Et quand on est mort on revient quand?

N°1 est un angoissé. C’est sa nature, et sa naissance en catastrophe n’a rien aidé. Je l’ai porté en moi avec une multitude d’angoisses. Je l’ai hurlé quand on me l’a arraché. J’ai pensé le perdre. Je l’ai retrouvé. Nous avons tenté de renouer mais ça a été long, une chose c’était brisé à ce moment là.

Depuis ce jour, je vis avec le doute que tout ce bonheur peut m’être enlevé en un tintement de scalpel.

Et dans mon égoisme, j’ai transmis ces angoisses à mon fils.

Je crois.

Même si je pense aussi qu’il est à un âge où les questions se bousculent, entre rêve et réalité, je ne peux m’enlever de la tête qu’il est aussi comme ça à cause de moi.

Donc, depuis quelques semaines, dès qu’un truc le chiffonne, on y va de la bonne crise d’angoisse au moment de dormir.

Quand j’étais petite, je forcais ma mère à me dire « à demain ». Ca me tranquilisait, ma mère ne pouvait pas me dire à demain si elle pensait ne pas être là au petit matin. Pire, je me disais qu’au pire, si elle avait décidé de partir, ça la ferait culpabiliser.

N°1, dans un autre registre, m’appelle, pleure, tremble. Radical. On est obligé de se vautrer sur le canapé, et là, je lui fais cracher le morceau.

« Vous allez mourir? »
« Quand on meurt, on se réveille quand? »
« On meurt que vieux? »
« Les enfants peuvent mourir aussi? »

ARGH

Je ne peux pas lui mentir, c’est impossible de mentir à propos de la mort, cette fouine.

Pour l’instant, il ne fait ça que quand son papa sort et qu’on se retrouve tous les trois avec Clapiotte.

Je ne sais franchement pas comme lui répondre que par la vérité, et les livres qu’on trouve parlent en géléral du décès de Papy ou de Toto le vieux chien.

Je ne trouve rien qui soit adapté à mon sensible N°1 et qui parle de la mort, en soi, comme faisant partie de la vie quoi.

Si vous avez une expérience à ce sujet ou de bons livres illustrés, j’adorerai que vous veniez partager ici, pour m’aider un peu, mais surtout aider N°1 et peut etre plein d’autres petits angoissés…


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37 réflexions sur « Et quand on est mort on revient quand? »

  1. Coucou !
    Ici je leur dis la vérité. C’est super dur, mais j’explique ensuite qu’on ne sait pas ce qui se passe, je parle de toutes les croyances liées à la mort :
    – certains pensent qu’on va au paradis
    – d’autres dans les étoiles
    – d’autres qu’on retrouve tous les gens qu’on aimait bien et qui sont morts
    – d’autres qu’on revient réincarné en un homme, ou un animal
    – d’autres pensent qu’il ne se passe rien aussi.

    Bisous.

  2. alors moi j’ai découvert un chouette livre à ce sujet, car depuis quelques mois ça trotte aussi dans la tête des Cacahuètes… les questions fusent, toutes plus complexes les unes que les autres !
    Ma bibliothécaire m’avait donc conseillé « Aurevoir Mr Blaireau »
    http://livre.fnac.com/a1219761/Susan-Varley-Au-revoir-blaireau
    un livre doux, tendre, qui te fout les frissons quand tu le racontes, mais bien fait ! Avec plein d’animaux, si tristes parce que leur ami Blaireau est mort. Mais ils décident alors de se souvenir des bons moments vécus avec lui… très poétique.
    Mes ptits avaient bien accroché…

  3. J’ai vécu ma première approche de la mort, enfant, par la mort d’un animal de compagnie.

    Je suis véto (et maman) et ce cas de figure me touche particulièrement. Je sais que de la manière dont un enfant vivra la mort de son animal de compagnie dépendra beaucoup de son approche de sa vie future.

    Je te mets un lien vers mon blog, j’y cite quelques livres pour enfants, que je conseille à mes clients lorsque je sais qu’il y a un jeune enfant dans la famille d’un de mes patients qui décède.J’espère que cela t’aidera.

