Plaie ouverte

Selon une croyance ancestrale, » être parent, tu vas voir, c’est que du bonheur ».

J’aimerai que cette phrase soit passible d’un emprisonnent à vie avec petites tortures quotidiennes en sus.

Sans rire, faire miroiter ne serait-ce qu’un instant à des futurs parents qu’ils vont prendre leur pied chaque jour de leur existence en compagnie de leur descendance, c’est l’équivalent du Père-Noël: une grosse déception à la clé. Vous me direz qu’on a tous cru au Père-Noël et qu’on n’est pas tous devenus tueur en série. Certes.

Depuis qu’on est parent, et plus précisément, depuis que je suis mère, j’ai vécu des moments géniaux, doux, drôles, tendres, émouvants, joyeux, remplis de bonheur.

Plein.

vraiment.

Et puis il y a eu ces jours où j’ai eu envie de tout plaquer tant les cris inconsolables me faisait perdre la raison, des envies de défenestration aussi, parfois.

Le manque de sommeil m’a fait devenir exécrable, je n’aime pas vraiment donné le bain et les sorties au parc pour faire la mère sympa c’est vraiment pas mon truc. Non, tout n’est pas rose.

Mais par dessus tout, il y a la maladie infantile. Cette vicieuse, perfide et sournoise catin.

Les premières fois, ca nous tortille l’estomac, on a le poil qui se hérisse en entendant geindre notre petit bout de nous, on se sent vide et inutile quand même les câlins ne suffisent plus. Les nuits sont courtes, les yeux sont cernés, la tension est palpable.

Et puis certains s’y font.

Moi non. Il faut dire que mes enfants font des trucs rarement communs, parce que voyez vous, sans ça, on aurait une vie un peu trop pépère.

Depuis vendredi dernier, Clapiotte a eu 4 jours de fièvre, 2 jours de plaques-boutons de partout, 5 jours d’angine, un appétit d’anorexique. Et puis un truc à ne pas uriner pendant 24h aussi.
Elle a peu dormi, elle a râlé sans interruption.

J’ai eu mal pour elle, j’ai été inquiète et je l’avoue, oui, de temps en temps, j’avais juste envie de lui dire de la fermer tellement j’étais épuisée. Mais une bonne mère ne fait pas ça. Une bonne mère prend sur elle et encaisse sans sourciller. Je ne peux plus faire ça. je ne peux plus parce que quand l’angoisse se fait trop forte, je suis tétanisée et j’ai envie de respirer, de tout lâcher, d’envoyer tout le monde balader, de ne plus faire comme si ça me glissait dessus. Ça ne glisse plus. Et mes enfants sont tellement forts pour faire des trucs pas communs que j’en suis toujours à me demander comment ça va évoluer.

Bref, aujourd’hui, ça va mieux, je l’ai même mise à la crèche pour tout dire, mais même si les maladies infantiles s’espacent de plus en plus avec le temps, je sors vraiment épuisée moralement de ces étapes.

D’ailleurs, cette semaine, à ma visite annuelle chez la gynéco, avec Clapiotte qui me tenait la main, vu qu’elle n’a pas été à la crèche, mon docteur m’a demandé en jetant un regard attendri sur Clapiotte: « Vous pensez faire un troisième bientôt? »

J’ai ri. Nerveusement, mais j’ai bien ri.

Un troisième tour pour tenter encore des expériences médicales passionnantes. NO WAY!

Rappelez moi d’adopter un hamster si l’envie d’un troisième me titille!


La pharmacie du quartier où ils vont bientot me demander de participer au loyer tellement j’y passe du temps
Et sinon, je confirme qu’internet quand on s’inquiète, c’est de la merde (oui, à ce point là!).

 

 

 

 

 

45 réflexions sur « Plaie ouverte »

  1. J’ai !!!!! Mais j’ai ri !!!!!!! Et pas nerveusement :)
    Je me reconnais en bien dasn ton récit. Même si les miens de ne font pas de trucs rares. Rien que des maladies banales de l’enfant.
    Sauf que mes chéris d’amour de bébés sont toujours hyper synchro pour faire les choses.
    Synchro avec les vacances.
    Synchro avec un long week-end qui s’annonce TREEEEES calme
    Synchro l’un avec l’autre histoire de ne pas dormir du tout du tout du tout…

    Un 3eme ? Euh….. Même pas un hamster !

