J’étais tranquille assise sur mes cuisses quand soudain….

Je passais jusque là un dimanche plutôt peinard où je m’octroyais une journée à ne rien faire sur mon canapé, en buvant des cafés devant un ou deux films (sachez que je viens de voir Cartel et que j’ai besoin, en plus d’une assistance psychologique, d’une explication de texte parce que j’ai pas tout bien compris).

Avant d’entamer un troisième film (je fais tout dans l’excès), je vadrouille sur Twitter « pour voir » (et pour oublier les dernières scènes du film).

Et je tombe sur ça.

scarlett johansson bikini

OUAIS.

Tu vois, j’ai craché mon café.

Pas parce que le truc date de 2012 et tourne encore aujourd’hui sur les réseaux.

Pas parce que je trouve qu’aller traquer la cellulite d’une star en vacances sur une plage est digne d’un pathétisme remarquable.

Pas parce que je suis choquée qu’une des femmes les plus sexy de la planète ait des défauts.

Ni même en réalisant que ce genre de commentaire mettait en lumière toute une troupe de connards pensant que le corps d’une femme était un genre de trophée perfectible à outrance sur lequel ils avaient un doit de jugement comme s’il était leur propriété.  Certainement juste histoire de justifier la consommation abusive de Sopalin au dessus de corps photoshopés en papier glacé, en plus !
La vraie vie devrait être comme dans les fantasmes d’après ceux là. Ce serait mieux. Ce serait plus beau. Ce serait parfait. Ce serait NORMAL.

Non.

J’ai craché mon café parce qu’au delà de ces constatations, je me suis entendue dire « ouf, finalement, c’est rassurant ».

Et que juste après, j’ai réalisé qu’avoir besoin d’être rassurée sur ma propre apparence n’avait aucun sens.

Évidemment, on reste humain, on a tous besoin de se sentir exister dans le regard de l’autre, c’est la nature humaine qui veut ça, certainement, notre égo surdimensionné d’homo narcisius.

J’ai autour de moi suffisamment de gens qui m’aide à avoir confiance en moi, et pourtant, je me dis « ouf » quand je vois Scarlett Johannsson en bikini.

Parce que je vais devoir enfiler le mien dans 15 jours et que j’en ai des suées. Parce que je ne vais pas à la piscine avec des potes pour éviter qu’ils voient « ça ». Parce que je n’aime pas mon corps au point de le comparer sans cesse, de le cacher souvent.

Je m’appelle Natacha, j’ai 34 ans dans 5 jours, je mesure 1m57 et je pèse 51Kg. J’ai eu 2 enfants et mon ventre en porte un large sourire, j’ai un vieux corps d’athlète mal entretenu par flemme et manque de temps, j’ai plusieurs cicatrices indélébiles un peu partout sur mon corps, souvenirs de ma vie qui passe et quand je m’épile j’en laisse toujours parce qu’à la fin ça me fait tellement mal que je lâche l’affaire, du coup je n’ai jamais la jambe parfaitement nickel.

Je ne suis pas moche, je ne suis pas grosse, je m’en sors plutôt bien et j’en suis consciente.

Et malgré ça je fais souffrir mon corps régulièrement pour tenter de le rendre mieux que ce que j’ai déjà.

Et malgré ça je me torture l’esprit en me dévalorisant régulièrement, pensant que ça fera de moi quelqu’un de mieux que ce que je ne suis déjà.

Parce que le jugement de ces gens là a finalement une importance, au fond.

Je m’appelle Natacha, et aujourd’hui, je décrète officiellement que je vais traiter mon corps avec l’indulgence qu’il mérite, que je vais traiter mon âme avec la bienveillance que je lui dois et que je vais traiter les cons avec le mépris qu’ils m’inspirent.

25 réflexions sur « J’étais tranquille assise sur mes cuisses quand soudain…. »

  1. Jolie fin ;)
    Je crois que je n’ai rien d’autres à ajouter, on est comme on est et prout aux kilos en trop (oui j’aime écrire des commentaires puérils et qui ne sert à rien mais c’est pas grave parce que c’est dimanche)

  2. C’est tres bien dit !!! Et si l’on s’attardait plutot sur ce que l’on aime chez soi ? On s’en porterait bien mieux !!! La bienveillance… Tout est la.

  3. C’est sage. Merci de nous rappeler qu’il vaut mieux commencer par s’apprécier.
    Une vie bien remplie, des expériences loufoques, des enfants, nous laissons des empreintes les uns sur les autres, aimons les et soyons indulgents.