    Bon courage!

    http://vetandthecity.wordpress.com/2011/11/04/expliquer-la-mort-de-lanimal-de-compagnie-a-un-enfant/

  4. *Petite angoissée comme n°1*
    A 20 ans, je suis comme lui dès que j’y pense… Crises d’angoisse…
    Et je crois que ça ne passera jamais parce que dans le fond, on finit tous par là, y a pas de moyens pour changer ça, alors on a beau me dire n’importe quoi pour me rassurer, ça ne changera pas.
    Oui on rigole pas aujourd’hui ! :-/

  5. j’avais noté des bouquins, je recherche ça. Au revoir M. blaireau c’est l’incontournable recommandé par les spécialistes de la petite enfance mais j’accroche pas des masses…

  6. Un petit com pour te faire partager mon expérience… J’avais 10 ans et mon frère 8 quand notre mère est décédée d’un cancer. Mon père ( qui ne s’en sentait pas capable à l’époque ) avait demandé à notre pédiatre de nous en parler. Elle nous a expliquer avec des mots simples, sans entrer dans les détails, que notre maman allait mourir. Et, avec le recul, je me dis que ça m’a aidé quand le moment est arrivé.
    Je n’ai pas encore ça a aborder avec Anaëlle car elle n’a que 11 mois mais je sais qu’un jour il le faudra.
    Les enfants comprennent beaucoup de choses.
    Si n°1 est très angoissé par ça, demande peut-être conseil à ton pédiatre ou ton généraliste sur la manière d’aborder ça…
    Voilà, désolée de ne pas pouvoir plus t’aider.

  7. J’ai perdu un proche très très jeune et ma mère m’a lu Au revoir M.Blaireau, c’est le livre qui m’a le plus aidé même si aujourd’hui j’ai encore du mal à voir la couverture dans la bibliothèque familiale ,car ce livre est malheureusement liés au drame de mon enfance.

  8. Merci pour cet article…
    Ma belle-mère qui était aussi la mamie chérie de mon chouchou de 4 ans nous a quittés il y a moins d’un mois de manière très brutale… J’ai essayé de trouver des mots pour expliquer ça, (Mamie est partie dans les étoiles, tout ça…) mais je ne suis pas sûre que ça ait fonctionné… Je dois accoucher dans 2 mois et donc être hospitalisée, j’ai très peur que mon grand fasse l’amalgame, bref c’est dur dur comme sujet… Donc encore merci ainsi qu’à tes lectrices et leurs conseils avisés…

    1. la visite de petite mort de kitty crowther
      si la mamie est morte de maladie ça pourrait l’apaisait un peu :
      c’est l’histoire d’un enfant atteint d’une maladie incurable qui n’a pas peur de voir la mort lui rendre visite car elle est petite comme elle et ne lui fait pas peur au contraire

  9. Pour mon concours de prof, j ai bosse un an sur un mémoire qui s intitulait  » aborder la mort, appréhender la vie » ouais, pas joie comme sujet, mais ça émanait au départ d une demande d un gamin angoisse. Je me suis plongée dans ce projet de toute mon âme, avec tout mon cœur…et mes formateurs voulaient même que je continue et que j en fasse une thèse ( ça c est pour me la raconter que je l écris) bon, j étais trop faineante pour ça mais je me suis quand même constitue une bonne bibliographie sur le sujet. D ailleurs, je dois écrire une série d article pour les vendredis intellos la dessus. Je te mettrai les liens si ça t intéresse. Je recherche ce soir la biblio enfants si tu en as toujours besoin, et adultes si tu veux en voir plus. La je suis à l ecole( meut nan, ça va, j ai écrit une tartine mais j ai pas de gosses sous la responsabilité, oh!

  10. Il y a aussi le livre

    « un noeuf à mon mouchoir  » qui parle de la difficulté d’un petit garçon a accepté la mort de son grand père , tout le livre tourne autour du souvenir que le petit garçon garde de son papy avec le mouchoir rouge de ce dernier, qui sert de fil conducteur à l’histoire .

    Cela traite très bien du réconfort que peuvetn trouver les enfants à la mort d’un proche en chérissant le souvenir de celui ci.

    Il y en a également un autre « la visite de petite mort  » de kitty crowther qui aborde la mort à la suite d’une maladie en en parlant comme d’une délivrance .

    Pour mon fil j’ai choisi ces 2 livres pour lui apprendre à mieux appréhender l’idée de la mort quand son papy est décédé à la suite d’un long cancer (il as souffert pendant des années et en l’espace de 6 mois il a perdu plus de 25 kilos …..
    Et comme on allait le voir tous les week end on l’a vu s’afflaiblir au fil des semaines )

    Voila j’espère que ces livres t’aideront à aborder le thème de la mort en « rassurant  » (je sais ce n’est pas vraiment le bon mot ) ton fil pour qu’il la voit moins comme une horrible fatalité angoissante mais parfois comme une libération , l’aboutissement d’une vie et / ou le passage du flambeau à la génération suivante

  11. Salut Cranemou!
    S’il n’a connu aucun décès récemment, je pense que les livres sur le deuil ne sont pas forcément la meilleure idée, pour moi ce qui lui fait peur c’est le concept de mort et de séparation (puisque si j’ai bien compris c’est quand son papa disparaît qu’il angoisse).

    voilà un lien vers une réponse de Marcel Rufo sur ce sujet, pour lui il faut amener l’enfant à comprendre le concept de la mort (on ne fait que passer) et dédramatiser cette idée, enfin, il le fait mieux que moi, c’est là :
    http://www.france5.fr/allo-rufo/index-fr.php?page=dossier&dossier=2903

    pas facile d’être maman!