  2. Oh oui, on l’a tous entendue cette phrase « être parent, tu vas voir, c’est que du bonheur » ! Je ne sais pas à quoi pensent les gens qui nous la disent !!! Personnellement je dis les choses telles qu’elles sont : parfois ce n’est que du bonheur, parfois c’est l’enfer et on veut tout envoyer balader !
    Bon rétablissement à ta Clapiotte !!!

  3. Tu crois que quand ceux qui nous disent qu’être parent c’est que du bonheur, ils veulent juste se sentir moins seuls dans leur galère ?
    Contente de lire que clapiotte va mieux.

  4. Tiens Tilùciole est en plein dans la fièvre/boutons/angines/je dors pas de la nuit…

    Et pourtant je rêve d’un 3eme… Nan mais j’dois être maso, c’est pas possible !!!! :P

  5. T’inquiete pas ton article va faire écho chez beaucoup d’entre nous ! J’ai le souvenir d’un samedi matin ou l’homme m’a réveillée au moment où il partait travailler pour me dire « y’a du boulot, y’en a un qui a vomi partout dans son lit et dans la chambre ». Samedi matin à 7h30, quoi ! J’ai tout récuré, j’y ai passé la matinée et j’en ai pleuré de rage. Oui parfois moi aussi j’ai envie de prendre l’air et de penser à autre chose !

  6. Courage, c’est le bout du tunnel qui arrive avec ce week-end !!
    Du repos, les maladies qui s’en vont et c’est parti pour un été serein…
    Méthode coué !

  7. C’est étonnant, mais j’ai renoncé à avoir un troisième enfant pour les même raisons. Je suis épuisé nerveusement après chaque maladie. Ceci dit les miens n’ont pas fait des choses très rares comme tu le décris dans l’article de l’an dernier.
    Mon ainé a eu les ganglions du cou enflés tout l’hiver ( sans explication jusqu’à ce jour)
    Le petit a longtemps marché de travers, j’étais persuadé que quelque chose clochait ( en fait non, il court droit a présent). Bref je m’angoisse énormément …

    1. mais c’est à l’interieur de nous je crois, on peut pas s’en empecher…
      et puis apres si on regarde, on se trouve nunuche parce qu’ils vont bien…
      La vie….

  8. Ce qui est bien en lisant ce genre d’article c’est qu’on se sent moins seule avec ses angoisses…ce que est moins rassurant c’est de voir que même quand les enfants grandissent et qu’on a plusieurs enfants on n’en devient pas forcément plus serein…parfois je me demande quand est-ce qu’on peut souffler un peu et se dire « là ça va »!

    1. tu crois qu’on peut? je pense qu’on apprend à vivre avec.. Ceci dit, on n’est pas toutes des angoissées, ou alors pas au même degré…
      Esperons qu’avec le temps….

  9. Faut venir en Bretagne, il doit y avoir un truc dans l’air iodé qui tue les maladies (ou alors mes enfants avaient vraiment tout choppé en banlieue parisienne…). Bonjour à ton pharmacien.

  10. j aime ton parler vrai! élever un enfant est loin d être aussi simple et idyllique qu on voudrait le faire croire ! certaines personnes se plaisent à dire que chez elles il n y a jamais de soucis à gérer les situations difficiles! mais bien sûr !!!
    avec la multiplication des médias, les langues se sont déliées et je pense que les mamans se sentent moins seules et anormales quand elles n en peuvent plus!mais une chose est certaine l ‘amour met en général vite en parenthèse les moments difficiles, pour passer à quelque chose de plus heureux! (sans que toutefois on oublie totalement! et un petit bobo peut raviver les blessures )

    1. Dès que tout rentre dans l’ordre, on a vite fait d’oublier… D’où ma supplication: rappelez moi les liens vers ces articles si je projette d’agrandir la famille!!! ;)

  11. faut prendre des actions dans ta pharmacie. Bon courage c’est toujours inquiétant de ne pas savoir ce qui va se passer après.

    1. je ne cesse de me dire que « finalement, c’est toujours bizarre mais que c’est jamais trop grave »… mais bon, en fait, ca marche pas comme ca les angoisses maternelles hein???

  12. Pas de hamster !!!!!!!! ça couine toute la nuit, c’est presque pire que de la marmaille!

    Merci pour l’article, on est toutes pareilles! Sauf, que quand je le dis haut et fort qu’avoir un gosse, ce n’est pas que du bonheur, j’ai tjs l’impression que les gens me prennent pour un mère indigne… mais je revendique ce statut!

