Un bébé à la carte s’il vous plait, avec une paille.

Je ne suis pas quelqu’un qui peut se vanter d’être à fond dans le bio et le naturel, que ce soit en rapport avec ma nourriture, ma façon de consommer ou l’éducation de mes enfants, je prends ce qu’il m’arrange de prendre, laissant de côté les choses que je trouve trop contraignantes, trop bobo, trop engagée, trop chères (aussi, avouons le), trop « trop ».

Je suis donc souvent la dernière à m’indigner devant un progrès concernant nos greffons.

Que cette révolution soit intéressante pour moi ou que je la trouve absurde, peu importe, je me dis qu’elle sera certainement intéressante pour une autre. Par exemple, dans mon cas, j’aimerai que la science me confectionne un nouvel utérus qui ne se déchire pas comme du papier crépon quand on y fait grandir un gosse à l’intérieur. Pour une autre, j’imagine qu’elle aimerait que la science fasse en sorte que tomber enceinte ne soit pas l’affaire d’une dizaine d’années mais de quelques mois.

Je ne suis personne pour dire où devrait s’arrêter cette science. Au fond de moi, je suis même admirative de voir à quel point le progrès permet de belles choses.

Mais il y a toujours cette voix qui me tapote l’épaule, me susurrant ces mots doux: « Si la nature a fait en sorte que ton utérus te lâche, il y a peut être une raison ».

Trancher entre une pseudo-croyance mystique du destin ou une envie folle de profiter des progrès de notre époque, comment trouver le juste milieu?

Du coup, je ne suis que questionnement quand on vient me dire qu’il est possible de choisir le sexe d’un enfant, que l’utérus artificiel existera certainement bientôt, que peut être, un jour, on me proposera même la couleur de ses yeux, à cet enfant.

Il y a des progrès dont l’intérêt me saute aux yeux.  Je vois l’intérêt de trouver les solutions nécessaires à la survie de grands-prématurés, au bien-être de la mère, je vois l’intérêt d’offrir aux couples ayant des soucis de fertilité une chance de fonder une famille. Je vois l’intérêt de toutes ces machines qui ont permis à mes deux enfants et à moi-même de nous en sortir sans soucis majeur. De l’intérêt dans le bien être, dans la survie, dans l’éviction des drames familiaux, oui, je le vois.

En revanche, l’interêt de réussir l’exploit de féconder une femme de 66 ans et de la voir accoucher de jumeaux quelques mois plus tard, non, je ne le vois pas. je suis bien heureuse que tout ce petit monde aille bien et en aucun cas je ne doute de l’amour qu’auront ces deux enfants.

Simplement, depuis une heure que j’ai lu cette news, je n’arrive pas à saisir. Ni ce qui est passé par la tête de cette femme au moment X où elle a pris cette décision égoïste, ni dans la tête du médecin qui l’a aidé.
Biensûr, je connais ce sentiment de vouloir un bébé, de donner la vie, de ressentir toutes ces émotions. Biensûr, je peux comprendre que le monsieur en blouse blanche ne voit pas plus loin que son porte-billets en plaqué-or.
Mais non. Je ne pourrai jamais me résoudre à ce genre de comportement irresponsable parce que malgré tout le bien que je pense de la science et de ses avancées formidables, je ne peux pas admettre que l’Homme se prenne pour un Dieu par simple besoin de flatter son égo et de prouver sa supériorité, en en profitant pour trouver un nouveau moyen de se remplir les poches grâce à de riches fous désespérés.

Non.

Je ne comprends pas.
Et je suis bien triste et honteuse de nous voir encore une fois défier et piétiner cette nature qui ne ne voulait que du bien.

 

19 réflexions sur « Un bébé à la carte s’il vous plait, avec une paille. »

  1. comme je suis d’accord avec toi
    je suis passée par la pma, alors les progres de cette médecine pour moi c hyper important
    mais je ne comprends pas que l’on puisse aller au dela: arrive a un certain age, on ne peut plus avoir d’enfants, c trop tard
    choisir le sexe (sauf pour eviter une maladie grave eventuellement) la couleur des yeux, c de trop
    laissons quand meme faire la nature, un minimum

  2. Je te comprend Natacha …. JE TROUVE QUE LE PIRE DANS CETTE HISTOIRE EST BIEN LE MÉDECIN DÉBILE QUI A FAIT ÇA …LA DÉTRESSE DE LA MAMAN ENCORE JE PEUX COMPRENDRE SI TANT EST QUE CE SOIT UNE VRAIE DÉTRESSE ET PAS UN DÉSIR DE PASSER DANS LE GUINESS DES RECORDS 2012 ….

