Le renoncement du parent ou la tragique réalité du mot « enfanter »

Alors que je couvais tant bien que mal mon premier fœtus, mes hormones -ces traitresses- me laissaient divaguer dans des pensées joyeuses remplies de sourire, de mots doux, de visages rayonnants et de bonheur ambiant. Cette euphorie quasi permanente m’octroyait le droit de croire que j’étais la plus jolie et la plus prête des mamans.

Loin de moi l’idée de vous faire avaler que j’étais super zen, non, un tas de choses me stressaient, mais bizarrement, je voyais ma vie avec ce futur bébé comme dans les pages d’un Elle famille: photoshopée.

Dans mon appartement tout blanc avec mes meubles design et ma déco minimaliste, je voyais déjà ramper cet enfant parfait dans une combinaison crème, un petit bonnet perché sur sa tête et un sourire scotché à ses lèvres.

Genre ça quoi.

Et puis, le bébé arrive.

Et tout s’effondre. Mêmes les hormones se font la malle pour nous laisser seules avec un vieux souvenirs d’une vie parfaite.

Dès le départ, on comprend qu’il va falloir avancer en faisant le deuil de nos idéaux parentaux:

Et puis au fils des jours, ça empire, le beau tapis moelleux du salon s’engorge de miettes, le canapé design sent le lait caillé. On a dû virer la belle commode pour y mettre le transat (moche) et le tapis d’éveil (moche) qui nous ruine la rétine à chaque coup d’oeil.

Bientôt, la belle chambre cosy préparée avec amour accueillera des personnages de dessins animés en plastique mou, les tons pastels seront anéantis par un amalgame de couleurs criardes, la lampe en papier aura été déchiquetée avec la minutie d’un chirurgien et on aura finalement enlevé le mobile en origami pour le remplacer par celui de tata Miche, plus aux goûts (de chiotte) de notre chérubin et qui ressasse une musique de biniou imitant les mouettes qui chantent la javanaise (publicité mensongère).

Dans la cuisine, un égouttoir à biberon qui trône là comme un furoncle. On l’avait pris pas trop cher en se disant qu’on le rangerait, mais non, en vrai, ça reste là pendant des années, parce qu’il y a toujours un biberon à égoutter. Je parle de la porte du frigo? Véritable fascination pour les anthropologues du XXIIIème siècle, métamorphosé par les vestiges de nos repas, fractions de la régions françaises, dinosaures bleus ou souvenir de nos dernières vacances à Pétaouschnock.

La chaise haute façon fauteuil de tétraplégique était tellement hideuse qu’on a fini par la dégager pour tenter le rehausseur pensant que ce serait plus discret. Raté. (et toujours moche).

Sérieusement? Ils ont des designers ces marques là?

On parle des super héros sur les fringues? On a lutté, même quand tata Miche ramenait un TShirt Spiderman, on disait: « pour la nuit » et puis on le mettait dans un coin du placard. Et un jour, on s’est entendu dire « un slip, c’est pas grave » et voilà comment chaussettes et slips à l’effigie d’un mec en collant luttent contre le crime tous les matins sur les fesses de mes enfants.

Je te parle des pare soleil Hello Kitty sur la belle berline de papa? (qu’il a enlever avant d’aller au boulot pendant trois semaines… puis… « s’y est fait »)

Peu importe le héros, ça reste vilain.


En devenant parent, vous avez regressez sur quoi, chez vous?

Si vous en êtes là, envoyez un SMS au 0911 et tapez Help:

 

16 réflexions sur « Le renoncement du parent ou la tragique réalité du mot « enfanter » »

  1. je suis bien d’accord avec toi!, sur mon plan de travail dans la cuisine il y a un coin spécial biberon et lait en poudre, le salon ressemble plus à une salle de jeux avec des caisses transparentes pour ranger le foutoir, la poussette traine au milieu de la pièce. et la chaise haute et le rehausseur trône aussi dans la cuisine! sans parler de la voiture avec les 2 sièges auto qui condamnent la banquette arrière et les pares soleil « hello kitty » pour le coup. et la salle de bain avec le magnifique tapis de bain pour pas glisser dans la baignoire et la tonne de jeux sur le rebord! et les toilettes?? des pots et des réducteurs flashis et encombrants (comme tout le matériel nécessaire aux petits finalement!).