    Pleins de bonnes choses pour Clapiotte! Repose-toi bien ce week end.

  13. euh tu ferais du bouche à bouche avec un macaroni à un hamster?? nan mé ho NO WAY cette bestiole !
    Sinon, contente de lire que ta Clapiote va mieux, que toi tu souffles..
    Que du bonheur.. mon cul oui!

    D.

  14. Le pharmacien te remercie bien pour ta participation à la location de sa villa de vacances !!

  15. c’est tellement vrai! les séjour à l’hopital où tu tilt complet parce qu’ils trouvent toujours rien et que ton mome plein même plus tellement, il ne sait plus où il en est le pauvre… boooouuu ça me rappelle tellement de trucs!
    heureusement avec les années ça va en diminuant et tu peux ENFIN reprévoir des trucs les week-end, jours fériés et vacances (jours privilégiés par les enfants pour être malade de préférence de truc bizarre!!)
    allez courage!!
    dors surtout!!!!!!

  16. Oh que tu as bien raison concernant les maladies !!! Bien que jusqu’ici nous avions été épargnés par les maladies rares… mais nous avons vécu il y a peu un séjour de 4 jours à l’hôpital pour une mononucléose alors que mon grand n’a que 3 ans et demi (et non l’âge de l’adolescence). Prendre sur soi alors que son enfant a un masque à oxygène et une énorme perfusion (à mes yeux) et qu’il nous paraît bien fragile dans un lit d’hôpital…Rester calme alors qu’on panique totalement à l’intérieur de soi et qu’on imagine déjà le pire…Ne pas essayer de prendre sa température toutes les 5 minutes pour ne pas revivre ça… Bref, les joies d’être parent !!!

  17. Je comprends complètement
    Moi je débute dans mon rôle de mère, bébé n’a que 6 mois et pour tout dire il n’est pas très « chiant »; mais du coup, je supporte moins les pleurs ou les chouinements car il est tout le temps joyeux, oui je sais j’ai de la chance.
    J’ai peur car je pense que je vais réagir comme toi et je vais culpabiliser à mort de ressentir comme toi ces choses qu’une mère ne devrait pas; mais on est humaine « bordel » et je pense qu’après tout on s’en fiche des autres mais c’est pas facile…
    Et pour le côté internet, c’est 2000% vrai, pourtant je ne peux m’empêcher d’aller voir! Mais c’est nul car on trouve tjs des trucs qui sont plus grave que ce qu’on peut avoir… grrrr il faut vraiment arrêter!!! lol
    Merci en tous cas ton petit récit m’a fait du bien ;)

  18. c ‘est la merde ces maladies,je psychotte facilement aussi et sors épuisé d’épisodes maladifs des enfants.
    Cela dit je remarque que parfois on tombe sur des mamans qui n’ont pas vraiment le même sens de la psycho tte que nous
    Genre mon ex collègue et gérante avec son mari de sa société et accessoirement mère de 4 enfants (oui oui!4) quand je lui dis que ‘jai senti le passage de 1 à 2 enfants ( ben oui quoi moins de temps, je m’inquiète pour 1 puis 2 enfants) m’a répondu
    « bah non moi j’ai pas senti, juste le passage de 0 à 1 puis non »
    1 ou 4 même combat pas d’inquiétude ..la vie est zen .
    Comme quoi ca dépend vachement de notre capacité d’encaissement!

  19. Je confirme, pas de hamster, plutôt une plante verte, du type tropicale increvable.
    Et internet, c’est vraiment la m**** quand ils sont malades, vaut mieux un bon coup de fil au médecin. J’ai tenté lors d’un gros gros pépin de santé pour Choupinette. Pas d’internet et ben on se sent beaucoup mieux. Il faudrait juste que les médecins songent à ne pas zapper l’option « psy » et « communiquons pour un mieux être » dans leurs études, parce que ça, ça pousse vraiment à aller sur internet !
    Et tout à fait d’accord avec crisprolls, nous sommes inégales devant la vie en générale et nos progénitures en particulier. Certaines ont 6 enfants et les gèrent les doigts dans le nez, d’autres en ont un et sont noyées dans un verre d’eau. J’aurais tendance à croire que finalement, si on est partante, plus y en a, plus certaines choses se simplifient et moins on se prend la tête. (ce que l’on n’imaginait absolument pas en en ayant un… Que celle qui n’a jamais pris sa douche à 14h parce qu’elle avait pas le temps avant pour son premier lève la main !)
    Bon ficus à toutes !

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