, ses aspirations, ses idéaux, ses passions, ses vocations et ses principes d’adultes vont se bâtir ces prochaines années et beaucoup de ces choses là dépendront de ce qu’on fera ce week-end, nous, tous ensemble.

Il est suffisamment grand aujourd’hui pour comprendre que quelque chose a merdé cette année en particulier, mais pas mal d’autres juste avant aussi.
Il est suffisamment grand aujourd’hui pour me demander dans une même phrase si c’était bientôt la guerre, comment mangeaient les pauvres, si c’est vrai qu’on envoie des enfants se faire sauter sur des mines et si on ne peut pas concrètement faire quelque chose pour la planète au lieu de brasser du vent.
Il est suffisamment grand pour avoir conscience de la tristesse dans laquelle on s’enfonce et ça fait mal à mon petit cœur de maman qui voudrait voir ses enfants vivre plus légèrement.
Il est suffisamment grand pour me demander si je l’autoriserai à devenir résistant pour défendre sa liberté, parce que c’est son grand truc, la liberté, mais que tout bon Charlie qu’il est, je suis quand même sa mère.


Tu vois, mon fils, c’est le gamin à droite, et moi, je suis au fond en train de le surveiller quand même un peu, faut pas déconner.

 

Je ne vais pas te faire un long laïus plein de bonne morale, parce que je n’ai de leçon à donner à personne, mais je voudrais te dire ce que j’ai répondu hier quand il m’a demandé pour la 140ème fois pour qui j’allais voter.

Je lui ai dit que j’allais voter pour celui qui représentait le plus mes convictions, dans tout ce que je ressens, ce que je voudrais, ce qui est important à mes yeux.
Il savait déjà alors il m’a demandé si j’étais sûre parce que bon, celui-là, il n’allait pas gagner.
J’ai répondu que pour une fois j’allais prendre tout mon courage et rester droite dans mes bottes plutôt que de me rallier à d’autres qui, certes paraissaient mieux placés, mais ne représentaient pas mes valeurs voire, pire, me faisaient peur en me demandant d’en renier une grande partie.

Fist in the air, in the land of hypocrisy

Au final, grâce à lui, j’ai mis un terme au questionnement qui m’envahissait de plus en plus, me mettant en tête qu’il fallait déjà « voter contre » ou « voter utile ».
Je vais juste voter pour ce en quoi je crois.
Parce que je suis persuadée que c’est ce qu’il y a de mieux.
Et il a hoché la tête.

Je ne jugerai pas les autres.
J’ai même pas mal de respect pour les personnes remplies de tant de convictions qu’ils n’ont jamais douté de « leur » candidat.
J’ai le plus grand respect aussi pour ceux qui se déplaceront pour dire que personne ne leur convient.
En fait, globalement, à part une poignée de gens que je ne peux comprendre tant dans leur démarches que dans leurs arguments, je respecte ceux qui se déplaceront dimanche.
Encore plus ceux qui choisiront en fonction de leurs convictions et non de leurs craintes ou de leurs égos.
Parce qu’être du côté de ceux qui « ont gagné d’avance, c’est trop facile, c’est pas du jeu, quand ça implique de trahir tes propres opinions.

Movements come and movements go
Leaders speak, movements cease

Parce qu’à un moment, dans ce monde tout triste que j’offre à mes enfants, j’ai plus envie de me dire que j’ai pas essayé alors que j’en avais le droit.
J’ai envie de croire encore que les gentils gagnent sur les méchants, que le bien, c’est mieux.
J’ai envie que mon fils croit encore qu’au delà de l’hypocrisie, la triche, le mensonge et la mégalomanie, on a le droit de vouloir meilleur pour nous, les autres et le reste et qu’il suffit peut-être juste de sortir de la torpeur ambiante et de commencer à le dire.
Si lui est assez grand pour concevoir être résistant, je suis bien obligée de prendre en exemple ce chouette enfant.

 

WAKE UP !
How long ? Not long, ’cause

What you reap is what you sow.

 

 

6 réflexions sur « Wake up »

  1. Bonjour,

    Je fais partie de ceux qui sont indécis pour dimanche. Je vais me déplacer, c’est sûr, et je voterais. Votre texte est fort, il résonne chez moi. Il apporte un plus pour voter selon ses convictions plutôt que voter « utile » ou « contre » parce que les sondages nous font peur.
    Merci pour ce texte, qui nous réveille, et nous fait prendre conscience de l’importance de nos choix, non pas vis à vis de l’extérieur mais vis à vis de nous même et de nos enfants.

    Merci et bel après midi.

    Isabelle

  2. Merci !
    Moi aussi mes convictions me disent de ne voter pour aucun des 4 ou 5 candidats mis en avant, et je vais quand même voter pour lui « petit » candidat dont peu de médias parlent. Malgré tout ce qu’on me dit je ne vais pas voter utile ou contre, mais bien pour mes idées !!

  3. Dis vu qu’on est conscrit que nos garçons auront connu plus de président à 18 ans que nous : 42?!
    Sinon, va falloir aller bourrer les urnes pour que pendant les 5 années on nous casse pas les burnes avec :)

  4. Ton article raisonne tres fort en moi. Encore une grande discussion hier soir à table avec mes 3 loulous : pour qui tu vas voter ? est ce qu’il est gentil ? est ce que papa il vote pareil ?
    Pour ma part je me suis outillé de l’excellent :  » C’est quoi la politique » de milan presse pour étayer un peu mes explications !!
    Après de très longues tergiversations avec moi même, discussion avec mon entourage, lecture de programmes, comme toi j’ai fait le choix d’écouter mes convictions et de m’appuyer sur un programme qui met en avant ce qui me semble prioritaire : l’éducation (pour construire des citoyens de demain pas trop nouilles) et l’écologie (parce que ca servira à rien d’avoir un boulot si on pourra même plus respirer): il est mal barré pour gagner malheureusement mais je serai cohérente avec moi même (quitte à en chier pendant 5 ans derrière !!)

    Bon vote dimanche, et bonne soirée mojito après pour oublier

  5. Mes gars sont intrigués autant qu’inquiets par l’élection de dimanche. Les bribes des infos , ajoutés aux fantasmes des cours d’école…
    Comme nous sommes en Espagne , dimanche le sujet numéro un sera « El classico » et cela me réjouit qu’ils soient pris dans quelque chose de plus futile (enfin pas ici, ici le classico c’est la grand messe !!). Quand à moi, j’ai fait procuration et serait accrochée aux infos …

  6. Bonjour
    Pour moi, c’est la réalité qui nous pousse au pessimisme (ambiant). Le message, cet article est optimiste et rempli d’une belle énergie de vie, pour nous et nos enfants.
    Pour moi, être ou devenir responsable, vouloir devenir ou être parent, c’est être fondamentalement optimiste ! Prendre un enfant par la main, c’est aussi se prendre par la main, retrousser les manches, prendre son courage à deux mains et ses 2 c—–s dans une main… pour demain ! (Pardon pour l’expression et la référence en apparence phallocrate… juste une facon de parler )
    Merci pour cet article !
    Belle journée
    Yann-Eric

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.