Le raté de la bonne mère

Quand N°1 est rentré à l’école, il avait déjà 3 ans passé, il était propre, il était prêt, et puis de toute façon, je bossais en entreprise, alors pas le choix, il a été directement mis devant le fait accompli: école, cantine, couchette et nounou à 16h30.

Tout s’était très bien passé.

Néanmoins, j’ai eu beaucoup plus de doutes avec Clapiotte.

Elle est rentrée en septembre, encore loin d’avoir 3 ans. Elle n’était pas encore propre (loin s’en faut), elle avait l’habitude de faire de longues siestes à la maison et pour couronner le tout, aujourd’hui, je bosse depuis la maison.

La solution était toute trouvée: en tant que bonne mère un peu stressée par son enfant qui lui échappe un peu trop vite, la décision était prise: on allait procéder en douceur.

D’abord, des matinées.

Clapiotte a adoré se rendre à l’école en même temps que son frère, un rien de fierté pétillait dans son regard pendant les trajets du matin et leur étreinte devant les escaliers qui séparaient la maternelle et la primaire me faisait fondre mon cœur de mère en chamallow.

Après quelques temps sans accident, j’ai décidé de lui faire faire la sieste à l’école, la date fatidique de son inscription à la cantine approchant, il fallait bien s’y mettre.

Une fois de plus, en douceur, elle a dormi et s’est amusée, comme tous les autres, au final.

C’est quand même le must de pouvoir se permettre une adaptation en douceur comme ça, la maitresse était ravie, tout allait très bien dans la meilleur des mondes.

j’étais à deux doigts quand même…..

Octobre.

Clapiotte est inscrite pour 3 jours par semaine à la cantine, mais je décide de lui faire démarrer, une fois de plus, par petits pas, elle n’ira donc que jeudi et vendredi, ce qui me laissera le temps de lui expliquer tout ce qui va se passer dans les prochains jours.

Oui, un enfant, on le prévient, on prend des pincettes, on ne joue pas avec sa sensibilité, on ne lui fait pas des coups de Trafalgar sans prévenir.

Aujourd’hui, 11h20, me voilà grimpant les marches menant à la classe de Clapiotte. Une classe remplie de petites têtes ravies de voir leurs parents les sauver de ce monde cruel.

Mais point de Clapiotte.

La maitresse me regarde d’un air étonné:

« Mais… Mme Cranemou, votre fille était inscrite dès aujourd’hui, elle est partie avec les autres, vous la récupérerez  à 16h30. au revoir »

Je suis repartie terrorisée à l’idée que cette petite fille que je couve et protège depuis le 4 septembre soit au milieu de cette cohue sans même avoir été prévenue, sans un mot, sans RIEN. A l’ancienne.

Sur le retour, sans enfant, au milieu de tous ces parents couverts de baisers baveux de retrouvailles, j’aperçois ma fille au loin, rigolant de bon cœur avec ses copains, en route pour la cantine, fière et heureuse.

Moralité: se prendre la tête avec ses enfants, c’est une perte de temps.

Je suis allée boire un café en terrasse pour mûrir cette réflexion, en bonne mère boulet que je suis.

18 réflexions sur « Le raté de la bonne mère »

  1. Je suis exactement pareil.
    C’est dingue comme on se bouffe les tripes pour rien!
    Heureusement que tu as aperçu Clapiotte!

  2. Je suis morte de rire !!! voilà voilà voilà…. bon, ben ça c’est fait… à mon avis, tu peux direct tenter le coup du pensionnat, sans la prévenir, ça passera comme une lettre à la poste !!!!!! pis ça te laissera plus de temps libre aussi !!!

  3. On les surprotège nos petits bouts (mais euh, c’est qu’ils sont tout petits aussi, hein, non ?)

    Il y a quinze jours, mon adorable belle-mère m’a fait comprendre très gentiment que je maternais beaucoup Monsieur Ouistiti et au lieu d’être offusquée, je me suis rendue compte qu’elle n’avait pas vraiement tort…

    Depuis, j’essaie de progresser moi-même pour qu’au final il soit plus autonome lui, mais c’est difficile (pour moi !!!)