  4. Quel sérieux et quelle sagesse !
    Une belle leçon pour nous toute ( ou presque)
    Être indulgente et tolérante il faudrait.
    Mais pas une raison pour se laisser aller quand même !
    Tout est dans la mesure!
    Enfin chacun fait ce qu’il veut après tout…

  5. Bonjour, je m’appelle Selky, 1m53, 50kg et je « déteste » mon corps tout autant qu’il est. Je ne suis pas moche, je ne suis pas grosse, mais je maltraite aussi on corps… Une thérapie de groupe…?

  6. « Je m’appelle Natacha, et aujourd’hui, je décrète officiellement que je vais traiter mon corps avec l’indulgence qu’il mérite, que je vais traiter mon âme avec la bienveillance que je lui dois et que je vais traiter les cons avec le mépris qu’ils m’inspirent. »

    Et bin t’sais quoi? Tu as bien raison : les stigmates de nos corps sont les médailles de la vie que nous devrions arborer avec fierté! Que l’on soit homme ou femme d’ailleurs (mais les hommes semblent –ou devrais-je dire semblais jusqu’ici– bénéficier d’une plus grande mansuétude à ce niveau, que ça soit vis à vis des poils qui blanchissent ou des rides par exemple). Cessons une bonne fois d’avoir honte de ce que nous sommes, et laissons les médisant avoir hontes de ce qu’ils auraient voulu être et ne seront jamais.

  7. Salut je suis Catherine, mère de 4 enfants et je ne supporte pas mon ventre… c’est à quelle heure la première séance de thérapie ? (on peut amener des oursons guimauve ?)

  8. Bonjour, je m’appelle Egali-mère, j’ai 44 ans, 2 enfants, je mesure 1 m 63 pour 56 kilos mais j’ai le corps en forme de bouteille de perrier comme on dit, ou poire alors 56 kilos sur moi, ça ne donne pas la même chose qu’un 56 kilos sur une femme qui a de longues jambes.
    J’ai martyrisé mon corps pendant plus de 15 ans avec tous les régimes de la terre en commençant par le biolight (une boisson à ingurgiter pendant 3 jours qui te vide, pardon pour les détails), l’hyperprotéïné, la soupe au choux, la diète pour rentrer dans un 36-38 et ne pas dépasser les 51 kilos, 53 kg étant le maximum autorisé.
    Aujourd’hui, je traîne encore mes complexes et un rejet d’une partie de mon corps.
    Alors je veux bien rejoindre votre groupe ;-)

  9. Ahah tout est dit ! Je dois me mettre en maillot dans une semaine, ça fait à peu près trois semaines que je recherche un maillot de bain mais impossible de trouver… Faut dire que la lumière des cabines et leurs miroirs à triple vue, ça aide pas ! Bon du coup j’opte pour un 1 pièce évidemment, j’ai laissé tomber le deux pièces même si la mode des grandes culottes de pin up rétro me fait de l’oeil.

    Et sinon, des fois je prend du recul et je me dis que je devrais arrêter de me focaliser sur mes gros genoux, ma cellulite, mon ventre mou et mes poignées d’amour (merci Little Jones, question amour elle s’accroche bien !). Oui je cumule en fait. Mais je me dis que j’ai quand même une tête sympa, un style sympa et un peu d’humour sympa.. ça aurait pu être pire !

    Mais en fait, je sais pas si vous avez remarqué mais il y a un engouement en ce moment sur les réseaux sociaux et les blogs pour tout les trucs minceur, le sport, les detox water, les défis squats, healthy food, tout ça… Y’a quand même une pression je trouve, une quête du corps tonique et ferme… Je ne sais quoi en penser (en fait si je sais mais ce sera le thème d’un prochain article sur mon blog ! shah leasing de ouf !)

  10. Je suis très (bien trop !) indulgente avec mon corps…Tu me connais IRL donc tu sais que Dodue me concernant n’est qu’un doux pléonasme. Nous ne sommes pas en conflit mon corps et moi..pourtant il faudrait que je trouve (retrouve) cette putain de motivation, d’étincelle pour rétablir un poids « convenable ». Pas pour le jugement de l’autre, ça (bizarrement ou pas) je me suis assis dessus (et vu l’ampleur de mon croupion..).
    Bref, je peux postuler pour le groupe.