  2. Ah ah ah la coup du slip Spidermann, ça me rappelle une anecdote: quand j’ai acheté les premier slip Spiderman à Pollux, 3 ans, ila montré son slip à tout le monde dans la rue, les magasins…. Il tirait dessus en disant « gad maman elle m’a acheté des slips Spiderman! »…

    C’es à partir de ce moment là que j’ai régressé…

  3. J’aurais voulu laisser un commentaire mais là j’ai mes deux loulous collés à mes bras qui s’exclament : « ho Oui-Oui ! Ho Hello Kitty ! Ho des jolis dessins, qui c’est qui a fait les desssins ? Je veux faire des dessins !!!! Ouiiiii des dessins, des dessins… » Bon bein je te laisse alors : j’ai dessin (peut être à ce soir ?)

  4. J’entends encore ma chère et tendre jurer qu’elle ne laissera pas l’espace commun être envahi par les jouets ou autres.
    Là, junior a 4 ans et demi, et à ma gauche, le petit canapé cosy qui est là pour la déco est une réplique du Hangar 49 sur Tatooine (mais si, mesdames, vous la connaissez aussi, cette planète), le buffet XVIIIe contient des paniers en osier qui contiennent petites voitures, boites de playmobil, chalet en bois du jura…, et l’espace derrière le grand canapé sert de garage pour les camions de pompiers/poubelle/travaux/benne/tracteurs grandeur presque nature…

    Sans parler du bureau qui est également le support du circuit de train lego et de la chambre dudit junior, qui est la mer des caraïbes à elle toute seul, avec les habits de Jack Sparrow à la patère, le tapis bleu qui est devenu l’océan, et trois (oui, trois) bateaux de pirates qui tentent de se l’approprier…

    L’âge aidant, la puériculture s’est progressivement effacée, les réducteurs de WC, ces immondes anneaux bleu ciel, ont disparu, reste encore qques biberons dans l’égouttoir à vaisselle, mais le rythme de leur utilisation commence à décroître.

  5. c’est tellement vrai! je trouve ça dingue à quel point on change d’avis aussi rapidement quand on a des enfants!

  6. au début c est la chambre du bébé qui est décorée façon bébé puis peu à peu c est la maison entière !et la contagion est insidieuse!
    en fait ce sont les parents qui habitent chez leurs enfants et non l inverse ;)

  7. Tu me fais bien rire ! Non parce que chez moi, c’est pas comme ça du tout hein ? Tu me crois ?
    Là, je suis en vacances mais bon, à côté de moi, il y a le fameux rehausseur aux couleurs discrètes et son bonhomme souriant sur le dossier (il est moins moche que celui que tu as en photo mais bon,on se comprend) et le salon… le quoi ?… ça ressemble à un magasin de jouets un soir d’inventaire ! MA-GNI-FI-QUE !

  8. Devenir parent, c’est se métamorphoser & métamorphoser notre appart !
    Mais j’aime que mon salon ait son coin salle de jeux, qu’il y ait une hideuse chaise haute rose à notre table de salle à manger… Cela me rappelle la présence de ma gnome :)

  9. Moi, d’abord, j’imaginais pas que ça serait le paradis, donc j’ai plutôt eu de bonnes surprises. Et comme j’étais déjà bordélique AVANT bébé, ben après ya juste eu DAVANTAGE de bordel. Quasi sans douleur.

  10. ça rassure on est tous pareil…
    chez moi (ou chez eux d’ailleurs car j’ai plus l’impression d’être chez moi lol) j’ai des salles de jeux partout dans mon salon dans la cuisine, dans les salle de bains leur chambre (ça c’est normal) mais alors leur salle de jeux (la vrai) bein non elle est rangé ils y vont jamais grrrrrrrrrrr
    biberon dans la cuisine tjs la table a langer (ma derniere a 4 ans) faut pas l’enlever elle aime y passer après le bain… et j’en passe la liste est trop longue.
    mais bon ils mettent de l’ambiance ^^

  11. Les pare soleil Cars sur la voiture de monsieur. Les duplo. Le parc rempli de jouets dans le salon. La mini chaise rouge en plastique à côté de notre table design. Pfiou.

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