Ce que j’aurai pu être…

Les déménagements sont souvent synonymes de grand tri, on redécouvre des choses gardées depuis des années dans des cartons et qui finissent inévitablement à la benne. Il y a aussi des petits trésors qu’on avait gardé, et on se replonge dedans, le temps d’une (longue) pause, entre les cartons.

J’ai gardé la quasi totalité de mes agendas du lycée, dans lesquels mes amis m’avaient laissé des petits messages, dans lesquels j’avais gribouillé des dessins et des noms de garçons dont je ne me rappelle même plus la tête acnéique.

J’ai retrouvé aussi les « petits mots » qu’on se faisait passer en cours, les délires d’ados, les amourettes, les conspirations entre copines… tout m’est revenu à l’esprit en relisant ces bouts de papiers pliés en quinze, glissés sous les tables, à l’insu (croyait-on) du prof de philo ou de maths.

Et puis je me suis replongée dans mon livret scolaire.

Dans mes souvenirs, j’ai été une bonne élève jusqu’à ma Seconde. Cette Seconde que j’ai absolument voulu redoubler parce que je voulais passer un bac scientifique et pas littéraire, rongée par l’envie de faire plaisir à mes parents. « Littéraire, ça n’aboutira à rien ».

Dans la réalité, j’étais une excellente élève, dans toutes les matières littéraires, justement. Les langues étaient une deuxième nature, j’adorais passer de longs moments, seule, dans les couloirs du CDI, à faire des recherches pour mes commentaires composés, mes dissertations, Victor Hugo était de loin mon petit chouchou, j’avais des carnets remplis de notes et de citations philosophiques. Tous mes bulletins parlent d’une élève intelligente, motivée, intéressée bien qu’un peu timide oralement. Les professeurs de français m’encensaient d’encouragemments et de félicitations face à mes « démarches littéraires abouties et perspicaces ».

Côté artistique, mes profs me disaient imaginatives, pleine de ressource et de créativité.

Les termes « excellente élève » fusaient, y compris en Histoire dont je ne me rappelle pas grand chose.

Dans mon esprit, je me rappelle avoir aimé ces matières, mais je me rappelle surtout être nulle en orthographe (et rien ne s’est arrangé), je me rappelle de ne jamais trouver mes recherches assez poussées, je me rappelle batailler des heures sur mes copies de maths ou de physique où rien n’était logique.

Aujourd’hui, en revoyant ça, je me dis que peut être j’aurai eu un avenir dans les langues ou pourquoi pas l’enseignement, la philo en option, l’art plastique… J’aurai pu m’investir dans ces matières pour faire travailler mon esprit comme j’aimais qu’il fonctionne à l’époque.

Par défi, un peu de fierté et pas tellement de personnalité, sûrement, j’ai continué, butée, dans les sciences, j’ai décroché un bac S sur le fil, j’ai fait 3 ans de fac de bio pour finalement tout lâcher, et me retrouver à bosser dans un grand magasin pour des marques de fringues plus fashions les unes que les autres.

Que serais-je devenue, dans cette autre vie?

Et puis je me dis que sans ces années fac, pas de Tony, pas de Clapiotte et de N°1, peut être pas ce bonheur non plus…

J’ai refermé donc ce carton là, en repensant à la prochaine fois que je le retrouverai, toujours aussi étonnée d’avoir été aussi peu sûre de moi quant à certaines de mes capacités… Je retiens la leçon aussi, pour mes enfants.

Et puis je suis retournée à mon scotch en repensant à cette fameuse Mélanie que je n’aimais pas mais qui était pourtant LA fille qu’il fallait compter parmi ses amies si on voulait ne pas être exclue du « groupe »….

Et vous? entre souvenirs et réalité…vous seriez devenus quoi?

23 réflexions sur « Ce que j’aurai pu être… »

  1. c’est marrant parce que j’ai eu la même chose il y’a a peine une semaine en faisant mes cartons.. j’avais d’ailleurs pensé a faire un carton spécial « reves brisés »….
    avec le recul, si j’avais pas eu un prof idiot a mourir et égocentrique a mort, j’aurais continué mes études de langues pour devenir traductrice/interprete…
    ensuite si mon ex n’avait pas brisé mon élan, j’aurais pu avoir ma boutique de mangas et produits dérivés… au pire j’aurais été libraire!

    mais bon rien n’est encore perdu et je peux encore me recycler d’ici un an ou deux quand les petits iront a l’école… donc je me dis que rien n’est joué tant que je garde espoir et que mon chéri me pousse a faire mieux en découvrant mes capacités et compétences… ^^

  2. Alors ça c’est une BONNE question … mais je crois avoir plutôt fait ce que je voulais faire, enfin ce que pour quoi j’étais meilleure… Les études restent un super souvenir pour moi, plein de stress certes mais beaucoup de soirées entre copains aussi.

