L’instinct maternel ce traitre sans nom.

Je n’ai pas voulu, j’ai tenté de résister et de ne pas y aller, mais la tentation et la curiosité fût trop forte, j’ai zappé.
J’ai regardé l’émission sur le Burn Out et ces mères qui craquent sur la 6. Qui craquent littéralement.

Il y a quelques jours, je vous racontais ma rencontre avec N°1. Une rencontre difficile, une rencontre loin d’être. En regardant ces mères, je me suis rendue compte à quel point j’avais été chanceuse, à quel point nous avions touché du doigt le côté obscur de la maternité.

Je revendique souvent ici que la culpabilité DOIT passer son chemin, qu’il faut essayer de lutter contre la pression de la société et de l’image que devrait renvoyer une mère: l’épanouissement et la gestion d’un quotidien avec un air béa collé au visage.

Donner la vie et élever cet enfant est loin, très loin du conte de fée ue nous nous étions imaginés.
Dans la phrase « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants », vous noterez d’une part qu’on n’a jamais la suite de l’histoire, AVEC les enfants, donc, et qu’elle n’est pas « Ils eurent beaucoup d’enfants et vécurent heureux » non plus. Dommage, on aurait pu hurler à la publicité mensongère.

Je ne dis pas que le bonheur ne vient pas frapper à notre porte, mais je suis contre l’hypocrisie ambiante qui nous tombe dessus et avec laquelle nous sommes trop souvent obligée de jongler: « il faut faire bonne figure » ne fait plus partie de mon vocabulaire. En tout cas j’essaie de me mentir le moins possible.

Oui, les enfants, c’est super,  c’est un débordement de tout ce qui fait de nous des bonnes personnes. Mais c’est aussi un bouleversement que nous ne sommes pas toutes prêtes à assumer, quand nous serons tour à tour assaillies de doutes, de questionnements, d’émotions contradictoires et d’angoisses récurrentes, ce ne sont pas ceux qui nous assommerons de leur principes personnels et subjectifs qui viendront nous tendre la main, non, ceux là se contenteront de nous garder la tête sous l’eau.

Je ne vais pas répéter ce qui a pu se dire pendant cette émission, vous pourrez à votre guise vous faire une idée en regardant un replay.

Je souhaitais juste revenir dire encore une fois à quel point il faut arrêter de se mettre la barre si haut quand on devient mère. Qu’il faut être consciente de nos failles et que ce n’est pas grave. Et que jamais, mais alors JAMAIS il ne devrait être question de douter de nous en tant que personne, qu’il existe des gens doués de sensibilité et de talent pour rétablir en nous les vérités qui nous échappent.

J’ai bien en horreur de prodiguer des conseils en tant que mère mais en dehors de problèmes pathologiques graves, les solutions existent et cela commence aussi par arrêter de croire que nous sommes surhumaines.

Avant de déraper, regardons les, nos enfants, ont-ils besoin d’une mère qui s’esquinte à être toujours plus ou juste d’une mère avec un sourire et un baiser guérisseur dans la poche?

29 réflexions sur « L’instinct maternel ce traitre sans nom. »

  1. Je comptais sur toi pour un résumé de l’émission !
    Je vois fleurir sur FB des tonnes de statuts différents concernant cette émission, mais je n’y ai pas accès !!!!
    En tous les cas, cela a mis le coeur en vrac chez tout le monde !

    1. Bah désolée, alors, je ne résume pas vraiment, je fais juste une constatation ;)
      Tu peux pas avoir le replay en Inde? Peut etre sur Youtube….

  2. J’ai regardé l’émission aussi et elle m’a bouleversé. Je me suis rendu compte que la barrière est mince et que l’on peut vite basculer de l’autre côté selon les différents facteurs de la vie. Je partage ton point de vue, être mère c’est faire le bonheur de son enfant sans pour autant être la perfection dans tous les domaines. Il faut prendre le temps de vivre et laisser nos enfants grandir sereinement.

  3. Pareil je ne peux pas voir cette émission étant à l’étranger mais ce résumé ne donne pas envie ! Non nous ne sommes pas des supers mamans, en tous cas pas moi ! Souvent besoin d’aide, souvent désemparée, désarmée… non ce n’est pas « que du bonheur », beaucoup certe, mais pas que !

