Le jour où…on a failli mourir noyés.

Il y a de ça 7 ans 1/2 et des brouettes, je rencontrais Tony dans une soirée où la fumée était à couper au couteau et où l’eau avait un arrière goût d’eau de vie de pomme de terre….

 

J’étais à ce moment là plus proche du coma éthylique que du nuage de l’amour. (Je ne me prononcerai pas sur l’état de Tony). On s’est vu, on s’est détesté, on s’est parlé, on a rigolé et on a continué à boire. Mon foie ne remercie pas mes années de Fac.

 

Après cette soirée, nous nous sommes recroisés plusieurs fois, et puis il est venu chez moi, moi chez lui (enfin, chez ses parents). On continuait à faire comme d’habitude, on faisait la fête. Et puis il y a eu les rentrées de soirées à pas d’heure, et Tony qui me donne du « je peux dormir chez toi? ». Bien sûr, j’accepte, parce qu’une fois que je décuvais je me rendais bien compte que ce Tony là me faisait plus d’effet que ce qu’il voulait bien me faire penser.

 

Je n’ai qu’un lit. Zut alors!

 

Le lendemain matin, j’ai plains tous les hommes de la terre qui se réveillent frustrés. Tony n’a pas daigné tenter un rapprochement physique. Et vous comprendrez que ma réputation d’alcoolique notoire étant déjà bien ancrée, je n’avais pas non plus envie qu’on croit que j’étais une marie-couche-toi-là, donc pas de tentative non plus de mon côté.

 

Ça a duré 1mois et demi ce petit manège. J’étais tombé sur un mormon. Ma veine. Carême surprise.


 

Et puis un  soir, alors que je noyais une fois de plus ma triste situation en pensant à ce que je ne ferais pas, Tony me lance une vanne à deux balles que je prend comme une invitation. Fi de ma réputation, je trouve que dormir avec une bombe pendant 1mois et demi sans toucher, c’est prouver ma bonne foi.

 

Nous sommes donc officiellement un couple ce soir là (dont aucun de nous ne se rappelle la date) puisque le rapprochement physique a donné naissance à notre premier baiser. Oui, vous l’aurez compris, on aime faire les choses dans l’ordre et avec romantisme….hum hum…..bref.

 

Suite à cette soirée, Tony continue de squatter mon studio, on sort mais plus que tous les 2 ou parfois avec ma meilleure amie. Personne ne sait vraiment ce qu’il se passe entre nous….nous avons 4 ans et on cache notre relation. c’est drôle, et parfois cocasse. Et les gens y croient, ce qui me laisse souvent pensive quant à la vision qu’ils ont de ma pauvre vie.

 

Sauf que ça dure, et que je découvre que Tony cache peut être cet amour naissant (?) pour d’autres raisons obscures.

 

Je comprend alors que malgré mes efforts inconsidérés, j’ai la réputation d’une mangeuse d’homme et que ses copains l’ont mis en garde contre moi. Les salops! D’abord j’ai jamais mangé d’hommes, je préfère les bœufs, et en plus je suis une fille douce et aimable comme il n’en existe plus dans ce bas monde.

 

Le couperet tombe: « Tony, arrêtes ton jeu de naze, soit tu assumes de sortir avec la « traînée » de la bande, soit tu t’en vas ».

 

« J’ai jamais dit que t’étais une traînée »

 

« non, peut être, mais comme j’ai oublié d’être stupide, j’ai quand même fini par comprendre le quoi du qu’est-ce…alors? »

 

« J’assume » (cette réponse implique évidemment que mes soupçons étaient justifiés….les mecs sont vraiment cons parfois j’vous jure)

 

3 Jours après, Tony me dit qu’il va passer son week end du 14juillet sur le voilier de ses parents dans le sud… aaaahhhhh….ses parents ont un voiliers…mais dis donc c’est qu’on s’ennuie pas chez les Mitchelli!

 

Il m’invite (yes).

 

J’y vais, toute contente de me faire un week end de crâneuse, je vais pouvoir me vanter que mon chéri a un bateau…nananère, la grande classe, le Jack Pote il s’appèle mon Tony à ce moment précis.

