Les petits poucets

Depuis maintenant 11 ans et demi je suis devenue mère. On ne sait jamais trop quelle genre de mère on sera avant de le devenir et encore, même en plein dedans, on se pose sans arrêt des milliards de questions de si on fait bien/bon le boulot.

Je peux me vanter d’avoir de la chance d’avoir des greffons qui sont relativement « faciles » et qui ne posent pas de problèmes majeurs quant à leur éducation jusqu’à aujourd’hui. Evidemment, leur éducation doit sûrement jouer un peu, ce qui flatte bien entendu grandement mon égo de mère tout en me rassurant. Parce que la mère doute, hein. Ça fait parti du package (avec l’épisio, les angoisses, les dérèglements hormonaux et les montées de lait).

Le seul truc dont je suis sûre concernant mon statut de mère, c’est que je crie très peu. Voire jamais. Sur mes enfants en tout cas, faut me voir dans une voiture ou devant un débat politique pour comprendre que je n’applique cette règle qu’en famille.
Certains diront donc que je pratique l’éducation « bienveillante », mot à la mode pour dire visiblement que ceux qui partent en couille et crient plus souvent ne sont rien que des parents trop nazes, indignes de leur statut et méritant le bûcher, puisque, par déduction, ils sont, eux, MALveillants. On remercie donc le comité des étiquettes éducatives pour ces mots si bien choisi, qui, sans nul doute, ne culpabilisent pas du tout la majorité des parents.

BREF.

Hier, j’ai crié.

Du genre fort. Du genre que je suis partie dans un monologue de 10 minutes, en faisant des grands gestes histoire de bien en rajouter au niveau de la théâtralité de ma scène.

Clapiotte était assise sur le gros fauteuil jaune et me regardait d’un air mi-interloqué, mi-agacé parce que ça devait quand même l’empêcher d’entendre les dialogues des lapins crétins à la télé (à partir du moment où ce programme propose de l’audio-description et des sous-titre, OUI, il y a des dialogues.).
Elle levait parfois les sourcils histoire de marquer la surprise. Normal. Elle a pas vraiment l’habitude. Puis elle n’était pas concernée, d’après elle, alors bon, elle pouvait se permettre, il faut croire.

Hier, j’ai crié sur N°1.
Lui, il levait pas trop les yeux au ciel, non. Il ne disait rien. Il attendait que ça passe. Je voyais bien que les larmes lui montaient parce que bichette, il sait que si je crie, c’est que forcément, il a fait quelque chose de pas cool DU TOUT.
N°1, dans la vie de tous les jours, c’est le petit garçon le plus gentil, patient et bienveillant que je connaisse. En plus d’avoir de l’esprit et d’être particulièrement beau, bien évidemment et en toute objectivité.

Mais hier, je lui ai crié dessus.


Oui, je pense que je suis pas loin de ressembler à ça quand je gueule.

J’ai pété un câble parce que pour la 4ème fois de l’hiver, il est ENCORE revenu de son entrainement de foot avec un vêtement en moins (genre, le sous pull technique thermique qui m’avait coûté trois plèvres et qui, accessoirement était neuf). Trois jours après que ça sœur ait perdu son bonnet (en plus d’un gant, d’une écharpe, d’une polaire et d’un gilet)


Minnnce, l’aspirateur, j’ai oublié de l’éteindre, j’te rappelle.

Je m’en suis voulue à mort après, bien évidemment, parce que crier, ça n’a pas fait revenir le sous pull. Ni les gants. Ni le collant. Ni la polaire. Ni l’autre sous pull. Ni les chaussettes.

Ce n’était pas bienveillant.
C’était juste libérateur.

J’ai engendré des descendants du Petit Poucet.
Si vous trouvez leurs cailloux quelques part dans Lyon, merci de me contacter.


Tiens, je vais oublier mes godasses aujourd’hui. Je lui ai jamais fait, le coup des pompes. HAHAHA.

4 réflexions sur « Les petits poucets »

  1. J’aimerais tant pouvoir dire la même chose que toi… juste « hier j’ai crié »… mais non parce qu’ici ça crie pratiquement tous les jours et c’es pas du tout comme ça que j’avais rêvé notre vie de famille. Quelle VDM.

  2. Hum… Tu sais, ça arrive à tout le monde de péter un câble, même dvt/sur les enfants ;-)
    Puis crois-moi, ils vont bien retenir que leurs affaires doivent revenir à la maison !!

    Si ça peut te rassurer, j’ai aussi une miss surnommée « petit poucet », 11.5 ans également. Et je n’ai pas bcp d’espoir qd à un changement, elle est tête en l’air et p’is voilà :(
    Je me suis adaptée : que du matos pas cher !! Et insister TRÈS lourdement pour les trucs importants (son tel) …

    Courage

  3. Je disconviens respectueusement : ne pas être « bienveillant » ne veut pas forcément dire « malveillant ». Cela étant il faut voir si cette expérience aura porté ses fruits.

    Sinon, il peut essayer ceci : compter ses vêtements en les remettant dans son sac. C’est ce que je fais. Pas pour mon fils, hein : pour moi. Je suis du genre hyper distrait, donc quand je prépare mes vêtements je compte jusque 5 (slip, paire de chaussettes, pantalon, t-shirt, pull) pour être sûr d’avoir tout.

    Bref, vous comprendrez que ceci soit posté sous pseudonyme :)

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