  3. Avec une option informatique dès que ce fut possible en 1ère et un 18/20 dans cette option au bac la seule « erreur de parcours » fut mon détour vers un BTS compta mais qui me permis de rencontrer à moi aussi mon « futur » et qui me permis de conforter également mon gout de l’informatique appliqué au monde du travail ensuite mon DUT d’informatique ne fut qu’une formalité.
    C’est vrai qu’avec un parcours comme le tiens c’est normal de se poser d’avantage de question, en même temps je ne connais pas beaucoup de débouchés après une formation literraire.

  4. Je pensais que j’étais une littéraire alors que pas du tout. J’étais une scientifique. Mais les maths, la physique etc., c’était des sciences dures et ça ne me plaisait pas. J’ai dû attendre 31 ans pour comprendre que ma passion étaient dans les sciences sociales (celles que tu ne vois pas au Lycée)…

  5. j’ai tout jeté et je le regrette… j’étais plus littéraire, un désastre en maths, j’ai fait ES et fac de lettres modernes. J’ai tjs plus ou moins bosser dans l’écrit mais je ne sais tjs pas ce que je veux faire quand je serai grande ! ;-)

  6. Je me souviens de ce fameux tri quand j’ai déménagé y’a 2 ans et demi… je me retrouvai assise par terre de longs moments à relire les petis mots des amis, mes cahiers, mes bulletins… quel moment de nostalgie!!
    J’ai moi aussi redoublé ma seconde(c’est d’ailleurs ce redoublement qui m’a fait te rencontrer…:D donc y’a pas que des mauvais côtés!!). Pareil, je pouvais faire littéraire mais j’en avais pas envie, j’aimais beaucoup le français mais je detestais les langues … pourtant très nulle en maths, j’ai préféré ES …. Et je travaille maintenant dans une grande librairie… comme quoi tout nous rattrappe! Mes choix universitaires n’ont pas été très judicieux… mais au final je ne regrette rien, j’ai bien glandé pendant mes années d’etudiante!! :D Je regrette simplement ma trop grande timidité et des rendez-vous manqués…
    Pour en revenir au tri, j’ai quasiment tout jeté, comme si je tirais un trait…mais on conserve toujours quelques souvenirs dans un coin de notre petite tête…

  7. Clairement je n’étais pas scientifique ! Littéraire totalement, question langues pas très douée, en seconde je me suis ennuyée ferme, j’étais mal au lycée où j’étais, alors j’ai dévié pour une 1ère technique. J’ai opté pour le secrétariat, sans y croire vraiment, et maintenant je suis comptable (ça on me l’aurait dit à 15 ans, j’aurais bien ri!). Par contre je ne voulais pas aller en fac, je me savais incapable de me discipliner pour étudier. Je n’ai pas trop de regret, si ce n’est d’être parti à l’étranger. J’aurais voulu faire fille au pair, et par paresse et confort, je ne me suis jamais renseignée.

  8. Toutes ces choses sont toujours chez mes parents et tant mieux !
    Moi j’ai fait ce dont je rêvais dès l’âge de 9 ans, et j’ai découvert d’autres voies plus tard, alors je crois que ces routes parallèles que je trace correspondent à tout ce qui me constitue, il fallait juste que je les accepte toutes !

  9. Je trouve ce que tu racontres très émouvant. L’idée de refermer un carton à souvenirs pour pouvoir aller de l’avant.
    Moi j’ai rencontré l’Homme assez jeune, j’ai fait un BTS à la va-vite histoire d’avoir un diplôme et un métier. On a tous les 2 radicalement changé de métier. Et puis en fait mon but c’était plutôt une vie perso heureuse, et ça c’est réussi. Le professionnel pour moi n’est pas une passion, je le fais sérieusement et avec plaisir, mais ça reste au second plan, toujours. Donc pour l’instant, pas d’écart entre mes rêves et la réalité, tout va bien (en même temps je suis de nature à me satisfaire de ce que j’ai et à trouver des petits bonheurs un peu partout).