    1. non non, c’est pas un résumé ;)
      Mais l’emission en soi donnait envie de se pendre, en fait ;)
      le « c’est que du bonheur » devrait etre prohibé, ca serait déjà un bon début :)

  4. Moi j’ai du mal avec cette histoire de « il y a tellement de pression pour être une mère parfaite ! ». Mais oùùù ? Dans les magazines ? A la télé ? Sur les forums ? Mais faut arrêter les gens, prendre du recul, c’est pas la vie ça…

    1. Le soucis est là. Toi, moi et j’espere plein d’autres avons cette capacité à avoir assez de confiance pour prendre le recul nécessaire. D’autres pas du tout.
      La pression d’être « bonne » (huhu) en tout, que ce soit mere, femme, employée, cuisinière, sportive, avoir un corps nickel. Les femmes se foutent la pression toutes seules, entre elles, comme des grandes. Et oui, la télé, les magazines n’aident pas.
      comme je dis plus haut la phrase « c’est que du bonheur » devrait etre prohibé, à la base. parce qu’on nous fait trop miroiter le bon côté de la maternité. Parce que trop nombreuses sont celles qui se fixent des objectifs (SI, je te jure que ca existe, et c’est flippant) et qui, forcément, tombent de haut.

      Pour ne pas tomber de si haut et avoir l’impression de tout gâcher, de tout raté (parce que ce sont des sentiments qu’on retrouve fréquemment dans une DPP), il faudrait commencer par assumer une seule vérité: « on fera ce qu’on peut »

  5. Je suis d’accord avec Babypop. Il faut arrêter avec ça. La vie, avec ou sans enfants, c’est parfois dur, parfois magique, parfois ennuyant, etc…Parler des difficultés, oui. Ca aide à les surmonter, à se sentir moins seule. Mais non à cette approche voyeuriste qui veut faire du sensationnel avec tout. Et il ne faut pas confondre difficultés passagères liées à la fatigue avec pathologie.

    1. J’ai tenté de ne pas regardé cette emission pour ces mêmes raisons, mais à force de voir du tweet et des commentaires sur Facebook, la curiosité (ET le voyeurisme) ont été plus fort.
      c’était voyeuriste. J’ai appris le nom de plusieurs pathologies. j’ai vu des souffrances, j’ai vu des monstruosités et oui, j’ai vu des nanas qui auraient pu peut etre moins sombrer si seulement elles avaient évité de se foutre une pression idiote sur leur rôle de mère.

  6. moi j’ai regardé l’emission de bout en bout et je n’ai pas eu le sentiment de voyeurisme, plutot le besoin de metrte le doigt sur qqch de vrai, que j’ai moi même vécu, mais qui est tabou « etre mère, ce n’est pas le pays des bisounours dès la naissance »! on est lachées, du jour au lendemain, sans formation, et si très souvent tout roule, il arrive aussi que pa la pression, par la fatigue (ou par ma connasse de belle mère) on ne se sente pas à la hauteur, on commence à flancher et on ait droit à « arrete de te laisser alller aussi, bouge toi, ce n’est pas compliqué » et on sombre, plus ou moins profond, plus ou moins fort selon le soutien que l’on a… j’ai autour de moi beaucoup de jeunes mamans « parfaites » qui font un 36 dès le lendemain de la naissance, qui nous racontent que tout est génial, se lever 20 fois par nuit elles adorent, bébé qui vomit dessus, c’est super,… et qui au final vont se taper une dépression phénoménale le jour ou leur maman ne sera plus là pour leur tenir la main, le jour ou le mari sera absent deux jours de suite ou bien à la ménopause… c’est comme ça, il faut arréter de se voiler la face, non, tout n’est pas rose, mais tout n’est pas gris non plus… ;)

  7. Etre mère c’est le boulot le plus dur au monde (père aussi hein!). Ce sont parfois les autres qui te foute une étiquette hâtive de mère « comme çi comme ça ».Perso je ne vise pas la perfection, le bien être de mes loulous me suffira !

  8. Je suis entraîn de sortir d’une dépression du post-partum et c’est long et difficile, pourtant j’étais suivie depuis la clinique + sous antidépresseurs. Je peux vous assurer que je me suis bien reconnue dans l’émission de M6 et je suis persuadée qu’au début, j’aurais probablement pu avoir la même réaction que cette femme qui a jeté son fils si je n’avais pas été si bien entourée. Bref, tout ça pour dire que ces femmes ont besoin d’aide concrète et que leur dire « arrête de te mettre la pression, ça sert à rien, ça met encore plus la pression! »

  9. je ne dis pas qu’il faut le dire à la naissance, je dis qu’il faut le dire TOUT le temps. Dire à une future mère d’arrêter tout de suite de croire que ce sera parfait, lui dire ce qui l’attend vraiment, à quel point ça va la chambouler.

    je parle d’anticiper des déceptions, des rancoeurs, des envies de tout envoyer bouler en disant que tout ça arrivera sûrement, que nos principes voleront en éclats et que tOUTES les mères t passent. Les autres mentent.
    Voilà ce que je dis et je continuerai de dire que ça ne peut être mauvais.

