Le jour où j’ai voulu être allergique au chlore

Tu sais quoi, en ce moment, j’ai la poisse. La loose me poursuit. Mais pas le genre de loose qui te ferait marrer, non (enfin, disons que pour le moment, j’ai pas vraiment le recul pour te faire rire avec mes aventures surtout).
Du coup, VOILA, le blog est à l’abandon. Parce que soit je publie rien, soit je vais te faire pleurer, tu vas me plaindre, tu vas trouver que la vie est vraiment pas cool avec moi, et très sincèrement, même si ça serait adorable de compatir de ta part, ce n’est pas (ou alors rarement), ce que je cherche ici.
[rien de trop grave hein, juste que bon, j’aimerai que la routourne tourne enfin en ma faveur à un moment là…]

BREF du coup, voilà, je raconte plus rien.

Mais t’inquiète, il y a des loose plus drôles que d’autres tout de même, et je fais en sorte de ne pas les rater. Ça égaye toujours un peu !

Donc, un jour de grande humeur, j’ai inscrit dans le carnet de Clapiotte « Si vous avez besoin un jour de quelqu’un en renfort pour l’accompagnement piscine, je vous propose deux de mes mardis après midi. S’il vous manque quelqu’un, n’hésitez pas à m’appeler »

Dès le vendredi après-midi j’avais un coup de fil « bonjour, c’est la maitresse [là, je flippe, rapport que quand la maitresse t’appelle en général, c’est plutôt pour te dire que ton gamin a vomi dans sa trousse], j’ai lu votre mot, pour mardi ça serait ok ? »

Wokayyyy, bon, bien, dès le premier mardi alors. Soit.

Je me pointe le premier mardi, en sachant que ce n’était pas « ma semaine » avec les enfants et qu’en plus, Clapiotte était absente pour cause de laryngite. Quand je te dis que j’ai pas de bol en ce moment, je mens même pas un peu.
Autant te dire que j’y suis pas allée en Moonwalk tu vois.

Je rentre dans l’école, je croise la maitresse qui a l’air en panique : « c’est la grève, y’a pas piscine en fait« .

BON.

Quelque part, au milieu de la fange de ma vie actuelle, parfois, j’ai des coups de bol quand même.

Je tourne les talons pour m’échapper, étouffant un cri de joie, et j’entends « du coup ? La semaine prochaine alors ? »

illustration vue 3d sur fond blanc

Ha. Bon. Oui, la semaine prochaine.

La semaine prochaine, c’était hier, et hier, une fois de plus, j’étais à l’heure pour accompagner la classe des CP de Clapiotte. Cette fois, Clapiotte venait. Elle n’allait pas se baigner, parce qu’entre temps, elle avait plutôt une pneumopathie, et même si ça allait mieux, la jeter un à l’eau un deux février ne me semblait guère approprié.

J’étais le SEUL parent de la classe.
Mais j’ai pris mon rôle très au sérieux.

J’ai bouclé au moins 41 ceintures de sécurité (alors qu’ils ne sont que 24 et que la maitresse en a fait bien la moitié, du coup je ne sais pas trop comment expliquer cette impression)(haha je rigole, je le SAIS très bien).

J’ai répondu à 320 « Comment tu t’appelles HÉ toi, la maman de Clapiotte ? »

J’ai du rire à propos des 34 blagues qu’on peut faire à propos de mon prénom.

Et je suis descendue du car avec un léger bourdonnement d’oreille.

J’étais chargée de m’occuper du vestiaire des garçons.

Avant, il fallait qu’on enlève TOUS nos chaussures et nos chaussettes.

Il a fallu que je laisse ma paire d’Americana (que j’ai quand même cherché deux ans avant de les trouver dans ma taille) plantée là, comme ça, au milieu d’un SAS par lequel transitaient tous les gens, sans moyen de savoir si j’allais la retrouver une heure plus tard. Je suis du genre confiante en général, mais franchement la prochaine fois, je viendrais plutôt avec mes vieilles converses ça me fera moins mal.

Les garçons qui se déshabillent (parce que pour le moment, je n’aurai connu que ce vestiaire dans ma vie d’accompagnatrice de piscine) se divisent en 3 catégories dans un vestiaire :

  • ceux qui sont visiblement assistés puissance 50 chez eux et ne savent pas enlever un tshirt.
  • ceux qui se débrouille hyper bien sans rien demander
  • ceux qui planent, qui arrivent à mettre leur slip dans la poche d’un autre sac que le leur et qui ne savent plus si c’est bien leur pantalon ou pas.

Il y a aussi celui qui, une fois nu, ne peut s’empêcher de faire une petite danse au milieu du vestiaire pour amuser ses copains.