  10. Je regrette de ne pas avoir écouté ma maman et de ne pas avoir fait l’école de sages femmes… mais comme toi, je me dis que je n’aurai pas rencontré mon homme dans d’autres conditions :-(

    Sinon j’adore relire mes disserts :-P
    J’adorais les disserts :-D

  11. Moi aussi, les profs m’ont dit qu’ils étaient persuadés que je ferais une bonne littéraire. Mais j’ai choisi ES. Ca m’a permis de faire psycho, mais j’aurais peut-être pu choisir une voie plus littéraire en fac, je ne sais pas…
    Pas évident, surtout que je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire de ma vie, à cette époque.

    Quant aux conspirations entre copines, ce n’était pas trop mon truc, au lycée, là ce sont plus mes années collège !

  12. Difficile de trouver sa voie à l’adolescence! Moi aussi j’avais du mal à imaginer que le monde avais une place pour moi, ou que je serais capable de me la faire, cette place. Alors je me suis orientée vers une filière « utile ».
    Et alors, qu’est t’elle devenue, Mélanie?

  13. J’étais une bad girl, une nana qui fouttait le bronx partout, mais gentillement. En fait, je faisais du rap, j’avais mon groupe, j’étais toujours celle qui lançait la mode au lycée et j’avais des grands projets de rencontre. L’école pour moi était une corvée. Je ne me poussais pas, je faisais le strict minimum. J’avais la moyenne et basta! Et j’y ai rencontré le père de ma fille, et ce que je suis devenue maintenant est lié à cette rencontre. Sans lui, pas d’enfant, pas de déménagement en Métropole, pas de super taf, pas de divorce, pas de rencontre avec Him, pas de nouveau bébé… En fait, ma vie, je la mène comme je veux (ça a toujours été le cas) et je fais en sorte de toujours pousser un peu de destin. Toujours un peu bad girl sur les bords…

  14. J’ai le droit de râler ?
    Ouais !
    J’en ai marre de ce clivage littéraire/scientifique.
    L’esprit scientifique, ce n’est pas aimer les matières scientifiques qu’on nous présente à l’école et qui sont des sciences exactes et donc une partie infime voire infirme des sciences.
    L’esprit scientifique, c’est une façon de raisonner avant tout, pas des goûts.
    Et je me battrai toujours pour qu’on cesse cette ségrégation idiote telle qu’elle est faite dans l’enseignement comme le clivage manuel/intellectuel.
    Voilà, ça va mieux, j’ai pété, merci.

  15. @Naelwynn: c’est sûr qu’on peut toujours s’y remettre, mais c’est pas évident je pense… si ton Homme te pousse à aller de l’avant, ça ça doit être un vrai booster par contre!!!

    @Maman@Home: j’ai adoré mes années étudiantes aussi…pour les bringues! ;)

    @Cleanette: je crois surtout que contrairement à toi, je n’avais pas un penchant our telle ou telle matiere…. même si les matieres dites litteraires étaient plutot « faciles » pour mon cas. Je crois que j’aurai aimer faire plus de langues…

    @La Mere Joie: Je crois que le probleme est là…il n’y a pas assez d’ouverture à l’école pour nous laisser entrevoir plus large que « S ES ou L)

    @sabine: toi non plus??? Arf, vu qu’on bossera jusqu’à nos 70ans, on a le temps de changer de métiers!!!! (t’as tout jeté t’es folle????)

    @Stéph: toi aussi t’as tout jeté??? Je sais pas si j’y arriverais un jour, ça me permet de me souvenir de certains détails tout ça… Pour ce qui est des choix non judicieux, j’en connais un rayon ;)

    @Firemaman: et finalement ça te plait ce boulot? parce que c’est le principal ;) Moi aussi je regrette de ne pas avoir été plus couillue pour partir un ou deux ans à l’etranger…ça aurait changé surement beaucoup de choses!

    @mais pourquoi…?: 9ans??? et c’est quoi alors? t’es maitresse ou pompier??? ;)

    @bbflo: je pense qu’on s’entendrait vraiment bien ^^

    @MissBrownie: je me rappelle d’avoir lu un de tes billets sur le sujet d’ailleurs!! ;D

    @Kahlan: les conspirations, ça a dû rythmer ma vie de la maternelle jusqu’à a seconde à peu pres!!! ;) (une vraie fille fouille merde j’te dis!)

    @ADT: Est on trop jeune quand on nous demande de choisir notre avenir…toujorus la même question finalement! Pour Mélanie, et ben je ne sais pas trop figure toi, je crois qu’elle habite tres loin et qu’elle est bien seule… comme quoi!