    C’est un très bel acte manqué de maman que tu as réalisé aujourd’hui, bravo au nom de toutes les bonnes mères que nous sommes ! :)

  4. Eh bien si elle est si à l’aise maintenant c’est peut être aussi parce qu’elle a toujours su qu’elle avait maman derrière elle pour veiller sur elle, pour la consoler, pour l’accompagner et lui laisser le temps :) Bravo maman, tu l’as bien mérité ton café terrasse :)

  5. Alors, je témoigne non en tant que maman mais en tant que maîtresse : les enfants s’adaptent sauf exception (car il y a toujours un exception) beaucoup plus vite qu’on le croit… d’ailleurs, j’ai un souci avec une maman qui n’arrive pas à se séparer de son enfant le matin. du coup, cet enfant a tous les matins un gros chagrin parce que la maman traîne à la laisser… d’ailleurs, j’aime dire que je suis la méchante de service qui sépare maman et enfant !!!

  6. J’ai retrouvé le mien à la cantine hier… il n’ jamais été question qu’il y aille avant ma reprise… je ne sais pas pourquoi il y est allé et la maitresse non plus…
    Je prends ça comme une critique par rapport à la bouffe que je lui sers ;-)

  7. Héhé…comme quoi, on réfléchit trop et on veut trop anticiper… Des fois, quand j’oublie quelque chose pour ma fille (poupée pour dormir ou autre objet repère), qu’elle n’est pas prévenue d’une situation à venir ou autre, je me dis que c’est bien, car cela lui permet de découvrir l’imprévu, à sa façon et de l’appréhender dès maintenant…

    En tout cas trop forte la Clapiotte !

  8. Avant la rentrée, on discutais avec une maman des mérites comparés de nos rejetons qui rentraient en PS. Elle était franchement inquiète (maman au foyer avec fille unique qui se plaisait à dire qu’elle était le bébé de sa maman) et ne comptait mettre la puce que le matin. Moi, maman fanfaronne (« mon fils est habitué à être avec d’autres enfants et va adorer l’école ») tentait de la rassurer. Bilan : sa puce court le matin pour aller à l’école, y reste la journée et fréquente même le centre aéré. Le mien est très heureux, va en courant à l’école, ne veut pas la quitter mais a attiré notre attention ses derniers temps car son papa lui manquait. Avec les enfants, on ne peut vraimet tout prévoir …

  9. Ah ah très belle leçon pour les mamans angoissées!Moi aussi j’ai fait en douceur cette année: ma fille est déjà en MS mais on a déménagé, elle n’a plus sa nounou qui la connaissait depuis ses 3 mois etc… donc je l’ai inscrite progressivement à la cantine aussi. Et elle a réussi à me dire que c’était meilleur à la cantine et qu’elle voulait plus rentrer manger avec moi!Snif… Résultat: je vais la mettre 2j/ semaine si c’est comme ça!

  10. A voté, M’dame Boulet ! Et tu chantes, aussi ? A part quand tu ponds un oeuf ?
    T’as bien de la chance qu’elle le prenne comme ça, ta petiote … et puis, de toute façon, les gônes, ça a l’esprit de contradiction, quand tu te fais du soucis, ils s’en fichent, mais le truc auquel tu n’avais pas pensé, eux, ils trouveront un truc à y redire !
    Bises !

  11. chouette si elle rigolait mais attention le contre coup ca arrive après! genre les premières semaines c’est la fête et puis après !!!
    C’est vrai que l’on se prend la tête, ca dépend du caractère de chacun de nos enfants, avoir eu une maman à la maison des mois et des mois et tout d’un coup boum mon fils ca l’avait perturbé l’année dernière (en moyenne section pourtant, ecole-cantine-sieste-garderie jusqu’à 18h30)- il me parle encore de la cantine comme le mal.
    hé du coup t’as pas les enfants dans les pattes 3 jours par semaine ?

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