Merci pour ce moment d’enchantement et de poésie Kevin.

Vraiment.

J’ai vissé des bonnets de bain sur des têtes, j’ai ventousé des lunettes de piscine… A la fin, je ne savais même plus qui était qui. je les ai tous envoyé dans le couloir avec leur tronche de coton-tiges. Ils avaient fini avant les filles, j’avais trop la classe, hola général et départ de la classe dans le bassin avec la maîtresse.

coton-tiges piscine

Youhouuuu, la maîtresse en maillot de baiiiin !

Moi ?

Non, vous, vous restez dans le vestiaire.

C’est à dire le vestiaire ? Celui qui pue la pisse là ?

Voilà. celui-là même.

« En plus de Clapiotte qui ne se baigne pas, il y a Mireille qui a oublié le haut du maillot de bain, du coup »

Va pour Mireille, me dis-je en pensant aux parents qui ne savent pas lire les mots dans les carnets « pas de 2 pièces, pas de collants, pas de ceinture, pas de chaussures compliquées BORDEL ! »

Mireille était triste. Alors, j’ai fait une grenouille à Mireille.

Y’en a, pour faire diversion, ils meublent en parlant.

Moi, je dis « tu veux une grenouille ? Une grenouille qui saute en plus hein ? »

3 fois sur 4, l’enfant se calme direct et me prend pour Dieu.

J’ai fait une grenouille, on l’a même colorié (oui, j’ai des feutres aussi dans mon sac) et on lui a donné un nom.

Et puis la maîtresse est rentrée dans le vestiaire de pisse-in et m’a dit « ça vous dérange pas, je vous laisse aussi Gentiane, rapport que je crois bien qu’elle a de la fièvre »

Ca me dérange pas.

Gentiane n’a pas de la fièvre, hein. Gentiane se prend plutôt pour une chaudière. Gentiane est en maillot alors je lui propose de se rhabiller, avant qu’elle puisse se reposer.

Elle avait les pieds mouillés. Et elle m’a montrée ses collants.

BORDEL !

J’ai mis 108 ans pour les lui enfiler à peu près.. Je lui ai mis son Tshirt et l’ai allongée sur le banc. Ça va aller Gentiane, va…

AH non. En fait, vu comme elle pleure, en se tenant l’oreille, ça va plutôt moyen moins là.

Clapiotte me fait remarquer que j’aurai quand même pu être docteur, ça aurait été plus pratique quand même.

Merci Clapiotte pour cette participation.

Je voudrais bien demander à la maitresse si y’a pas un moyen de prévenir la maman de Gentiane, mais déjà, fallait que je trouve un moyen d’accéder aux bassins sans me faire plaquer par un maitre nageur psychopathe.

Au final, on a jugé qu’il y avait pas grand chose qu’on pouvait faire immédiatement, alors je suis retournée dans le vestiaire écouter les plaintes de Gentiane, les remarques de Clapiotte et les sauts de grenouille en papier.

« Tu veux une grenouille ? Je vais te faire une grenouille. Elle saute en plus ma grenouille. Tu vas voir. »

On l’a appelée Otite La grenouille. Elle a eu le mérite de faire passer les 10 dernières minutes de façon un peu plus douce pour tout le monde.

J’ai dû retourner dans le vestiaire des garçons.

J’ai compris que j’aurais peut-être dû y passer 5 minutes avant histoire de dé-tirbouchonner les pantalons et remettre les Tshirts dans le bon sens.

J’ai sécher des cheveux à grandes frictions de serviette, j’ai retrouvé un slip et sauvé un bonnet de bain. J’ai dit à Kevin que non, c’est bon, la danse, c’était pas nécessaire.

On a repris le car.

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©Agnieszka Bladzik

J’ai rattaché des ceintures.

J’ai vu une place à côté d’une petite fille et lui ai demandé la permission de m’assoir à côté d’elle.

Elle m’a souri et m’a répondu :

« Oh oui Madame. Tu peux t’assoir. Viens. J’ai des choses à te raconter. »

Elle s’est tournée vers la vitre et a acquiescé : « hein on a des trucs à lui raconter à la dame ».

Et elle et son ami imaginaire m’ont fait une grande thèse à propos du sac de piscine qui ne fermait pas.

La maîtresse m’a remerciée.

Je suis rentrée.

J’avais pas mes clés.

En attendant de pouvoir les retrouver, j’ai fait un détour par la pharmacie.