 

Arrivée là bas, je peine à trouver la bonne panne (comment ça on n’est pas sur la panne principale?), et je découvre le bateau en question. Pas mal. Petit, mais coquet. Et fermé, surtout! Tony dort, voyez vous ça…on sent qu’il m’attendait avec une impatience extra-ordinaire!

 

Après quelques tentatives Tony daigne sortir de sa tanière, m’accueille avec une haleine de sardine à la bière et me permet d’entrer. J’aime ce bateau, il est accueillant (contrairement à mon hôte), chaleureux, il a une odeur de renfermé et de vacances d’été, de souvenirs et de soirées heureuses.

 

En grand seigneur, mon futur époux me propose une croisière. Je m’avale discrètement 12 comprimés de cocculine et en avant, toutes voiles dehors, j’étais Grace O’Malley et il était Jack Sparrow.


Après avoir dompté mon mal de cœur, une tornade, un tsunami et un apéro, nous voilà de retour à quai. Tony Sparrow me somme d’aller fouiller la cale à la recherche d’un breuvage alcoolisé pour fêter notre retour (ne pas vomis, ne pas vomir, ne pas vomir). A peine la tête passée dans le carré avant, je découvre le désastre: le planché flotte sur 40 cm d’eau, avec quelques cacahouètes et des bouteilles qui se sont fait la malle… super Tony, ton bateau prend l’eau non?

Soirée écopage, sympa, mais on me le refera pas!

Cette nuit là, il a plu, malgré le prétendu micro climat de la région dont Tony me parlait depuis le matin.

Cette nuit là, j’ai goûté à une nuit agitée, entre sortie nocturnes pour couvrir le bateau avec une bâche et fouilles archéologiques pour récolter un maximum de bols et récipients divers pour éviter, cette fois, une noyade par le haut.


Comme je suis une fille complètement matérialiste et intéressée, après cette nuit là, je suis tombée amoureuse.


 

EDIT de 13h:

des nouvelles d’Haïti, la petite va bien, le foyer n’a pas été touché…en voilà une bonne nouvelle pour débuter la semaine! :D

12 réflexions sur « Le jour où…on a failli mourir noyés. »

  1. J’ai le mal de mer en te lisant…
    Plus sérieusement, parfois les histoires les plus rocambolesques sont celles qui tiennent le plus la route :)

  2. ben dis donc si je m’attendais à ton histoire, après avoir lu 6 mois de ton blog (fin de grossesse et les débuts de clapiotte)…
    t’avais deja un blog à l’époque du bateau ? et du baiser ? non? mince alors…

  3. Ca rapproche, d’écoper un bateau, finalement ! (les trucs les plus chiants rapprochent, en fait, tu te dis que l’autre n’a pas fuit devant une tâche pareille, et que c’est déjà ça de pris.:D)

  4. moi aussi j’étais saoule quand j’ai rencontré l’homme… bon lui aussi… nan d’ailleurs on était pas bourrés on était complétement déchirés… où est passée notre jeunesse ma bonne dame…

    ce que tu as pas dit c’est si t’as vomi ou non??? nan parce que moi ça m’intéresse de connaitre tous les détails…

  5. @Oum: Désolée ;)

    @Choco: c’est digne d’une serie AB Production hein!!!!

    @Madame: je fais les trucs dans un ordre tout à fait chronologique, j’suis une fille simple, ca se voit non? hahaha!

    @Firemaman: cette chanson me donne le mal de mer!

    @Leoetlisa: Tu m’insultes???? ;D

    @Miss Brownie: ouais, t’as raison…je devrai lui rappeler plus souvent la chance qu’il a!

    @La Mere Joie: Completement! mais j’aime bien le concept…même si je deteste vouvoyer les gens.

    @Kahlan: je lui ai surtout caché mon côté râleuse ce soir là…il a dû croire qu’il avait tiré le gros lot! (je suis meprisable, je sais)

    @Maman Bobo: pas vomi! …il y a un groupe sur FB qui m’a fait penser à ton com: « L’alcool tue mais on ne pense pas à toutes les vies qu’il a engendré »… à méditer! ;D

    @LVieOuEstLeMode: si on avait su…. ;D

    @Fr@mboize: j’espere que t’as pas vomi sur le clavier, c’est chiant à nettoyer… Et la réponse est oui, biensûr, pas toi?

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