  12. Tu sais, TiBiscuit n’a pas eu une naissance compliquée, bon ok il m’a vu pleurer quand il avait 4 ans quand il était très malade et ce jour là je lui ai dit que j’avais peur de le perdre, qu’il devait manger pour reprendre des forces…
    Bref, TiBiscuit est aussi un angoissé. Il a peur de beaucoup de choses, surtout la nuit.
    Il pose beaucoup de questions sur la mort et comme ces 2 dernières années, ma grand-mère est décédé, le chien de mes parents est mort et ma meilleure amie a perdu son bébé à 6 mois de grossesse, forcément nous avons eu beaucoup de discussion sur la mort.
    Comme nous croyons en Dieu, notre discours est orienté, mais nous ne cachons rien.
    Oui les enfants peuvent mourir. Nous en avons parlé quand la petite fille de 7 ans est morte après avoir été enlevée il y a quelques mois.
    La mort n’est pas tabou chez nous.
    Par contre, Chupa, 6 ans, a du mal à nous croire quand on dit qu’après la mort, on ne revient pas.
    Ils croient en la réincarnation ;)

  13. L’angoisse ça ne part pas ! Il faut juste arrivé à la dompter. Désolée pas d’idée de bouquin sur la mort mais si j’en croise lors de mes balades, je penserais à te faire passer !
    Le mien aussi , il est assez angoiss&é, logique avec une mère comme moi en ce moment, il veut savoir où sont les gens. Si le papa n’est pas là, il va poser la question toutes les deux minutes… bref rien de dramatique mais un peu soulant !
    Bon week-end
    Steph

  14. Bonjour !

    Sujet très difficile à aborder avec les enfants. Petite fille de tout juste 4 ans en parle depuis plusieurs mois déjà, il y a eu des décès dont elle a entendu parler mais pas de proches. Le seul proche qu’elle a perdu c’est la petite chienne de papi et mamie. On a donc expliqué la maladie, l’absence de force, la montée dans les étoiles (d’ailleurs nous avons l’étoile de petite chienne que nous regardons certains soirs). Elle pose beaucoup de questions : quand, pourquoi… Nous avons abordé la logique de l’âge, du repos et surtout des gens qui restent dans notre coeur et que l’on peut revoir dans nos rêves car dans les rêves tout est possible. Un jour elle a eu un mot très joli : quand on est mort il y a de la magie et on monte au ciel et on se repose sur une étoile. Dans mon entourage il y a eu le décès d’une maman de 2 enfants en bas âge cet été, je lui en ai parlé, j’ai expliqué que parfois on mourrait plus jeune, des enfants aussi, mais ça n’arrive pas souvent. Je l’ai rassuré en lui disant que même si papa ou maman mourrait elle ne serait jamais seule il y a les parents, les papis et mamies, les tontons et surtout celui qui est dans les étoiles nous regarde et aime et nous on rêve de lui.
    Voilà comment je me débrouille, enfin comment on se débrouille depuis toutes ses questions à notre petite mère. Je pense qu’il faut le faire comme on le sent, demande-toi peut-être ce que tu aurais aimé qu’on te dise quand tu étais petite…

    Bon Courage et belles discussions avec toute la famille

    L.

    ps : allez pour sourire, « maman tu peux faire un effort stp ? quel effort ma chérie ? tu peux me faire un petit frère pour que je m’ennuie pas ? » mignon, non ?! on a donc attaqué sur « comment on fait les bébés » !

  15. Cerise n’a qie 4 ans mais c’est super dur depuis que le frère de mon mari est décédé ily a deux mois … elle en parle tout le temps ! ou quand on s’y attend le moins en voiture « oh j’ai vu Tonton dans le ciel » etc. pas facile !