« En 500 l’Efferalgan ? »

« Non. 1000. Donnez moi plutôt du 1000 »

 

 

 

14 réflexions sur « Le jour où j’ai voulu être allergique au chlore »

    1. Les yeux de Clapiotte me suppliant « mais maman, parfois tu travailles quand tu veux, tu pourrais, TOI, venir nous accompagner » (limite elle disais « toi la meilleure des maman et tous les autres sont des cons qui font GENRE mais qui s’en foutent d’accompagner leur lardon même UNE FOIS »)

      Du coup j’ai dit oui.
      Hein.
      Bon.
      Voilà.

    2. Min yndlingskaffe er en latte lavet med 2/3 almindelige bønner og 1/3 chokolatecherry-bønner fra Kronen i Aalborg. Det skal helst være min mand som brygger, så den kan indtages lige her i sofaen.Laura

  1. mais euh .. il y a des enfants qui vont à la piscine et restent dans le vestiaire ? mais euh (bis) pourquoi ne peuvent ils pas squatter une autre classe genre ?
    je dis ça, je dis rien ….

    1. en fait, A LA BASE, il ne devait y avoir QUE Clapiotte hein (puisque j’etais là tout ca, bon, en vrai, j’aurai dû la laisser a l’ecole, mais bon… bref, je savais pas)
      Les autres se sont greffées sans que ce soit prévu

  2. l’an prochain si je veux que ma fille aille à la piscine il faudra que je passe une habilitation (déjà vu comme je suis nulle dans l’eau pas sûre que je l’ai) pour l’accompagner à chaque séance …mais là comment dire, je ne suis plus très sûre après avoir lu ton billet : )

  3. Ohhh myyyy godddd!
    Et bien je penserai à toi mardi prochain. .. car j’accompagne mon Poupounou et sa classe de CP à la PISCINE ! Youhouhouuuuu

  4. Ben moi je suis docteur mais sans mes instruments et ordo,dans le vestiaire,j’aurais pas fait grand chose de plus pour la petite tu sais!
    Sinon je reconnais tout à fait ma fille dans la 3e categorie: »mais où est passée ma culotte? Tiens j’avais un gilet bleu? » Et du coup je pense aux pauvres parents qui accompagnent et je me marre
    Malheureusement je peux jamais accompagner cette année,car quand je bosse pas je garde le petit frère…

  5. Et oui ! Ma première classe : 20 CP et le directeur qui me dit : c’est bon! Tu n’as pas besoin de parent accompagnateur. Youpi et comment je fais pour me changer après… Bref, des anecdotes de sorties, j’en ai des tas en tant que maîtresse à raconter. Bien qu’en classe, on s’ennuie pas non plus !
    Merci pour cette maîtresse car il nous faut bien des accompagnateurs pour faire nos sorties !!!

  6. Coucou M’dame !
    Bon, je suis morte de rire … mes gremlins sont en CP cette année, et la première sortie piscine est prévue dans 4 ou 5 semaines … et je ne me suis pas proposée, pour une fois, d’abord parce que je frôle déjà la crise cardiaque avec les miens à la piscine, alors, avec ceux des autres … mais ça me fait penser que je dois acheter des bonnets de bain pour ma marmaille !
    Bises et courage pour tout le reste, la poisse va bien finir par aller coller aux basques de quelqu’un d’autre !

  7. On putain que j’ai ri (pardon !)
    Je crois que mon Rikiki est du genre Kévin…
    Ma frangine a trouvé la parade, elle envoi ma mère accompagner les sorties, en ce moment pour mon choubidou neveu c’est patinoire. Et figure toi que les accompagnateurs ne sont pas collés aux vestiaires, ils sont sur la glace !! Je voudrais être une mouche pour voir ça .

  8. Ah Ben c’est a peu près comme ça que ça se passe à chaque séance chez nous Et moi je suis atsem.. Donc je trouve que tu as pas mal assuré, car en général les mamans qui nous accompagnent ne m’aident pas beaucoup dans le vestiaire et se concentrent uniquement sur leur enfant sans tenir compte des autres.
    Moi je dis bravo et je t’emmène quand tu veux

  9. Alors moi je vous parle de l’autre côté de la force (celle des maîtresses) et franchement je dis merci aux courageux parents qui nous accompagnent aux séances piscine car sans eux on ne pourrait pas y aller (oui question sécurité d’encadrement tout ça , bref ). Oui c’est un moment difficile, mais gérer des enfants est toujours épuisant mais c’est tellement chouette quand vous voyez Ginette, qui n’avait jamais mis les pieds à la piscine avant et osait à peine frôler l’eau avec un orteil à la 1ère séance, au bout de la 10 ème séance s’élancer joyeusement dans le bassin…Là tu te dis ben ouais ça vaut le coup :-)
    Alors un grand grand merci aux parents sans qui on ne pourrait pas sortir de nos 4 murs de classe.

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