  3. Tout à fait d’accord, j’avais fait un billet coup de gueule sur la maman de jumeaux à 67 ans en 2008, je n’ai pas vu cette nouvelle info, ça m’aurait mis dans un état… d’ailleurs celle dont je parle il me semble qu’elle est morte pas longtemps après, pov gosses… la science fiction finira par nous rattraper, on ne sera plus là pour le voir mais ça viendra…

  4. Oui, j’ai toujours pitié de ces enfants qui ont ce type de parents ! C’est toujours les enfants qui subissent les conséquences. Les parents peuvent choisir mais jamais les enfants !

  5. Je suis tout à fait d’accord avec toi.
    J’ai eu beaucoup de mal à avoir mon junior et aujourd’hui je ne peux plus avoir d’enfant naturellement. C’est terrible, c’est douloureux et ca me fait souffrir presque quotidiennement. Dans mon cas les progrès de la science et mon portefeuille ne peuvent pas m’aider.

    Je ne comprend pas le choix horriblement égoiste de faire ce genre de chose.
    Un enfant ce n’est pas un pull que l’on achète dans une boutique. C’est 20 à 30 ans d’amour, d’éducation, et d’accompagnement.

    A quoi bon faire des enfants si on ne peux rien faire avec eux, ni meme les voir grandir et s’épanouir. Et ces enfants que deviendrons t-ils lorsque si jeune ils perdront leur parents???

    Je suis choquée.

  6. Je n’ai pas lu la news mais oui c’est hyper choquant. Elle est largement plus âgée que ma mère qui est grand mère, je trouve ça vraiment pas normal. Mais d’un autre côté il faut croire que la nature considère que seules les mères sont nécessaires aux enfants pour les élever parce que les papas peuvent être papas naturellement bien tard… Ou alors la nature pense qu’il y aura toujours quelqu’un pour l’enfant car nous sommes solidaires (sic).

  7. Je suis complètement d’accord avec toi : je comprends que la science soutienne les familles qui en ont besoin (infertilité, grands prématurés et même enfants « médicaments » je n’aime pas le terme et seulement sous certaines conditions très strictes) mais permettre à des personnes, soyons honnêtes, âgées d’avoir des enfants « naturellement » c’est exagéré. Comment vont être élevés ces enfants ? Lorsqu’ils auront 10 ans, leur mère en aura 76, pourra t’elle courir après eux ? les disputer ? faire valoir son autorité ? sera t’elle toujours en pleine forme ?
    Je pense que sa situation soulève beaucoup de question qu’il aurait été bon de se poser avant !

    Kissous Cranemou, soigne ta grippe (ou ce que tu as) bien !

  8. On fait des enfants pour les accompagner dans la vie et non pour soit. Sera-t-elle toujours suffisament en bonne santé pour les aider à grandir ? A-t-elle pensé à leur bonheur ? Ca me révolte.
    Et je suis comme toi, je comprends encore moins le médecin. L’attrait sans doute d’avoir son nom dans les journaux. Et encore ? Comment peut on vouloir être associé à ça ?

  9. Tout à fait d’accord moi aussi. C’est assez absurde comme situation. Que va-t- advenir de ces pauvres enfants quand leur mère aura 80 piges !
    D’accord et mille fois d’accord de défier la nature pour la bonne cause, mais là, NON !

  10. Je partage ton point de vue : je comprends que le désir d’enfant soit très fort mais il faut avant tout songer à son avenir et à son bien-être. Il y a un temps pour nous !

  11. Tout est une question d’éthique.
    Je crois que ceux qui travaillent ds ces commissions ont la lourde tache d’établir les limites…
    Celles « dictées » par la société, l’individu… j’ignore comment on fait pour trouver une limite, réaliser qu’on va trop loin… Le temps passe & à chaque fois, on pousse les limites encore plus loin.
    Moi aussi cela me choque qu’une femme de 66 ans devienne mère… Les bornes st clairement dépassées à nos yeux….
    Bref, pas simple !

  12. Hello M’dame !
    Parfois, il y a du grand n’importe quoi … et puis, elle a pas fini d’en baver, avec des jumeaux à cet âge-là, parce que c’est crevant les premiers mois … déjà, mon frère et ma belle-soeur ont eu les leurs un an avant moi, ils avaient 35 et 36 ans, et ils étaient crevés tout le temps, y’a pas à dire, passé un certain seuil, on récupère moins vite … alors passé la soixantaine, je t’explique même pas …

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