    @evanescence: je t’aurai pas vu rebelle, comme quoi! Mais quelle vie déjà dis donc!!! °-°

    @La Mere Joie: t’as toujours le droit de râler tu sais bien!!!
    je suis assez d’accord, le seul HIC, c’est bien les profs, qui te mettent dans telle ou telle case dès la primaire, on te dis « scientifique » parce ue bon en maths ou « litteraire » parce que t’as eu 10/10 en dictée… sans t’expliquer réellement le sens de ces mots là.

    J’ai un esprit cartésien et pourtant, je n’ai jamais compris un traitre mot en maths ou en physique, comme quoi, je sais bien de quoi tu parles! (et du coup, les profs ne comprenaient souvent pas pourquoi je n’arrivais pas à saisir ces matieres là alors que j’étais plutot logique comme fille ;) )

  16. c’est sur ça aide. mais après autant d’échec a cause de mon ex, j’ai perdu pas mal de confiance en moi. du coup je sais que je peux faire des choses bien et différente de mon boulot de caissière, mais j’y crois a moitié… m’enfin ça passera après la naissance de numéro 2 je pense! ^^

  17. Mais être logique, ça n’a rien à voir avec les maths !?! Je suis aussi logique mais les maths et la physique j’ai toujours été archi nulle. Par contre la compta, c’est logique et rationnel.
    Ca me plaisait, maintenant je commence à saturer mais du boulot en général.
    Aaah l’étranger, c’est un grand regret maintenant, ça aurait aussi pu me changer, ou pas.
    Et tout à fait d’accord avec toi et la mère joie sur le clivage scientifique/littéraire et cette mise en cage absurde dès le collège. On a vraiment des trains de retard du point de vue scolaire en France.

  18. ahhh l’éternel débat ‘ bac littéraire – bac scientifique « ! Moi j’étais bonne élève en tout, du coup j’ai fait scientifique, un diplome d’ingenieur, et j’ai detesté chaque minute de cette période …! Et ensuite il m’a fallu des années pour arriver à faire ce que je voulais vraiment ! Alors la leçon : ma fille fera exactement ce qu’elle veut faire, parce qu’en aucun cas je ne lui souhaite d’avoir des noeuds à l’estomac durant tant d’années d’études !

  19. @Naelwynn: Comme toi, je fais pas le boulot de mes rêves, mais maintenant que je suis en congé parental, je sais que j’ai 3ans (enfin, plus que 2 et demi) pour me remettre en selle et tenter autre chose…travailler avec les enfants serait génial!

    @Firemaman: j’espere juste que les futures générations seront mieux aiguillées….

    @theparisienne: j’ai détesté aussi mes 3ans de bio, rien ne m’interressait…mais j’ai abandonné…tu as eu bien du courage de finir toi!!!

  20. quitte a bosser avec des enfants, passe ton agrément d’assistante maternelle. la nounou de Timinouch en garde 3 qu’elle adore et couve/gate/protege/aime/éduc comme je le ferais et elle adore ce qu’elle fait! elle ne changerait de boulot pour rien au monde!
    sinon y’a aussi puéricultrice… enfin y’a pas mal de truc quoi… bonne chance pour ta reconversion! et en deux ans, les cours ça se fait vite! :D

  21. j’adore cet article. J’ai fait les études littéraires que je voulais, tout en sachant que ça ne mènerait à rien et au grand malheur de ma mère. (elle m’avait inscrite à un Bts « femme au foyer » où on apprenait la couture et la cuisine pour ensuite travailler dans le social.)
    Aujourd’hui je ne fais que des petits boulots en cdd, pas très bien payés, mais je suis contente car j’adore le changement: au boulot, je m’ennuie toujours très vite. en plus, je suis très anxieuse et ces boulots sans enjeu ne m’angoissent pas. Je dépense peu, mon salaire me suffit amplement. je n’ai pas beaucoup de travail et j’ai le temps de lire et d’écrire depuis mon taf, c’est cool !
    le plus gros souci, c’est que les gens ne comprennent pas pourquoi je fais un travail qui n’est pas à mon niveau…

  22. Avec des « si »…

    … je rentrerais mon postérieur dans un 36 !

    Sérieusement, il a fallu que je plante lamentablement mes « hautes » études pour que les envies fusent, et j’en ai réalisé certaines depuis.

    Quand mes loupiots auront grandi, je retournerai à l’école. En attendant, j’apprends d’autres choses, insignifiantes pour certains, jouissives pour moi.

    Mais n’avoir « que » le bac (littéraire en +) ne m’empêche absolument pas d’être la nana la + fun du monde (même si tu me concurrences dur), la + belle, la + intelligente, …

    Bon, ok, je sors.

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