  10. Ton article m’a fait sourire et je trouve que tu as terriblement raison. Un enfant est heureux parce qu’il a une mère heureuse. Alors cessons de nous culpabiliser sans cesse ! Je te conseille la lecture du livre de Libby Purves « Comment ne pas être une mère parfaite ». C’est dit avec beaucoup d’humour et on ressort de cette lecture avec une conscience beaucoup plus légère ! Bonne journée

  11. C’est clair, et dernierement je me suis gentiment accrochée avec une « connaissance » par facebook interposé… alors qu’on parlait de déni de grossesse (que j’ai eu), et d’avortement (qu’elle ne conçoit pas, huhu) par rapport à mon vécu, je tentais de lui expliquais qu’etre maman, c’était avant tout accepter de ne pas etre infaillible, parce qu’on n’est pas parfaite, et meme inconsciemment, on peut faire du mal à nos enfants (une parole de trop suite à la fatigue, ne pas le rattraper par étourderie alors qu’il perd l’équilibre…)…
    Ce à quoi cette SUPER maman m’a répondu « je serai INCAPABLE de faire du mal à mes enfants, je les aime trop »

    çà m’a fait doucettement sourire, parce qu’encore une qui est trop sure d’elle, et meme si je ne lui souhaite pas, qui risque de déchanter si un jour, elle n’est pas au top niveau!

  12. Il est bien ton article dis donc. Fait moi penser à le relire quand elle sera née… :) (j’ai craqué aussi, j’ai regardé l’émission).

  13. Je n’ai pas regardé l’émission !!! Pas trop envie de regarder la télé… Toutefois, je voulais réagir sur la pression que l’on ressent et qui ne vient pas toujours des médias mais de son propre entourage. Entre les remarques des uns et des autres, c’est clair que je ne passe pas pour la mère-épouse parfaite…Tant pis mais le plus important est que j’arrive à être heureuse et disponible pour mes enfants.
    L’année dernière, ma grossesse a été très dure à vivre pour plein de raisons et j’ai été arrêtée 2 mois avant mon congé de maternité.J’ai un peu envoyé paître gentiment les gens qui me disaient que mon fils allait chez sa nounou alors que j’étais à la maison. Honnêtement, j’ai apprécié d’être un peu tranquille à la maison car avec les nuits qu’il nous faisait passées, mon diabète gestationnel et son suivi hebdomadaire, mon baby blues., mes rdv..j’avais besoin de calme et de repos. Et puis le médecin m’avait arrêté pour me reposer et mon fils n’était pas vraiment reposant à cet époque (peut-être sentait-il mon mal-être ???).
    Voilà, j’ai un peu dévié du sujet mais cette histoire de pression, je la ressens régulièrement même dans mon travail de maîtresse (où je vois des mamans parfois au bout du rouleau).

  14. Bonjour,
    Je reviens sur votre article qui est fort intéressant, malheureusement je pense que nous avons cette vision de notre rôle de mère bien plus tard. J’ai vécu moi même une arrivée en « fanfare » de ma lillyputienne. Comme beaucoup, je me suis mise une pression énorme. Maison impect, role de mère, role de femme, role d’épouse ok, mais un MAIS excistait. Et gros, je n’aime pas cette vie ou je dois rester pimpante, avoir un sourire à 100% parce que j’étais comme ça avant, et surtout ou est cet fichu instinct maternel, dont tout le monde parle. J’ai cet enfant a coté de moi mais rien de rien je ne recens rien. Je le nourris parce qu’il le faut quand il pleure je pleure.
    J’ai la chance d’avoir un mari formidable, sans tabou. Et oui pas facile de dire que vous n’aimez pas cet enfant. Et surtout il m’a fait prendre conscience que je devais être moi même m’épanouir avec cette lillyputienne que je trouve si belle dans ses jolies tenues. Rien et perdu, une semaine après lors d’un de ses plus beaux sourires, j’ai pris conscience que je l’aimais mais je ne vous dis pas l’état de la barraque. Ca ne ressemblez à rien (surtout pas à avant) mais ma vie avait changé, JE SUIS UNE MAMAN HEUREUSE QUI NE VEUT PAS SE TUER A FAIRE SEMBLANT MAIS JUSTE S’OCCUPER DE SON ENFANT, le reste vient après si on a la force si on en a envie. Et le premier qui m’a fait une réflexion sur ma maison (et oui on voit un haussement de sourcil) je lui ai donné le balai avec un joli sourire à 100% comme on sait si bien le faire.
    Tout ca pour dire, qu’il ne devrait pas y avoir de burn out, nous sommes adultes et savons nos limites. Et avec du recul, nous savons comment faire pour changer les choses.

  15. Bonjour, pourriez-vous me préciser svp de quelle émission il s’agit ? J’ai moi même vécu une grave ddp et tout ce qui concerne ce sujet m’intéresse.
    Merci d’avance ;-)
    Croccinelle

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