  11. Comme tu l’a précisément expliqué, tu as eu 2 enfants, ton corps porte les stigmates de ton parcours, je retrouve ma femme en lisant mesdames vos commentaires, je la retrouve physiquement et dans l’état d’esprit, sachez effectivement qu’au de là du regard des autres, ce qui compte plus ou moins par période pour vous, en ce qui nous concerne nous n’en sommes plus là, car avec ces femmes à la plastique quasi parfaite ou ces jeunes minettes au corps encore préservé, nous savons faire la part des choses, certes vous aimeriez que nous vous regardions avec les yeux de nos et vos vingt ans, vous aimeriez également plaire en tant que « body », mais l’homme le sage, celui qui vous appréciera pour « vous » dans votre intégralité, préférera le bénéfice de l’ivresse du parfum au bénéfice du « contenant »!

    Voilà, j’ai pensé que l’avis d’un homme de 44 ans qui parcours régulièrement les articles de « Natacha » pouvait aussi partager un avis sur le sujet.

    Bises ,

  12. Après t avoir lue, je vais essayer de méditer pour être plus indigente envers moi. Mais la route est longue …vu qu’avec les années je le suis de moins en moins!
    Et juste de t’écrire ce comm me met les larmes aux yeux! Vilaine prise de conscience refoulée !
    Donc à bas la société de l apparence et du jeunisme et vive la beauté du coeur :!
    Mais oui tu l as bien compris je voudrais vivre dans un monde de bisounours ;)parce qu en plus dans ce monde on ne vieillit jamais nah !^^ « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil « ♪ ;)

  13. J’exècre ces journaleux de merde qui se délectent à traquer les pipoles pour montrer ce qu’ils ont d’humain : leurs soit-disants « défauts ». En infligeant cela à nos regards (parfois) un peu mous et (souvent) voyeurs, on tend à nous faire croire que ces pipoles sont finalement pleines de faiblesses, finalement comme nous, quoi. Mais qu’on leur/nous foute la paix, bon sang !!

    Sinon, la thérapie de groupe, la motivation collective, ya que ça de vrai…
    Et pourtant, deux fois Weight Watchers – sans compter toutes les autres tentatives pour atteindre mais surtout conserver un poids et une silhouette « standard » – n’y auront pas suffit…
    J’ai 42 ans, eu un enfant, mesure 1,73m et pèse beaucoup trop.
    J’oscille, j’alterne entre la colère de me voir comme ça, et une sorte de fausse bienveillance du « après tout, ceux à qui ça ne plait pas, z’ont qu’à pas regarder »- c’est vrai, au fond, je ne suis pas malade, même en bonne santé…
    Mais chaque fois, chaque matin où je crise de ne pas savoir comment m’habiller, de me dire que je ne vais ressembler à rien, je me demande pourquoi ma colère n’est pas suffisante à me faire réagir. Peut-etre parce que je me suis auto-anesthésiée avec ma bienveillance, qui me fait un bon alibi pour ne pas me sentir en danger : pas de danger pour ma santé car même si je suis aux limites du raisonnable, je ne les ai pas franchies; pas de danger dans le regard de mon amoureux, qui me désire encore avec mes plis et mes bourrelets… pas de danger non plus car il y a des habits grande taille et que je peux encore trouver à m’habiller…
    Alors l’indulgence envers moi-même, ok, mais jusqu’à quel point ??
    La thérapie a commencé…

  14. Bonjour,
    Votre article m’a conquise. Il me remonte le moral, moi qui souffre d’un complexe d’infériorité en permanence. Merci et bonne journée.

  15. Ce que j’aimerais un jour traiter le mien avec indulgence et me regarder avec bienveillance… oui mais voilà je m’appelle Sandrine, j’ai 42 ans et je n’y arrive toujours pas. Moi qui pensais qu’avec l’âge on devenait un peu moins con à ce sujet là… peut être qu’à 50 ans … ;-)

  16. Bel article! En voyant la photo je me suis dit « euh? c’est ça qu’ils appellent ‘hell’? » Le commentaire est vraiment honteux. Mais comme toi, je me suis dit que ça me consolait… Difficile pour beaucoup d’entre nous d’être bien dans notre corps, même quand au final pas grand chose ne cloche. Depuis l’adolescence je suis complexée. Avant c’était mes lunettes de myope, mon nez bossu. Maintenant c’est ça plus la culotte de cheval. :D En ce moment je fais un petit régime post accouchement pour retrouver mon poids d’avant (encore 3 kg, allez on y croit) et j’espère qu’après ça je vais me rendre compte que je devrais être un peu plus indulgente avec moi-même. Après tout, j’ai la chance d’avoir un chéri et des enfants qui m’aiment comme je suis, alors je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas faire pareil.

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