  16. Maya (5 ans) est une petite angoissée.. L’autre soir, impossible pour elle de dormir. Elle pensait à la mort, avait envie de pleurer..
    Je l’ai prise avec moi, lui ai dit que de parler de ce qui lui faisait peur, ça aidait et je lui ai lu un livre pour lui changer les idées aussi..
    Cela dit, elle pose pas mal de questions et on essait de répondre le plus honnêtement possible.
    en ce moment, c’est aussi la religion, le paradis etc.. On est pas vraiment croyant, difficile de lui expliquer tout ça!
    Bon courage!

  17. Cacahuète a aussi eu sa phase question existentielle sur la mort (pas particulièrement du à des angoisses). Comme toi j’ai répondu à toutes ses questions sans aller au delà de celles-ci et en disant la vérité. J’ai essaye de lui expliquer les diverse croyances autours de le mort.
    Un livres!, » Au revoir M. blaireau », emprunté à la bibli, un bon début de réponse.

  18. l’angoisse de la mort
    une angoisse terrible
    l’edition alice jeunesse
    dans la collection : histoires comme ca trouve les mots justes

    ou es tu parti ?
    on va ou quand on est mort ?

  19. Même type de souci rencontré chez minette de 7 ans, un peu sensible de nature mais surtout au moment où elle traversait des difficultés autres qui la fragilisaient (sans rapport direct avec la mort…les enfants sont curieux…). J’ai trouvé une bonne ressource dans « Lili a peur de la mort » (série des Max et Lili). Curieusement, on a du le lire une fois ou deux, elle l’a ensuite lu toute seule.

  20. Merci de cet article et des références qui sont données pour le livres. Ma belle mère est en stade terminal d’un put*** de cancer et selon les médecins il ne lui reste que max 6 mois. On va devoir aborder le sujet avec mon qd qui a 3ans1/2. Pour le moment on lui a dit que gd mère est très malade et qu’elle a un gros bobo dans la tête qui la fait souffrir.
    Je vais essayer de trouver certains des ouvrages cités ici pour les avoir sous le coude au moment venu si les mots nous manquent.
    Merci encore.

  21. moi aussi, c’est quelque chose qui me fait encore peur, beaucoup de décès dans la famille coup sur coup, la maladie qui intervient, et là je cogite
    le plus difficile c’est quand j’ai dû l’annoncer à mon petit frère, on avait 10 de différence, mais je me suis lancée avec mes mots à moi, la croyance qu’ils sont dans les étoiles, qui ne sont plus là, qu’on ne peut plus les voir, mais qu’il reste dans nos coeurs, qu’on peut leur parler si on a envie de leur dire quelque chose et qu’eux ils nous voient aussi qu’ils veillent sur nous et que là-haut, il n’y a plus de soucis…
    et par lasuite, c’est toujours à moi que mon petit frère venait me poser des questions, mais j’en parlai aussi à ma maman pour avoir son avis et de l’aide

    j’ai eu le titre d’un livre mais je ne l’ai pas encore acheté :s
    « lucie est partie » de Sébastien Loth

    je sais pas si ça va vous aider

  22. Le livre « tout change tout le temps » dont je parle ici: http://lladilettante.wordpress.com/2011/12/29/petites-histoires-pour-petits-enfants/
    En parle avec délicatesse, mais que de ça. C’est un fil continue de la vie, la mort en fait partie.

    J’ai comme toi fait le constat de ne trouver que des livres parlant aux enfants de la morts de papi et compagnie, l’année dernière, mon fils a perdu sa petite soeur. On a eu aucun support.

  23. Je ne pouvais pas ne pas commenter…
    Lorsque le papa de mes grands est décédé, nous avons tous été reçus par une excellente psy d’une cellule spécialisée.
    Elle s’est d’abord adressée à Willow , ma trois ans, avec des mots très simples, elle a nommé la mort, la peine, les larmes.. Depuis nous avons pris le parti de lui dire que J est dans les étoiles, lorsqu’elle nous pose ( souvent) la question..
    Une chose très intéressante, elle nous a dit, à nous adultes, que l’on pouvait « mentir » à son enfant lorsque j’ai exprimé ma crainte que Willow vive dans la crainte de notre disparition brutale..
    A savoir lui dire: » non je ne vais pas mourir, je suis en bonne santé, tu vois? », ne pas entrer dans les détails, de dire que la mort peut être brutale, imprévisible…. Rassure ton bonhomme, pour le moment il n’a besoin que de ça…Après si il est confronté directement à la mort, tu sauras t’adapter, j’en suis certaine!!!!

  24. j’ai des croyances qui font que les explications de ce genre sont mieux acceptés et plus « facile » à vivre. pour les bouquins j’en ai aucune idée, comme toi j’en ai vu que sur les vieux , puis pas evident de parler de cela..bon courage à toi et à ton petit bonhomme

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